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24/10/09 Faraj Chemsi
              2011, la Sécu c’est fini !

Beaucoup de Français sont pris de panique quand ils pensent à l’avenir sombre de la Sécurité sociale, à l’annonce du déficit 2009 et de celui de 2010 qui dépassera au total les 50 milliards.

A 10 milliards d’euros par an, le déficit de la Sécurité sociale augmente de 20 000 euros par minute, soit 27 millions d’euros par jour. Je vous laisse faire le calcul pour les déficits 2009 et 2010.

En comparaison, la Sécurité sociale française accumule chaque quinzaine le déficit annuel de sa consœur allemande.

Ce sentiment se retrouve dans le dernier sondage IFOP dans lequel 83 % des Français, quel qu’en soit l’âge, l’origine ou la sensibilité politique, se déclarent inquiets face aux déficits publics, à la dette de l’Etat, au trou sans fin de la Sécu.

Ce système social, après plus de 25 réformes qui n’ont rien résolu, continue sa course effrénée, sans qu’aucun frein ou régulateur puisse ne serait-ce que modérer sa vitesse. Où va la France avec cette grosse machine sans pilote, propulsée à grande allure ?
Cette peur de l’avenir est exacerbée par la vision de notre impayable ministre de la Santé qui ne voit pas d’autre solution, face au gouffre, que le retour d’une croissance que nous ne sommes pas près de revoir !

Le système français de retraite, basé à 100 % sur la répartition, alors que tous les pays ont introduit une part de capitalisation, porte désormais le surnom de retraite Madoff (150 ans de prison). Il est condamné à aller de déficits en déficits, les nouveaux entrants payant pour les sortants, alors qu’il y a de moins en moins de cotisants nouveaux en
raison de la démographie et de l’augmentation du chômage.

Faute d’avoir pris les décisions qui s’imposaient il y a une trentaine d’années, à partir de 2013-2014, donc demain, si la France n’a pas 3 % de croissance par an et 4,5 % de taux de chômage, elle ne financera pas sa retraite Madoff ! Quand on pense que notre pays a fait 1,5 % de croissance en moyenne ces dix dernières années, cette inquiétude est justifiée.

Autre handicap supplémentaire auquel doit faire face aujourd’hui notre pays, la baisse du dollar et la hausse de l’euro qui pénalisent la compétitivité de ses entreprises.
Cela ce traduit par une reprise dans les pays émergents qui ne profite pas à la France. Cette reprise est portée par le marché intérieur de ces pays, ce qui va accélérer les délocalisations et achever la désindustrialisation de notre pays commencée en 2003, bien avant la crise.

L’accumulation de ces facteurs aggravants dus à la mondialisation et des charges sociales les plus élevées du monde ne peut qu’accentuer le sentiment d’insécurité sociale.
Notre système d’assurance maladie, le plus cher du monde, est lui aussi incontrôlable.
Ses prestations se réduisant régulièrement, plus de 10% des Français n’ont plus accès aux soins, faute de complémentaire. Une fois transférés l’optique et le dentaire aux assurances privées et augmentés les franchises et les déremboursements massifs de médicaments, que restera-t-il des prestations ?

Il est donc naturel que les Français soient très inquiets pour l’avenir de ce système et surtout pour leur avenir propre. Ils se voient avec une retraite minable pour survivre et l’impossibilité de se soigner.

Des cas sociaux ont fait l’objet de nombreux reportages, où l’on voit nos aînés vivant en-dessous du seuil de pauvreté et faisant les poubelles pour se nourrir…

Cette éventualité est maintenant ancrée dans l’esprit des Français. Ils imaginent aisément que la Sécu, faute de pouvoir emprunter toujours plus pour joindre les deux bouts, risque fort de s’arrêter du jour au lendemain, autrement dit de faire faillite.

Non, ce n’est plus un scénario irréaliste. La commission des finances de l’Assemblée nationale vient de vivre une situation inédite : pas de majorité sur le budget Sécu. Dans un communiqué, le député PS Gérard Bapt a souligné que « la Sécurité sociale sera en banqueroute en 2011, son financement n’étant plus assuré. Les besoins de trésorerie de l’ACOSS atteignant 65 milliards d’euros en fin d’année 2010, il est probable que leur couverture par un programme d’émission de billets de trésorerie à un niveau record ne pourra être atteint, mettant l’ACOSS en situation de rupture de paiement ». Du jour au lendemain, plus rien. Plus de retraite, plus de remboursement maladie, 180 000 salariés de la Sécu à la rue.

Les Français sont conscients que, dans telles conditions, ce système ne peut poursuivre indéfiniment sa course à l’abîme avec un déséquilibre financier chaque année croissant.
Ils sont convaincus que ces déficits ne peuvent garantir l’intérêt général et assurer leur protection sociale.

Sans compter que ce système prive les Français d’une grande partie de leur pouvoir d’achat, conditionne la survie des entreprises à leur capacité d’alimenter les régimes sociaux et est surtout destructeur de l’avenir de nos enfants, comme on peut le constater avec l’apparition des jeunes travailleurs-pauvres.

Leur salaire brut largement amputé par les charges sociales les plus élevées du monde, les Français "qui se lèvent tôt pour aller travailler" ne veulent plus payer pour cette faillite.
Les Français n’ont plus confiance en l’avenir et surtout ils savent que la France et son système social sont déjà dans le mur et que les solutions ne viendront ni des politiques ni des syndicats qui gèrent la Sécu.

Comme l’a annoncé l’interview de Claude Reichman sur La Chaîne parlementaire, la France aurait dû appliquer il y a 15 ans, ses propres lois, issues de directives européennes, qui mettent en concurrence la Sécurité sociale.

Les médias, la classe dirigeante sont largement au courant de la fin du monopole de la Sécu et de nombreux députés et sénateurs, conscients de l’attente de leurs concitoyens, ont demandé et demandent régulièrement l’application de ces lois.

Tous les experts économiques s’accordent pour dire qu’il faudrait au moins 30 milliards d’euros pour améliorer la compétitivité, la qualité et l’innovation et nous redonner un espoir de croissance raisonnable. Claude Reichman a démontré que l’abrogation du monopole de la Sécu permettrait de libérer 38 milliards d’euros.

Plusieurs générations de Français ne veulent pas être sacrifiées sur l’autel d’une idéologie d’un autre âge. Ces 83 % de Français inquiets préfèrent la responsabilité et la liberté. Ils ont entendu les paroles de M. Sarkozy prônant la valeur du travail et la fin de l’assistanat généralisé. (1).

Il appartient désormais à M. Sarkozy de prendre la décision salvatrice qui s’impose, car la politique de l’autruche pratiquée par la majorité des décideurs politiques a assez duré et nous conduit au drame !

Dr Faraj CHEMSI

(1) « La compétitivité de nos entreprises ne peut pas attendre », Nicolas Sarkozy le
20-10-09 à St Dizier.

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