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28/10/23 Claude Reichman
     

                 

La chute de la France se poursuit inexorablement !

Tandis que les massacres du 7 octobre ont horrifié le monde, la France poursuit sereinement sa course à l’abîme. Rien n’est plus paisible qu’un corps qui tombe. On dirait que la chute est une anesthésie. Reste que l’arrivée est toujours horrible. Nous allons nous fracasser sur la réalité du monde. Que nous n’avons pas voulu voir depuis des décennies, nous berçant de notre grandeur passée, écoutant de piètres gouvernants qui en fait ne gouvernaient rien du tout. Comment tout cela a-t-il été possible ?

Comment ? Tout simplement par la tyrannie du statu quo. C’était comme ça hier, ce sera comme ça demain. Et ainsi de suite …Un peuple sans projet ne va pas loin. Il attend son oppresseur. Et celui-ci se présente toujours. Regardez Byzance. L’empire romain d’Orient, peuplé de Grecs. Une troupe d’Ottomans et de bachibouzouks les soumet et en fait des musulmans. Et depuis, ils le sont restés. Et nous Français ? Avec nos gouvernants épris de soumission, allons-nous devenir musulmans, par l’effet du dynamisme démographique de ceux-ci et de l’apport régulier qu’ils reçoivent de l’Afrique ? C’est fort possible. On voit déjà des conversions se préparer. Une seule condition : qu’on laisse aux impétrants le droit de continuer à causer dans le poste. Pour le reste, ils sont d’accord sur tout.

Et c’est ainsi que la classe parlante aura tué la France. D’abord en la laissant aux mains du communisme social, qui a stérilisé ses défenses naturelles, ensuite par le repentir colonial, si bien exprimé par notre sultan Macron à Alger où il a fustigé la colonisation qui fut, a-t-il dit « un crime contre l’humanité ». Et voilà les Barbaresques réhabilités. Mânes de Jules Ferry, qui voulait « civiliser les races inférieures », tremblez sous les foucades de Clemenceau, qui lui pensait qu’on n’avait rien à faire là-bas.

Colombey-les-Deux-Mosquées, nous y sommes presque. Le cauchemar du général de Gaulle se réalise chaque jour en France. Cela lui sera d’autant plus facile qu’il ne nous restera bientôt plus que la religion, quelle qu’elle soit, tant nous serons désœuvrés et mal nourris par suite de la disparition de nos industries. Voyez nos usines automobiles. Le Figaro nous dit cette semaine qu’elles se battent pour leur survie. En fait elles sont déjà mortes. Des concurrents européens affichent un coût horaire du travail de moitié inférieur au nôtre. Et savez-vous pourquoi ? Là, Le Figaro se tait pudiquement. Mais c’est bien sûr, à cause de la Sécu ! N’écoutant que mon grand cœur, j’ai fait une folie, un acte désespéré. J’ai écrit à Alexis Brézet, le directeur du Figaro, pour lui proposer un article. J’attends encore sa réponse.

Au temps où Max Clos dirigeait Le Figaro, et Joseph Macé-Scaron Le Figaro Magazine, j’avais pu alerter leurs lecteurs du désastre qui se préparait. Depuis, chez Monsieur de Beaumarchais, on s’est habitué au désastre. Et l’on ne craint plus qu’une chose : que le ciel médiatique leur tombe sur la tête. Ainsi M. Brézet et les siens seront morts en Gaulois, un rêve de gosse. En réalité leur sort ne dépend que de traînées dans le ciel. Celles des Rafales, ces beaux avions que fabrique la maison Dassault.

Quant au destin de la France, il ne dépend plus que de quelques talents politiques que, pour l’instant, on ne voit pas venir. Ceux qui viennent respirer un moment en surface replongent rapidement en profondeur, où ils sont plus « confortables », comme disent les Anglais. Il est vrai que l’Assemblée nationale est devenue un repaire de hyènes enragées qui ne font que du bruit mais rêvent de mordre les chairs de quiconque passe à leur portée. A Athènes, les citoyens avaient rapidement déserté l’Agora, où les sycophantes exerçaient leurs ravages.

Le grand échec de notre classe politique est de n’avoir pas su exploiter au mieux, dans l’intérêt de la France, les possibilités de réforme offertes par l’Europe. La France seule est, dans la deuxième moitié du 20e siècle, irréformable. L’administration et la Sécurité sociale étouffent la croissance. Tous ceux qui ont fréquenté ces institutions savent qu’il est vain de vouloir y changer quelque chose. Je peux en témoigner. Ce n’est pas qu’on vous envoie au goulag. Cette sanction est inutile. Car le pays est tout entier un goulag. Non violent, mais tout aussi tyrannique. Quel que soit le moyen employé, on n’obtient aucune réforme, aucun progrès. On peut s’exprimer, mais à condition que cela n’entraîne aucune décision.

C’est ainsi que le temps passe et qu’un beau jour – non, un vilain jour – on apprend qu’une industrie de plus, et pas n’importe laquelle, va disparaître. Et que cela ne provoque aucune émotion dans le pays. L’Europe permettait – et permet toujours – de libérer la protection sociale. Nous avons permis à un demi-million d’entreprises de se libérer et de survivre. Mais c’est tout le pays qu’il faut libérer. Nous continuons notre combat. Fellini disait que Rome était un lieu idéal pour attendre la fin du monde. On peut en dire autant de Paris. En sachant que le monde qui s’en va n’est pas le monde entier. Des milliards d’homo sapiens vivent sur la planète. Aucun d’entre eux n’a l’idée de la sauver, pas plus qu’ils ne rêvent de se doter de la Sécu. Ils veulent simplement vivre. Et nous, nous voulons mourir. En assurés sociaux. Sic transit gloria mundi !

Claude Reichman


            

           

 


                       












 

             

                


 

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