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13/1/12 | Christian Combaz |
La démocratie déteste le peuple ! Depuis trente ans tous les débats qui agitent la France se ramènent à un seul : que pèse, finalement, la volonté du peuple dans son gouvernement ? En guise de réponse, sur les radios, tous les matins, on nous explique que le pouvoir agit pour notre bien, pour notre santé, notre prospérité, notre sécurité. Or la question que nous posons n'est pas là. Qu'on nous pardonne de la répéter, mais le gouvernement, quelles que soient ses raisons, agit-il conformément à ce que souhaite le peuple sur des questions aussi diverses que l'immigration, la sécurité des voitures, la vitesse sur les routes, l'éducation des enfants, les dépenses publiques et les actions militaires? A quand remonte le dernier référendum ? Quelle réponse a-t-on apportée à la question posée ? Nos élus en ont-ils tenu compte ? Pourquoi, lorsque le Peuple est interrogé, ne lui propose-t-on pas une feuille de dix questions auxquelles il devrait répondre par oui ou par non comme en Suisse ? Parce que la démocratie déteste le peuple. Nous ne cessons de le vérifier : il suffit de considérer le costume de nos élus, leurs déplacements, leurs collections de montres suisses, leurs nuits d'hôtel, leurs avions, leurs maîtresses puisées dans le vivier médiatique, leurs enfants casés dès leur majorité, leurs voitures entretenues par le contribuable, lequel n'a généralement plus les moyens d'entretenir la sienne. La Porsche du cabinet de Strauss-Kahn avait fait suite à une série de découvertes effarantes sur le train de vie de ses semblables. Or ses semblables sont légion et cette légion légifère tous les matins. Le caractère impitoyable de la démocratie se mesure en effet dans les règles qu'elle impose à ceux dont le revenu gravite autour de mille cinq cents euros mensuels. Ces règles seraient déjà douloureuses pour un pays riche or la France ne l'est plus. Quand on s'apercevra que les gens n'ont plus les moyens d'obéir à la loi, il sera trop tard, ils l'enfreindront, ils la changeront, et les historiens, comme d'habitude, courront après la bataille en prétendant qu'ils l'avaient bien dit. Christian Combaz |