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6/6/20 Claude Reichman
     
       Ils veulent tous recommencer comme avant !

Les débats d’hier continuent sur les radios et les télévisions. La seule nouveauté – depuis trois mois – c’est le Pr Raoult, mais son action est elle aussi discutée avec les idées d’hier. La France déraisonne.

Mais la France déraisonne avec une hargne tranquille, car tout le monde ou presque est payé par l’Etat. Lequel emprunte à tout va, sans se soucier du remboursement. D’ailleurs, il est dit qu’on ne remboursera pas.

Il est des rêves dont on se réveille très mal en point. C’est ce qui va arriver à notre pays demain. Il existe en Espagne une tradition vieille d’une trentaine d’années, celle du « cobrador del frac ». Il s’agit d’un personnage vêtu d’un chapeau haut de forme et d’un queue-de-pie, qui harcèle les mauvais payeurs en toutes circonstances et leur rend la vie impossible. Il obtient d’excellents résultats.

Partout en France, on verra bientôt surgir de tels épouvantails, même si leur tenue est différente. Après tout, nous avons bien une cohorte d’huissiers qui ravage les entreprises pour leur faire payer des cotisations sociales illégales et qui vivent pour plus de la moitié de cette étrange activité.

Il y a une autre spécialité chez nous, celle des inspecteurs des travaux finis, appelés officiellement inspecteurs du travail, et dont la vocation est de répandre la terreur chez les petits patrons menacés à tout instant de sanctions pénales.

Ne parlons pas des mille et une hautes autorités qui, code pénal à l’appui, régentent la vie des Français.

Bref, notre vie ressemble beaucoup à celle des prisonniers du goulag, à ceci près que ces derniers étaient traités plus humainement que nous car le pouvoir soviétique ne leur parlait jamais de solidarité.

La question qui se pose aujourd’hui est fort simple : cela va-t-il continuer comme si de rien n’était ?

Depuis le début de l’épidémie du coronavirus, les voix autorisées (autorisées par qui, on ne sait pas) nous assurent que plus rien ne sera comme avant. Mais ces gens se préparent tous à recommencer comme avant. Leur seul problème est que l’argent ne rentre pas comme avant. Et cela risque de durer car l’activité ne reprend que très mollement, voire pas du tout, l’anesthésie des aides de l’Etat rendant ridicule tout effort.

De temps à autre une certaine Pénicaud, qui se dit ministre de quelque chose, vient distraire le public en disant que l’argent du « chômage partiel » (nom donné au chômage total) ne pourra pas durer, mais elle fait rigoler tout le monde, ce qui est le but recherché dans un pays qui sans cela risquerait de sombrer dans la morosité. Il est vrai qu’avec la Marseillaise, qu’on chante en France à tout propos et surtout dans les stades, il est une tradition bien française qu’on doit (un mot à ne pas employer désormais) au regretté Coluche : « Je suis peut-être un con, mais le dernier qui m’a vu bosser, il est pas jeune. »

Que chacun jouisse donc paisiblement de ces jours tranquilles en France, il sera toujours temps de se remettre au boulot.

Je ne voudrais toutefois pas troubler ces heureux moments, mais je me dois de signaler à qui veut entendre qu’il n’en va pas de même pour l’argent emprunté aux Français et pour celui que nous allouent les marchés internationaux. Pour le premier, l’Etat pourra spolier en toute quiétude ses créanciers, qui dès à présent n’ont plus que leurs yeux pour pleurer puisque cet argent a déjà disparu dans le torrent du déficit. Pour le second, ce sera plus difficile car le défaut sera sanctionné par l’impossibilité de continuer à emprunter, comme l’Argentine a pu le constater. Autrement dit, à part faire tout payer à M. Mélenchon, qui nous a promis qu’on ne paierait pas, il n’y aura pas d’autre solution que de satisfaire el cobrador del frac.

Mais si cet Espagnol se révèle être un Français et que son mandant est l’Etat ou la Sécu, on peut penser que sa sécurité ne sera pas garantie. Et c’est à ce moment précis qu’en France, on pourra commencer à parler de changement !

Claude Reichman



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