Créons le Mouvement pour la 2e Révolution !
La question à se poser est simple : Comment voulons-nous vivre ? Or
personne, dans la classe politique, ne nous la pose. On nous demande
seulement de choisir entre les propositions des diverses tendances en votant
pour celle que nous préférons. Puis la vie politique suit son cours et nous
n’y sommes jamais associés. D’échéance en échéance, nous voyons un grand
fleuve se déployer dans nos contrées et emporter hommes et structures dans
son flux, sans que quiconque ait la moindre idée de sa destination finale.
De temps en temps, une révolution a lieu. Elle bouleverse les conditions
d’existence dans le pays, mais les années ont tôt fait d’en annuler les
effets. Et tout recommence comme avant. Car les forces qui sont à l’œuvre
sur le territoire national, et parfois au-delà, ne visent qu’à supprimer
toutes les libertés que la révolution a établies. Bien entendu, tout ce
travail de sape se fait sous le couvert de proclamations vertueuses assurant
chacun que le pouvoir oeuvre pour son bien. Et l’on finit par se retrouver
dans une situation pire qu’avant la révolution.
La révolution est donc toujours à refaire. Mais les choses sont de plus en
plus difficiles, car le pouvoir a si bien rogné les libertés que le peuple
n’a plus aucun moyen d’action autre qu’un bulletin de vote qui finalement ne
sert plus à rien, le pouvoir ayant verrouillé toutes les procédures qui
risqueraient de le chasser. En France, aujourd’hui, nous en sommes là. Et il
n’existe aucun mouvement politique constitué qui soit à même de lutter
efficacement pour le rétablissement des libertés.
Il est fascinant s’observer la conduite de M. Macron. Ce garçon agit comme
s’il était seul au monde, et c’est d’ailleurs ce qu’il croit. Il parle de
tout avec une autorité qui laisse stupéfaits tous ceux qui l’écoutent.
Personne de sérieux ne peut croire un mot de ce qu’il dit, car le faux et le
vrai s’y mêlent dans un désordre qui laisse pantois ses auditeurs. Lesquels
constatent à chaque occasion que la vérité présidentielle d’hier n’est
jamais celle de demain et qu’on ne peut fonder aucune action politique digne
de ce nom sur un tel fouillis. Mais loin de mettre le pouvoir en difficulté,
cette méthode le conforte en frappant d’hébétude les citoyens. Et l’on se
retrouve dans cette ville décrite par Raymond Devos où les gens courent tous
comme des fous pour l’excellente raison qu’ils sont fous.
Chacun d’entre nous est fou. Nous pensons tous que c’est provisoire. Mais
cela dure. Et la folie devient l’état naturel et permanent de la population.
Or nous nous croyons tous raisonnables. Tout simplement parce que la
continuité de la situation rend celle-ci normale. Et qu’en obéissant aux
règles qu’elle prescrit, non seulement nous la maintenons, mais aussi nous
la renforçons. Et l’on voit M. Macron réfléchir à haute voix sur la
meilleure façon de prolonger à vie son mandat, comme si l’échec de toute sa
politique ne comptait pour rien dans son maintien au pouvoir. Il est là,
c’est tout.
Tout se conjugue pour rendre normale cette situation folle. Les politiciens
font des discours, les juges jugent, les trains circulent à l’exception des
grèves rituelles, Mélenchon s’égosille comme le coq du village, et les
journalistes sont en vacances épuisés par leurs articles recopiés à l’infini
et qui recueillent toute l’admiration des foules sidérées. Bref la France
va. Elle ne sait pas où, mais elle y va. Après tout quand homo sapiens est
sorti d’Afrique, il ne savait pas non plus où il allait, et voilà
qu’aujourd’hui il va sur la lune.
Comment briser ce cercle infernal qui ne laisse aucune chance aux Français ?
Par des méthodes simples, qui sont toujours celles qui marchent le mieux. En
utilisant le plus bel instrument que les siècles nous ont laissé, la langue
française. Qui ne s’utilise bien qu’au service de la pensée française,
puisque selon Boileau « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ». La
conception française de la civilisation ne s’est jamais mieux exprimée que
dans la Déclaration des droits de l’homme de 1789. Il faut tout simplement
y revenir. Imaginez ce que serait la vie dans notre pays si un citoyen
pouvait brandir avec succès le droit de propriété, qu’on lui a confisqué
depuis des décennies, et brandir la liberté face à la cohorte des nourris
(comme le disait Charlemagne) qui gouvernent le pays et ne songent qu’à
enfermer le citoyen dans des règlements avant de le jeter en prison !
Un tel programme n’a rien d’imaginaire. Il est le plus réaliste qui soit,
car face à l’Etat omnipotent, seul le dissident peut l’emporter. C’est ainsi
que le communisme est tombé à l’Est. C’est ainsi que la démocratie revivra
en France. Alors créons le mouvement qui nous y conduira. Le Mouvement pour
la deuxième Révolution.
Claude Reichman
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