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31/5/08 | Claude Reichman |
Pour en finir avec les crétins pompeux qui dirigent la France depuis trente ans ! La nouvelle la plus importante pour la France, c’est que le moral des ménages ne cesse de baisser depuis onze mois et vient d’atteindre, selon l’INSEE, son niveau le plus bas depuis vingt ans. Pour M. Sarkozy, cette information résonne comme un glas. Celui qui annonce le trépas de la rupture qu’il avait promise aux Français et à laquelle ceux-ci ne croient plus du tout. Tout comme le président de la République lui-même qui, sur RTL le 27 mai dernier, a prononcé ces phrases que n’eût pas désavouées Jacques Chirac, ce parangon de l’immobilisme si vilipendé par celui qui ne désirait rien tant que prendre sa place : « Je dois faire aussi avec la société française telle qu’elle est. Il ne faut pas trop demander à un pays. Il faut aller à la bonne vitesse, tenir compte du tissu social du pays. » Eh bien voilà, la messe est dite, plus rien ne bougera en France jusqu’à la fin du mandat de M. Sarkozy, sauf ce qui se dégradera encore plus et conduira notre pays au fond du gouffre. Sarkozy avait perdu dès les premiers jours qui ont suivi son élection. Pour marquer la rupture qu’il avait promise, il devait supprimer la loi sur les 35 heures et l’impôt sur la fortune. Sonnée par sa défaite, la gauche aurait à peine protesté et les syndicats ne se seraient pas risqués à la moindre manifestation. Ces deux décisions n’auraient pas à elles seules résolu l’essentiel des problèmes qui accablent notre pays, mais elles auraient permis de s’y attaquer avec la force qui se dégage d’un camp victorieux. Au lieu de cela, le nouveau pouvoir a imaginé de détaxer les heures supplémentaires et de limiter la spoliation fiscale par un « bouclier » qui n’y change pas grand-chose. Moyennant quoi, quelques mois après, il lui est violemment reproché d’avoir pris des mesures « pour les riches » ! Et il se noie actuellement en essayant de limiter la nocivité des 35 heures tout en jurant ses grands dieux qu’il n’est pas question d’y toucher. Les syndicats, à qui Sarkozy n’a cessé de faire une cour démonstrative, sont furieux de s’être fait rouler dans la farine, les Français ne comprennent plus rien à la politique du gouvernement et l’UMP est en passe de devenir le principal parti de l’opposition, tandis que par la voix de M. Delanoë, les socialistes sont invités à devenir « libéraux ». Au fou ! En réalité, il n’y a rien de fou dans tout cela. Il s’agit simplement d’une démonstration supplémentaire de l’incapacité des politiciens, toutes tendances confondues, à traiter les problèmes de la France. Tous sont paralysés par le tabou qu’aucun n’ose transgresser : le maintien en l’état de notre système social. Auquel il convient d’adjoindre celui dont on parle moins mais qui a beaucoup contribué à l’effondrement de la compétitivité française : le statut de la fonction publique. Le pouvoir libérateur dont la France a un besoin vital abrogera à la fois le monopole de la sécurité sociale (déjà supprimé dans les lois de notre pays) et le statut des fonctionnaires. On peut être enseignant, employé de mairie, infirmière, postier, cheminot ou conducteur de métro sans bénéficier d’un statut particulier. Le droit commun pour tout le monde, tel devrait être le slogan d’une vraie campagne de rupture. Impossible d’être élu en proposant une telle politique diront certains. Qu’en savent-ils ? Personne n’a jamais essayé. Et dans l’état où se trouve - et va se trouver au fil des mois - notre pays, il deviendra possible aux tenants de cette politique de salut public de se faire entendre. Ce serait une révolution ? Même pas. Nos amis suisses l’ont fait et leur pays n’est pas à feu et à sang. Il est vrai que chez eux on donne régulièrement la parole au peuple. Une perspective qui a de quoi affoler les "sachants" français, vous savez, ces crétins pompeux qui tiennent tous les leviers de la société dans notre pays, qui ont échoué en tout, et qui se pavanent devant des citoyens hébétés, incapables même de remarquer que ceux qui sont censés les représenter sont affublés d’une plume dans le derrière ! Claude Reichman
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