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23/10/21 | Claude Reichman |
Dehors la caste technocratique et
la caste médiatique ! « C’est déjà assez triste d’être ruiné. S’il fallait encore restreindre son train de vie ! » Contrairement aux apparences, la phrase n’est pas d’Emmanuel Macron, mais de Boni de Castellane, un dandy du siècle dernier, qui fut aussi député et eut un appartement place du Palais Bourbon, ce qui devrait suffire à lui accorder un certain crédit politique. En quittant la mairie de Saint-Chamond, Antoine Pinay ne donna qu’un conseil à son successeur : « Ne dépensez pas trop. » Raymond Barre, que je visitais régulièrement, terminait chacune de ses analyses d’une phrase indignée : « Il faut arrêter de dépenser ! » La dépense publique est le péché mortel de tout pouvoir. Et l’endettement, par lequel elle se pratique le plus souvent, se solde toujours par la chute du régime. Mais pour ceux qui les adoptent, ces comportements s’accompagnent d’une griserie qui ne se retrouve que dans l’alcool ou les drogues légères. Et c’est pour cela que les inciter à la vertu a d’autant d’effet sur eux que le chant du rossignol au creux d’un bois. M. Macron a été porté au pouvoir par les grands patrons pour qu’il les rende plus riches en détruisant les contraintes qui gênaient le libre exercice de leur activité. Il n’y avait là nul cynisme de leur part. Ils pensaient que le fait de faciliter leur vie d’entrepreneur rendrait toute la société plus riche. Le pire est qu’ils auraient pu avoir raison. A une condition : libérer l’ensemble de la société des contraintes qui l’empêchent de travailler librement et de conserver l’essentiel du fruit de ses efforts. Mais c’est tout le contraire que M. Macron a fait. Et l’on a vu surgir les gilets jaunes. On connaît l’histoire de la grenouille et du scorpion. Celui-ci, contrairement à sa promesse, pique l’aimable batracien qui lui fait traverser la mare sur son dos et s’en excuse ainsi : « Je n’y peux rien, c’est ma nature. » Quelle est la nature de M. Macron ? Je laisse les médecins de l’esprit répondre. Leur diagnostic n’est en fait pas nécessaire pour comprendre les actes du président de la République. Il suffit de les analyser pour comprendre que la clef de son comportement réside dans le fait qu’il a toute confiance en lui et aucune envers autrui. A ce compte, on peut parfois devenir un acteur de talent, mais jamais un chef d’Etat. La différence est entre les applaudissements qui vont au comédien et la détestation que suscite un mauvais politicien. Donc M. Macron dépense. Au lieu de laisser les cent mille médecins généralistes soigner les malades du covid, il a laissé le mal tuer, faute de soins précoces, plus de cent mille Français (autant que de médecins !) et a inondé l’économie d’argent emprunté au cri de « quoi qu’il en coûte ». Et il continue. A chaque soubresaut des prix sa distribution d’argent. Dernier épisode : cent euros pour tout le monde. Il est vraiment temps d’arrêter ces folies. La France a un impérieux besoin d’être gouvernée L’élection présidentielle est une occasion qu’il ne faut pas rater. On connaît à présent les candidats. Seul celui des Républicains n’a pas encore de nom, mais peu importe, ses postulants ont tous le même depuis longtemps. Seul Eric Zemmour n’a pas, par sa formation philosophique et politique, le culte de la dépense. Est-il pour autant capable de traduire en actes de gouvernement ce principe essentiel de toute démocratie durable ? Il lui appartient, à cet égard, de ne pas s’en tenir à la croyance qu’il suffira de réprimer les abus et les fraudes pour trouver les milliards nécessaires pour assurer l’équilibre. Les Français ont un impérieux besoin de changement. Mais pas de
n’importe lequel. Ils ne veulent plus de la caste technocratique, ni de
la caste médiatique. Ils veulent pouvoir vivre dignement et ne plus
avoir à se repentir chaque jour de prétendus crimes qu’ils n’ont pas
commis. Ils veulent pouvoir travailler et non pas vivre d’assistance.
Ils veulent pouvoir choisir les étrangers qu’ils accueillent et
contrôler leur nombre. Il n’y a rien que de raisonnable dans ces
aspirations. Celui qui leur donnera l’assurance qu’il les a entendus
sera élu. Claude Reichman
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