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9/12/11 Jim DeMint
           Qu’Obama s’occupe des Etats-Unis, pas
                                 de l’Europe !

Si les États-Unis veulent aider l'Europe à trouver un moyen de sortir de la crise de la dette, nous devons être un leader fort, et pas seulement le prêteur en dernier ressort. (1)

Les contribuables américains ont envoyé 40 milliards de dollars pour la Grèce, l'année dernière, par le biais du Fonds monétaire international, pour conjurer l'effondrement économique de ce pays. Mais le plan de sauvetage n'a pas empêché le jour du Jugement fiscal pour la Grèce. Il n’a fait que le retarder. Les mesures d'austérité sont toujours nécessaires pour les économies socialistes de l'Europe et la contagion de la dette n'a pas été arrêtée. Le chaos financier s'est propagé de la Grèce à l'Irlande, au Portugal, à l'Italie et à l'Espagne, et maintenant elle menace l'avenir même de la zone euro qui compte dix-sept membres.

Sans se décourager, le président Obama a dit, le mois dernier, à la presse après une réunion à huis clos avec les dirigeants européens, que «les États-Unis sont prêts à faire leur part pour les aider à résoudre ce problème. » Il ferait mieux de concentrer son attention de ce côté-ci de l’étang. La menace la plus dangereuse pour l'économie américaine n'est pas à l’autre bout de l'étang, mais dans la zone marécageuse de Washington, DC.

On retrouve aux Etats-Unis les mêmes problèmes qui ont remué les économies européennes. Tout comme les Européens doivent limiter leurs déficits budgétaires, réformer leurs programmes sociaux non financés, et résoudre leurs problèmes systémiques sous-jacents à leurs systèmes financiers, il faut que les politiciens à Washington en fassent de même. Pourtant, l'administration Obama dépense sans compter l’argent du contribuable américain en renflouant les politiques socialistes à l'étranger et, dans le même temps, en les mettant en place dans notre pays.

Bien que les finances de chaque pays soient uniques, les États-Unis sont incontestablement entraînés dans le chaos européen. L'économie grecque a atteint son point de non-retour et a été renflouée lorsque sa dette a atteint 137% de son produit intérieur brut. Malgré toutes les mesures qui ont été prises en sa faveur, le ratio de la dette grecque est encore plus élevé aujourd'hui, à 160%. L'Irlande a été renflouée quand son ratio était à 74% du PIB, il est maintenant à 80%. Le Portugal a été renfloué quand son ratio était à 94% du PIB et il est maintenant à 100%. Les sauvetages n’ont fait qu’empirer la crise de la dette européenne.

La dette totale des États-Unis, y compris les droits sociaux non provisionnés, avait atteint 100% du PIB lorsque le Congrès a augmenté le plafond de la dette en août. Nos 15 trillions de dollars de dette atteignent maintenant la taille de l'économie américaine.

Quand il a pris ses fonctions, le président Obama a promis de réduire le déficit fédéral de moitié d'ici 2013. Mais au lieu de cela, il l'a augmenté de plus de 4 trillions de dollars. En effet, sous sa direction, le gouvernement américain a dépensé environ un trillion de dollars pour une relance keynésienne qui a échoué à créer les emplois promis. (2) Et il a promis de dépenser davantage pour la création d'un État-providence sur le modèle européen avec l’ « ObamaCare », et il y a plus que jamais d'Américains vivant d’allocations diverses.

Avec le président Obama à la Maison Blanche, les libéraux [aux Etats-Unis ce sont les socialistes qui sont ainsi désignés, NDLR] ont réussi dans leur quête menée de longue date pour rendre l'Amérique semblable à l'Europe. Le problème, c'est que leur version idéalisée du gouvernement collectiviste de l'Europe est aujourd'hui en ruine. Si les États-Unis continuent d'imiter nos alliés européens nous allons aussi être ruinés.

C'est dans ces circonstances que des membres haut placés de l'administration Obama, dont le président lui-même, sont en négociation avec les dirigeants internationaux sur la meilleure façon de résoudre la crise de la dette européenne. Cette semaine, le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, a rencontré les banquiers centraux et les dirigeants européens quelques jours avant le sommet de l'UE à Bruxelles, où un effort de sauvetage de la «dernière chance» devait être annoncé. La France et l'Allemagne font pression pour que soient modifiées les règles de l'UE afin de faire respecter une discipline budgétaire plus stricte par les pays membres, en échange de sauvetages supplémentaires. Le Fonds monétaire international, où la quote-part de l’Amérique représente un pourcentage plus élevé que celui de toute autre nation, est attendu pour apporter son aide à l’Europe.

La seule question qui a de l’'importance est de savoir si le rôle du FMI sera augmenté et si les contribuables américains vont payer davantage. Cette année, les Américains ont envoyé 67 milliards de dollars au FMI, ce qui représente 17,7% du budget annuel du FMI, soit presque trois fois plus que toute autre nation. En plus de cela, les contribuables américains ont fourni une ligne de crédit supplémentaire de 108 milliards au FMI en 2009. En 2010, le FMI a envoyé près de 40 milliards de dollars d'aide à la Grèce, qui n'a absolument rien fait pour empêcher l'effondrement économique de son économie en 2011. Ce lundi, le FMI a approuvé une autre aide de 2,95 milliards de dollars de fonds de sauvetage à ce pays en difficulté.

Si c'est ce que le président Obama a voulu dire quand il a dit que « les États-Unis sont prêts à faire leur part», il est temps pour lui de se séparer de ses amis européens qui cherchent le même type d'assistance qui a été fournie à la Grèce. Les décideurs politiques américains doivent envoyer un signal indubitable que l'ère des plans de sauvetage est terminée une fois pour toutes.

Plus tôt cette année, j'ai proposé un amendement visant à abroger l'autorisation donnée au FMI de créer une ligne de crédit supplémentaire de 108 milliards de dollars pour renflouer les Européens. Il a été massivement rejeté par le Sénat à majorité démocrate. Quarante-quatre sénateurs ont voté contre, un seul démocrate a voté pour. Je vais bientôt donner à mes collègues une autre chance en demandant un vote pour interdire à M. Geithner de soutenir le sauvetage des Européens avec l’argent des contribuables américains, au moyen des accords passés avec le FMI.

Les membres de l'administration Obama doivent concentrer tous leurs efforts sur le renforcement de l'économie américaine et de l'équilibre budgétaire, plutôt que de continuer à emprunter auprès de la Chine pour donner cet argent à l'Europe dont la dette n’est plus contrôlable.

Le président Obama (3) et M. Geithner ont donné des leçons aux dirigeants européens sur la nécessité pour eux de prendre des mesures décisives afin de stabiliser leurs économies. Ils devraient mettre en pratique ce qu'ils prêchent aux autres, en donnant l’exemple chez eux. Le prêt n'est pas l’exemple à donner, mais l’équilibre budgétaire.

Jim DeMint

Notes du traducteur :

(1) L’accord difficile passé à 5h du matin à Bruxelles le 9 décembre est une grande victoire du capitaine français du sous-marin. Vous vous souvenez peut être de ma petite histoire pour rendre compréhensible l’aléa moral dévoyé par nos socialistes européens. Le sous-marin allemand naviguant en mer Égée en 1943 est touché par une mine de la flotte anglaise qui le traque. Le compartiment à l’avant du bâtiment prend l’eau. La sagesse voudrait que l’on ferme immédiatement ce compartiment pour sauver le bâtiment en condamnant les mariniers grecs. Mais le commandement du bâtiment est bicéphale avec un capitaine français et un capitaine allemand. Le capitaine français a planqué son butin dans le compartiment où il y a la voie d’eau. (Nos grenouilles banquières qui voulaient se faire bœufs) Avec cet accord arraché au capitaine allemand, tous les compartiments du sous-marin resteront ouverts quoiqu’il arrive ! L’aléa moral a été porté un cran plus haut avec toute la zone euro prise en otage par l’habile capitaine français qui a phagocyté ses partenaires européens. Ainsi nos grenouilles banquières asphyxiées vont recevoir des tombereaux d’euros pour se recapitaliser sur le dos du contribuable allemand. Si nous avions malheureusement, un jour, une autre guerre avec l’Allemagne, elle trouvera son origine dans cet accord funeste qui ressemble, à s’y méprendre, à celui d’un « Munich 1936 à l’envers. » Notez soigneusement ma prophétie dans vos carnets personnels.

(2) La boîte noire inventée par Keynes est l’alma mater des socialistes.

(3) Les élections en 2012 seront cruciales pour les États-Unis, dont le ratio de la dette est proche de 100% du PIB. En paraphrasant le talentueux Francesco Guerrera du Wall Street Journal, je lance cet avertissement solennel aux Américains : « Ne foirez pas cette fois-ci !». (Sous-entendu débarrassez vous définitivement du crypto-socialiste à la Maison Blanche).



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