Delanoë veut
reconstruire Paris à la campagne !
Bertrand Delanoë a décidé de fermer à la circulation automobile une bonne
partie des voies sur berges parisiennes pour en faire des « espaces festifs
», des « jardins botaniques », des « terrains de sports », des « zones
piétonnières » et des « lieux de convivialité ».
Il est dommage que le maire de Paris ne fasse plus partie des candidats à la
présidentielle. S’il avait été élu, il aurait pu transformer nos autoroutes
en promenades champêtres, nos aéroports en réserves bucoliques, nos voies
ferrées en chemins verts et nos centrales nucléaires en dancings populaires.
Il veut que nous marchions à pied alors que lui marche sur la tête. Comme
a dit Sarkozy, en visitant le Salon de l’Agriculture : « L’écologie, ça
commence à bien faire ». Pour une fois que le président de la République dit
quelque chose de censé, autant lui rendre hommage.
Il n’y a aucun doute que Paris manque d’espaces verts et il est bien
dommage que, comme le conseillait Alphonse Allais, on n’ait pas construit
nos villes à la campagne.
Il est tout aussi, évident que la voiture pose un vrai problème dans notre
capitale. Bouchons, manque de places de parking et,
en effet, pollution. Depuis qu’il est maire de Paris, Delanoë fait tout pour
persécuter les automobilistes, en multipliant les rues interdites, en
réduisant jusqu’à l’absurde, et au-delà, la largeur des voies au profit des
cyclistes, etc.
Le maire de la capitale n’a toujours pas compris que le rôle d’un élu
n’était pas de déclarer la guerre à une partie (importante) des citoyens
mais, au contraire, de leur faciliter la vie. Pour lutter contre les méfaits
de la circulation dans une grande agglomération, il est absurde de vouloir
interdire la voiture. Il faut construire des parkings, élargir les avenues,
créer de nouveaux axes.
Tous ceux qui ont prôné le retour à « l’époque de la marine à voile, de la
lampe à huile et du vélocipède » ont toujours été ridiculisés par les faits.
On n’arrête pas le progrès, c’est bien connu, et la voiture est un progrès
considérable, un acquis pour chacun auquel personne ne voudra jamais
renoncer. Bertrand Delanoë ne fera jamais reculer la voiture, ni d’ailleurs
le téléphone ou l’électricité. Lui et ses petits copains oublient que des
centaines de milliers de banlieusards ont besoin de leur voiture pour aller
travailler, chaque jour. Et que beaucoup de Parisiens n’ont plus envie de
prendre le métro, le soir, à l’heure des loubards.
Une fois de plus on a à choisir entre la démagogie délirante et le réalisme
clairvoyant. Un responsable politique a-t-il pour mission de développer
l’activité économique de sa commune, d’améliorer la vie quotidienne de ceux
qui ont (ou qui cherchent) du travail, ou se doit-il avant tout d’organiser
des fêtes, des réjouissances, du farniente à paillettes pour ceux qui n’ont
rien à faire d’autre que de se balader le nez au vent, à longueur d’année ?
Combien y aura-t-il de promeneurs, les jours de semaine, sur les berges
verdoyantes de Delanoë, et sous la pluie, et en hiver ?
C’est, peut-être, une maladie socialiste. On se souvient qu’en 1981
Mitterrand et Mauroy avaient créé un… « Ministère du Temps libre », une idée
qui n’aurait déplu ni à Alfred Jarry ni, justement, à Alphonse Allais. Cà
n’a pas duré mais depuis, dans la même veine, Martine Aubry a inventé les 35
heures.
Il n’y a aucune doute que, sur le plan purement électoraliste, dire aux
gens qu’il vaut mieux « travailler moins pour gagner autant » et aller se
dorer sur de fausses plages parisiennes et passer des Nuits blanches et
faire du vélo est infiniment plus rentable que de construire des crèches,
des logements sociaux et des infrastructures pour favoriser l’économie. Mais
est-ce bien raisonnable ?
Le peuple ne veut pas que des jeux. Il veut aussi du pain. Avec ses «
jardins botaniques » et ses « espaces festifs », Delanoë va coûter 40
millions d’euros à la ville. Plus grave, il va transformer tout le centre de
Paris en promenades pour touristes, joueurs de boules, nounous en goguette
et petits vieux.
Paris n’est plus la capitale de l’Europe et a déjà décroché en face de ses
concurrentes que sont Londres ou Berlin, et même Bruxelles, Milan ou
Barcelone. Alors que toutes ces villes se battent pour créer, pour innover,
pour attirer des investisseurs, des artistes, des créateurs de richesses,
pour entrer de plain pied dans le XXIème siècle, Paris s’assoupit, s’ennuie,
végète, devient triste, aigri et fade, à l’image de son maire.
Ce n’est pas en essayant de faire plaisir aux écologistes, aux « bobos » de
tout poil, aux amateurs de vélo, de planche à roulettes et de trottinette
qu’on va réveiller cette ville. La « Ville lumière » s’est éteinte.
En tout cas, une chose est sûre maintenant. Delanoë ne se représentera pas
aux prochaines municipales. Avec un tel projet qui va rendre hystériques les
Parisiens, il irait au casse-pipe
Thierry Desjardins
https://www.thierry-desjardins.fr/
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