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26/11/11 Thierry Desjardins
 
               DSK : la thèse du complot ressort !

Un magazine américain, le New-York Review of Books, ressort la thèse du complot dans l’affaire DSK. Avec des éléments troublants sans être, bien sûr, pour autant convaincants.

Le matin même de son arrestation, DSK aurait reçu un coup de téléphone d’une amie, documentaliste à l’UMP, lui affirmant que son téléphone portable avait été piraté par l’UMP et qu’au siège du mouvement présidentiel on faisait des gorges chaudes en écoutant ses conversations. Personne n’a jamais pu retrouver ce portable.

Une vidéo surveillance du Sofitel montre deux employés de l’hôtel (dont celui qui a incité Nafissatou Diallo à porter plainte) exploser de joie avant même l’arrestation de DSK à l’aéroport.

Enfin, on ignore toujours le nom du client qui occupait la chambre voisine de celle de DSK, celle dans laquelle la femme de ménage avait été avant d’entrer dans la suite du DSK et dans laquelle elle était retournée après, détail important qu’elle avait nié dans un premier temps.

On peut donc imaginer que l’UMP qui connaissait les « déviances » du grandissime favori à la présidentielle suivait à la trace DSK, grâce à son téléphone, que des membres du personnel du Sofitel étaient aussi des militants de l’UMP, complices du « complot », et que cet inconnu, voisin de chambre de DSK, était un agent de l’UMP qui aurait demandé à Nafissatou Diallo, moyennant une poignée de dollars, d’aguicher le directeur général du FMI puis de porter plainte contre lui.

Les amateurs de romans à rebondissements si ce n’est de science-fiction, se régalent.

Ce scénario semble évidemment invraisemblable. Mais toute cette histoire est invraisemblable. Comment, après avoir déjà passé la nuit avec une prostituée, DSK a-t-il pu se jeter sur une femme de ménage alors qu’il savait parfaitement qu’aux Etats-Unis on ne plaisante pas avec ce genre de choses ? Comment, d’ailleurs, avait-il déjà pu agresser une jeune journaliste venue l’interviewer et fille d’une de ses anciennes maitresses ? Comment ce ténor de notre vie politique pouvait-il avoir des relations avec des ripoux et des proxénètes lillois ?

Pourquoi alors ne pas imaginer qu’à l’UMP, certains, connaissant ses « faiblesses », aient décidé de lui tendre un tel piège ?

A l’UMP, on dément déjà qu’aucune des trois documentalistes de la maison connaisse DSK. La joie ostensible des deux employés du Sofitel ne prouve rien. N’importe qui pouvait s’amuser de cet « incident » pour le moins inattendu. Ce qui est plus troublant, bien sûr, c’est le mystère de la chambre d’à côté. Il est incroyable que, dans un hôtel aussi « fliqué » que le Sofitel, avec des caméras de surveillance un peu partout et un service de sécurité sur le qui-vive, il n’y ait aucune trace d’un client.

Les avocats de DSK vont, bien sûr, se servir de ces « nouveaux éléments » lors du procès en civil. Mais ce qui est intéressant serait de savoir si ces « nouveaux éléments » qui permettent, un peu, de ressortir la thèse du complot (à laquelle personne ne croyait) vont prendre assez de consistance pour jouer un rôle dans la campagne présidentielle. Non pas, naturellement, pour remettre en selle DSK qui est à jamais carbonisé mais pour faire planer l’idée que des amis du président de la République aient pu fomenter une telle affaire.

Il est évident que si on apprenait que l’Elysée a été derrière tout ça, l’image de Sarkozy qui n’est déjà pas flamboyante en prendrait un sérieux coup.

Certains trouveront que la première réaction de Jean-François Copé est bien prudente. Le secrétaire général de l’UMP a, en effet, déclaré : « S’il y a des faits avérés, des preuves évidentes, il va de soi qu’on doit, les uns et les autres, en tirer les conséquences. Mais tant que ce ne sont que des allégations sur la base de témoignages anonymes, vous comprendrez que nous restions un peu réservés et surtout pas dupes ». A croire que Copé redoute que des preuves évidentes n’apparaissent…

Il faut reconnaitre que si la thèse du complot s’avérait, nous serions encore plus étonnés que le jour où nous avons appris l’arrestation de DSK. Avec ces gens-là, il faut s’attendre à tout et nous sommes rarement déçus.

Thierry Desjardins


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