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1/1/13 Thierry Desjardins
           Jusques à quand, Hollande, abuseras-tu
                             de notre patience ?

On attendait avec curiosité les vœux du président de la République. S’il était sérieux et ne nous prenait pas pour de vulgaires gogos, il n’aurait dû nous offrir que du sang et des larmes pour cette année 2013.

Tout va très mal et de plus en plus mal. Le chômage (toutes catégories confondues) a dépassé les 4,5 millions et chacun sait, même au ministère du Travail, que, si on tenait compte de tous ceux qui ont été éliminés, pour une raison ou une autre, des statistiques, on arriverait sans doute au double, à 9 millions de personnes ne pouvant pas « travailler à leur faim ».

Ces chiffres correspondent aux 8 millions de Français qui vivent sous la ligne de pauvreté et aux 800.000 Français qui doivent se rendre aux Restos du cœur pour manger. Et une cascade de nouveaux plans sociaux est déjà annoncée pour le premier trimestre de cette année 2013.

Or, il est évident que toutes les mesures prises par le gouvernement depuis l’élection de François Hollande n’ont servi à rien si ce n’est, sans doute, à accélérer la dégringolade.

Rabaisser l’âge de la retraite à 60 ans a transformé des retraités en chômeurs, en revenir aux 35 heures en supprimant les avantages fiscaux des heures supplémentaires a réduit le pouvoir d’achat des salariés, taxer les riches a arrêté les investissements, augmenter tous les prélèvements a fait baisser la consommation.

Quant aux idées « nouvelles », les contrats d’avenir et les contrats de générations, qui devaient relancer l’emploi, on comprend, avant même qu’elles aient été mises en place, qu’il ne s’agit que d’opérations de « com » qui se feront aux frais de la République pour des emplois précaires et bidons qui ne créeront aucune richesse et qui seront d’ailleurs le plus souvent totalement inapplicables.

François Hollande nous avait promis « le changement ». Il ne nous avait pas précisé que ce serait « en pire ». Faire de l’antisarkozysme était, évidemment, une bonne idée. Mais prétendre faire à la fois de la rigueur et de la croissance en utilisant les vieilles recettes éculées du parti socialiste relevait, bien sûr, de l’incompétence si ce n’est de l’imposture.

Le président de la République n’a toujours pas compris que nous étions entrés, depuis maintenant 13 ans, dans un nouveau millénaire, que les maîtres du monde - c’est-à-dire ceux qui produisent et qui vendent - n’étaient plus en Europe mais à l’autre bout de la planète et que, basculant dans la précarité, nous ne pouvions plus nous offrir tous nos systèmes de protection sociale, car l’Etat-providence n’est plus qu’un pauvre hère ridicule, en guenilles et aux poches trouées, même s’il continue à claironner et à vouloir tout régenter.

Un chef de l’Etat digne de ce nom devrait aujourd’hui, face à ce monde nouveau et à cette société chamboulée, nous proposer une véritable révolution économique et sociale. Le problème n’est pas de savoir s’il faut marier les homosexuels, faire voter les étrangers ou achever les agonisants. Il est de savoir ce qu’il faut faire de nos dix doigts, si nous allons continuer à fermer nos entreprises, à n’acheter que des produits « made in China », à n’avoir aucune autre ambition que de respecter les diktats des technocrates de Bruxelles et le bon-vouloir des agences de notation en mettant à la va-vite des rustines sur la coque d’un rafiot qui fait eau de toutes parts.

François Hollande et sa bande de bras cassés étaient-ils ceux qu’il nous fallait pour faire renaître la France, pour fixer un cap ambitieux pour le pays ? Ce n’est pas sûr.

On pense à Cicéron. Jusques à quand, Hollande abuseras-tu de notre patience ?

Thierry Desjardins


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