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17/7/13 Thierry Desjardins
  Hollande est allé chercher Marianne en Ukraine !

Le président de la République serait-il tombé sur la tête ? On savait que cet apparatchik était à la fois dogmatique et indécis, adepte moins du compromis que de la reculade et voilà que nous découvrons qu’il fait maintenant de la provocation pour le plaisir. Cherche-t-il à rassurer la gauche de sa majorité qu’il trahit depuis plus d’un an ou veut-il simplement faire plaisir à sa compagne ? On ne sait pas. Ce n’est, bien sûr, qu’un détail, mais il est diablement révélateur.

Parmi ses nombreuses prérogatives de chef de l’Etat, François Hollande doit non seulement préparer l’avenir du pays en définissant un cap, le gérer au quotidien en réglant les problèmes du chômage, de la désindustrialisation, de la dette, des déficits, de l’Ecole, du système de protection sociale, etc. mais aussi… choisir Marianne, le symbole de la République, le visage qui incarne, notamment sur nos timbres, la France qu’on n’ose plus dire « éternelle ».

La chose n’est, évidemment, pas facile puisqu’il faut trouver la femme idéale, à la fois grande sœur aimée, fiancée aimante, épouse rassurante et mère protectrice. Pendant longtemps, la République a laissé aux artistes la responsabilité d’imaginer ce visage parfait. Mais la « pipolisation » a voulu que, depuis quelques décennies, on recherche Marianne dans les pages des magazines populaires. Brigitte Bardot, Mireille Mathieu, Catherine Deneuve, Inès de la Fressange, Laetitia Casta et Evelyne Thomas ont ainsi incarné, plus ou moins bien, la République.

Bien sûr, personne ne s’attendait à ce que Hollande choisisse Frigide Barjot, Christine Boutin ou même Nadine Morano. Il paraît que les deux « artistes » chargés de l’œuvre, David Kawenqa et Olivier Ciappa (bien sûr, deux gauchos militants de la cause homosexuelle) pensèrent un temps à un mélange de Christiane Taubira et Roselyne Bachelot. Mais ils trouvèrent pire encore et - ce qui est stupéfiant - Hollande accepta. Qui va désormais incarner la République, une et invisible, la France, terre des arts et des lois, le pays de toutes les libertés, de Voltaire et de Victor Hugo ? Un travesti ? Un transsexuel ? Non, mais presque. Inna Shevchenko, une Ukrainienne qui a fondé le mouvement des « Femen ».

On tombe à la renverse avant de s’indigner ! D’abord, on peut se demander, sans être xénophobe pour autant, s’il fallait vraiment aller jusqu’en Ukraine pour trouver la meilleure incarnation de la France. Ensuite et surtout, il est évident que ces « Femen » dont l’essentiel de l’activité consiste à se dépoitrailler devant les caméras pour aller blasphémer un peu partout et notamment dans les églises n’ont rien à voir avec les « valeurs » de la démocratie censées être représentées par notre Marianne. Ajoutons qu’apprenant que son visage allait apparaître sur tous les timbres français, la délicate jeune femme s’est réjouie en déclarant textuellement : « Tous les homophobes, extrémistes et fascistes devront lécher mon cul pour envoyer une lettre »…

Certains diront que ce choix présidentiel n’a aucune importance à côté des promesses non tenues, des mensonges éhontés, des errements en tous sens de l’actuel locataire de l’Elysée. Ils auront tort. Les symboles sont importants, surtout quand un pays est en crise, à l’agonie, divisé entre riches et pauvres, chômeurs et travailleurs, jeunes et vieux, fonctionnaires et salariés du privé, « indigènes » et immigrés et que chacun se demande aujourd’hui ce que c’est que d’être français. Choisir Inna Shevchenko pour représenter la République c’est évidemment vouloir provoquer la droite, les catholiques, les adversaires du mariage homosexuel mais aussi tous ceux qui sont nostalgiques de ce que représentait la République. C’est faire injure à la France et donc, quand on est le président de la République, faire preuve d’une totale et terriblement coupable irresponsabilité.

Certes, nous avons déjà eu dans le passé des socialistes qui voulaient « planter le drapeau dans le fumier », mais cela ne leur a pas réussi. Hollande s’est fait élire en affirmant qu’il « ré-enchanterait le rêve français ». Les Français déchantent de jour en jour depuis plus d’un an. Et ce n’est pas en leur présentant cette harpie aux nichons à l’air qu’il va les séduire de nouveau, même s’il va sans doute faire sourire certains petits marquis bobos de son entourage frelaté. Jusqu’à présent, la plupart de ses choix étaient absurdes. Celui-ci est scandaleux. Mais personne ne va sans doute s’insurger.

Thierry Desjardins


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