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11/12/10 | Thierry Desjardins |
Neige : l’Etat-providence a
fait perdre la tête aux Français ! Cette histoire de tempête de neige sur la région parisienne, de routes bloquées et d’automobilistes passant des heures dans leur voiture qui fait maintenant « la une » de toute la presse française depuis plus de trois jours est parfaitement grotesque. Ce n’est pas au président de la République, chef de l’Etat, garant de la Constitution, chef des armées, etc. de s’occuper des intempéries et de leurs conséquences. Une fois de plus, Sarkozy n’a pas su rester à sa place. Il n’avait pas à se mêler de cette histoire. Pas plus d’ailleurs que le Premier ministre. Et Fillon a été totalement ridicule en s’en prenant à la météo. Quant à Ségolène Royal, elle aurait évidemment, une fois de plus, mieux fait de se taire. Il ne fait aucun doute que les services de l’Etat n’ont pas réagi à temps, l’autre soir. Mais, dans un pays « normal », un incident de ce genre se termine par le limogeage de deux ou trois responsables, le préfet de région par exemple, le directeur de l’équipement de la région et le chef de service des chasse-neige. Cette folle polémique est cependant tout à fait intéressante à observer. Or, très curieusement, la presse (populaire) et l’opinion s’en sont pris aussitôt à l’Etat, au gouvernement, à l’administration. Comme si vraiment l’Etat, le gouvernement et l’administration faisaient effectivement « la pluie et le beau temps ». Cet Etat, ce gouvernement et cette administration sont incapables de
lutter contre le chômage, contre la pauvreté, contre les déficits, contre la
délinquance, contre l’immigration clandestine et on leur reproche de n’avoir
pas pu empêcher… la neige de tomber. On peut reprocher bien des choses - autrement plus graves - à tous nos responsables mais il faudrait sans doute que les Français arrêtent de se tourner vers l’Etat à tout propos. Et personne ne m’accusera d’être particulièrement indulgent avec ceux qui nous gouvernent en ce moment. L’Etat-providence a fait perdre la tête à nos concitoyens au point qu’ils n’hésitent plus à rendre l’Etat responsable des canicules, des inondations et des chutes de neige. Il y a assez de choses à reprocher à l’Etat, à son incurie, à son inertie, à son incompétence. Mais que, tous les trente ans, nos routes soient coupées par la neige pendant 24 ou même 36 heures n’est pas un drame national. Cela dit, on peut parfaitement reprocher à Sarkozy de nous avoir, comme à
son habitude, affirmé qu’il allait prendre les choses en main et trouver les
solutions qui s’imposent.
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