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14/6/12 | Thierry Desjardins |
Mais qui porte la culotte à l’Elysée ? Les sondages nous affirment que Ségolène Royal va être (très largement) battue, dimanche, à La Rochelle. Valérie Trierweiler pourra donc se vanter d’avoir eu la peau de « l’ex » de son compagnon. Elle aurait tort. Son fameux tweet de soutien au dissident Olivier Falorni n’a été qu’une goutte d’eau, même si cette petite ignominie a fait toutes les « unes » de la presse pendant deux jours. La reine du Chabichou et de la « bravitude » n’avait sans doute pas besoin de ce coup de pied de l’ânesse pour mordre la poussière. Le simple fait qu’elle ait été imposée par la rue Solferino, sans aucune consultation des militants de La Rochelle, la « plombait » au départ, dès lors qu’un dissident du cru osait résister. Et son inconscience à répéter continuellement qu’elle allait devenir la présidente de l’Assemblée nationale n’a pas dû arranger son image aux yeux des militants et sympathisants rochelais de base. Enivrés par leur notoriété médiatique et parisienne, certains ténors de notre faune politique ne se rendent plus compte des réalités du terrain et de la détestation des électeurs provinciaux pour les stars des magazines sur papier glacé. Ségolène Royal continue à se présenter comme l’ancienne candidate du PS à la présidentielle de 2007. Elle oublie qu’elle a été battue et que depuis, mis à part pour la région Poitou-Charentes, elle n’a fait qu’accumuler les défaites, que ce soit pour prendre la tête du PS, lors du Congrès de Reims, ou pour retenter sa chance dans la course à l’Elysée, lors des primaires de la gauche. Mais elle espérait visiblement que l’élection du père de ses quatre enfants allait la remettre en selle et faire d’elle le troisième personnage de l’Etat. Elle oubliait, là encore, qu’elle avait été remplacée, même si le père en question lui avait vraisemblablement fait miroiter ce perchoir, ne serait-ce que pour la faire taire. Si les sondages ont raison (ce qui leur arrive tout de même de temps en temps), Ségolène Royal va devoir se préparer à une longue traversée du désert car il est difficile d’imaginer qu’après une énième défaite les socialistes la choisissent pour succéder à Martine Aubry à la tête du PS. Mais ce n’est déjà plus elle que regardent les Français. C’est Valérie
Trierweiler, qui commence bien mal son quinquennat. Avec les nouveaux arrivants, on a déjà l’impression que ça ne va pas être de tout repos. Du coup, certains reposent l’éternelle question du statut de l’épouse (on dit maintenant « de la compagne ») du chef de l’Etat. N’étant pas élue, elle n’est rien. Mais comme elle couche en principe avec le premier personnage de la République, sans être officiellement quoi que ce soit, elle a forcément un rôle puisqu’elle accompagne le président dans ses déplacements officiels et reçoit avec lui à l’Elysée. Elle est sur le devant de la scène, aux côtés de l’acteur vedette, mais elle n’a le droit que de faire de la figuration, le plus élégamment possible. Elle a un rôle mais c’est un rôle muet, et on ne voit pas pourquoi il faudrait préciser ce statut qui n’en est pas un et qui s’impose de lui-même. Depuis deux jours les amis de Valérie Trierweiler nous disent qu’il faut lui accorder quelque temps « pour qu’elle apprenne son rôle ». Ils ne disent pas « son texte ». Il faut donc qu’elle apprenne simplement à se taire. C’est quelquefois difficile. Et il est en tous les cas bien dommage qu’on ne lui ait pas donné ses premières leçons avant qu’elle n’entre en scène. Certains s’indignent que depuis 48 heures on ait davantage parlé de ce « couac » que des événements en Syrie ou en Tunisie. Ils ont raison. Si ce n’est qu’il est normal qu’en début de quinquennat les Français se demandent « qui porte la culotte » à l’Elysée et si la compagne du nouveau président ne va pas le mener par le bout du nez. Thierry Desjardins
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