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22/7/13 | Thierry Desjardins |
Rencontre historique entre le roi fainéant et le capitaine de pédalo ! François Hollande qui ne sait visiblement plus quoi faire pour tenter de remonter si ce n’est la pente du moins sa cote de popularité est allé rendre une visite « de courtoisie » à Jacques Chirac au fin fond de la Corrèze. Le président de la République passait quelques heures dans son ancien département et l’ancien président somnolait entre Bernadette et son caniche nain dans son château de Bity. C’était évidemment « gentil », mais c’était aussi une façon de remercier Chirac d’avoir un jour déclaré : « Moi, je voterai Hollande ». Hollande faisait en quelque sorte la tournée de ses électeurs les plus fidèles… On aimerait, bien sûr, savoir ce que les deux hommes ont pu se dire une fois passées les banalités d’usage sur la santé chancelante de l’ancien et la bonne mine de l’actuel. Ils ont sûrement évoqué la crise qui n’en finit pas, les difficultés de la fonction présidentielle, les aléas des sondages. Chirac connaît tout cela. S’il n’a pas eu à affronter « la » crise, il a eu à se battre contre le chômage, la désindustrialisation du pays, les déficits et la dette. Mais, sur ces plans-là, il n’avait, évidemment, aucun conseil à donner à son successeur. Il a donc dû se contenter de lui rappeler quelques célèbres formules de son maître Pompidou qui répétait souvent: « Trop d’impôt tue l’impôt » ou « Si l’on avait davantage à partager, le problème du partage serait grandement facilité ». Mais Chirac lui-même n’ayant pas appliqué ces règles de bons-sens, Hollande pouvait sourire en opinant du bonnet. Chirac a sûrement rappelé à Hollande qu’il ne fallait jamais brusquer les
Français, qui savent tous qu’il faudrait des réformes fondamentales pour
sauver le pays mais qui descendent tous dans la rue dès qu’on commence à
vouloir évoquer la moindre réformette. Là, le troisième corrézien de notre
histoire politique a dû faire une apparition, Henri Queuille, qui s’était
rendu célèbre grâce à sa formule : « Il n’y a pas de problème que
l’absence de solution ne finisse par résoudre ». « Le roi fainéant » et
« le capitaine de pédalo » ont sans doute eu une pensée émue pour leur grand
ancien.
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