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25/11/11 Thierry Desjardins
 
           Présidentielle rien n’est joué et on peut
                              s’attendre à tout !

François Bayrou vient d’annoncer sa candidature à la présidentielle. Ce n’est une surprise pour personne. Le patron du MoDem sait que sa seule chance d’exister encore un peu est de faire un tour de piste à chaque présidentielle.

Ce sera la troisième fois qu’il tentera sa chance. Mitterrand et Chirac ont été élus à leur troisième tentative. Bayrou se souvient surtout que la dernière fois, en 2007, il avait obtenu 18,57% des voix au premier tour et donc qu’il ne s’en était pas fallu de beaucoup (7% tout de même, puisque Ségolène Royal avait recueilli 25,87% des voix) pour qu’il ne soit présent au deuxième tour, ce qui, mathématiquement, lui aurait permis d’être élu, puisque les électeurs qui auraient voté pour le candidat arrivé en troisième position, en l’occurrence et dans cette hypothèse, Ségolène Royal, se seraient évidemment reportés sur lui.

D’après le dernier sondage publié, OpinionWay pour Le Figaro, Bayrou ne recueille que 7% des voix. A égalité avec Mélenchon mais très loin derrière Hollande, 30%, Sarkozy, 26%, et Marine Le Pen, 18%. Et devant Eva Joly, 5%.

Mais Bayrou est optimisme. Il est convaincu que, malgré la petite remontée qu’on observe actuellement dans les sondages, les Français rejetteront massivement Sarkozy, d’autant plus que la crise, qui ne peut que s’aggraver dans les mois qui viennent, détruira l’image de « protecteur » dont il tente actuellement de s’affubler. Il est persuadé, en même temps, qu’Hollande qui a déjà perdu l’aura que lui avait donnée la primaire de gauche va, chaque jour, décevoir davantage les électeurs plus ou moins centristes.

Entre un président sortant toujours rejeté et un nouveau venu désespérément décevant, il y a évidemment de la place pour un troisième larron.

Et d’autant plus que ce même sondage OpinionWay affirme que, pour les Français, ce qui compte avant tout aujourd’hui c’est, dans l’ordre : la protection sociale, le pouvoir d’achat et l’emploi, très loin devant la dette, les inégalités sociales ou la sécurité, les thèmes que semblent avoir choisis pour leur campagne Sarkozy et Hollande.

Mais ce même sondage oublie les « petits candidats ». Il n’attribue que 1% à Chevènement, Villepin, Morin, Christine Boutin, Dupont-Aignan, Nathalie Artaud et Poutou. Certains d’entre eux, bien sûr, ne feront guère mieux. Mais rien ne dit qu’avec une bonne campagne Chevènement ne puisse pas récupérer une large poignée des déçus d’Hollande et Villepin attirer un bon paquet d’anti-sarkozistes. Si l’un et l’autre arrivaient à dépasser les 5%, ce qui n’est pas impossible, la donne serait totalement modifiée.

La campagne n’a pas encore vraiment commencé. Certains candidats pourront se révéler. Les Français sont plus que jamais à la recherche d’un « sauveur ». Mais surtout ces cinq prochains mois seront marqués, non pas par les effets de manche et les promesses des candidats mais par l’évolution de la situation de la France, de l’Europe et même du monde.

Si la France perd ses trois A, si l’euro explose, si les grandes entreprises continuent à annoncer des licenciements massifs, si la Bourse poursuit sa dégringolade, si la Grèce, l’Italie et l’Espagne plongent de plus en plus dans le gouffre, de nombreux électeurs français seront sans doute tentés d’essayer quelque chose de nouveau. Peut-être même n’importe quoi.

Le face-à-face Sarkozy-Hollande, UMP-PS, est trop banal pour la situation d’aujourd’hui. Les uns et les autres ont déjà fait leurs preuves. Non seulement rien n’est joué mais on peut s’attendre à tout.

Thierry Desjardins


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