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2/7/09 Thierry Desjardins

De Gaulle ne se connaissait qu’un seul rival : Tintin.
Pour Sarkozy, c’est De Funès !

Medvedev fait savoir à la terre entière qu'il vous prend pour... un clown ridicule et prétentieux.

Vous a-t-on dit que le 16 novembre 2008, à Washington, au cours d'un grand banquet officiel et devant un auditoire international trié sur le volet, ce président russe s'est amusé, comme un vulgaire imitateur, à vous singer, en dodelinant de la tête et en agitant les bras, ce que vous faites si bien, en gesticulant à la manière d'un hurluberlu, en parlant du nez et en affirmant, dans un anglais très approximatif, être « très ému et bouleversé à la seule idée de pouvoir enfin parler à une tribune, même et surtout pour dire n'importe quoi » ? La salle pleurait de rire.

C'était la première fois, dans les annales de la vie internationale, qu'on voyait un chef d'État oser ainsi, sans pudeur ni retenue, ridiculiser en public un de ses homologues. Et pourtant, Medvedev n'a pas la réputation d'être un rigolo. Autrefois, on se serait déclaré la guerre pour moins que ça. C'était bien pire que le coup de chasse mouches du Bey d'Alger !

Le calme étant revenu dans la salle et Medvedev ayant recouvré tout son sérieux, il a alors, bien sûr, tenu à préciser que vous n'étiez « strictement pour rien » dans l'arrêt des combats en Géorgie, et encore moins dans le recul des troupes russes puisqu'elles... n'avaient pas reculé.

Il paraît que, depuis, à chaque grande réunion internationale, Gordon Brown, Angela Merkel et même Berlusconi demandent à Medvedev de leur faire une petite imitation du Frenchie, pour se détendre un peu.

Avouez que ça la fout mal pour l'image de la France que vous vouliez soi disant restaurer. Jamais aucun chef d'État étranger n'avait ridiculisé (du moins en public) ni Chirac ni Mitterrand.

La presse mondiale a raconté l'anecdote mais la presse française l'a passée sous silence. Pas plus d'ailleurs qu'elle n'a raconté une autre anecdote tout de même terriblement révélatrice.

Quand vous avez pris la présidence de l'Union européenne, en juillet 2008, Angela Merkel n'arrivait toujours pas à vous cerner, à vous comprendre. Vous étiez pour elle une énigme, un mystère. Elle a donc réuni à Berlin un certain nombre de spécialistes allemands de la politique française, et notamment plusieurs anciens ambassadeurs d'Allemagne à Paris, en leur demandant de lui expliquer qui vous pouviez bien être.

Et savez vous ce qu'ils ont trouvé pour lui faire comprendre « le mystère Sarkozy » ? Ils lui ont fait projeter, dans la salle privée de la Chancellerie, des extraits de deux films de... Louis de Funès, Oscar et La Grande Vadrouille ! La Chancelière a beaucoup ri, a reconnu que c'était « assez ressemblant », mais vous n'êtes pas remonté dans son estime pour autant.

Aucun étranger, expert en politique française, n'aurait jamais eu l'idée de faire projeter Les Branquignols pour expliquer de Gaulle.

La presse française n'en a pas dit mot non plus.

Thierry Desjardins
(Extrait de « Sarkozy, ses balivernes et ses fanfaronnades » (Fayard).

 

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