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8/8/20 | Claude Reichman |
Les derniers instants de nos dictateurs !
Privée de recettes par l’effondrement de l’économie, la Sécurité sociale française agonise. Chacun sait (ou devrait savoir) qu’elle couvre la maladie, la retraite, la famille et quelques autres menues prestations. Et que si l’on y ajoute le chômage qui ne fait pas à proprement parler partie de l’administration de la Sécurité sociale, on arrive à 800 milliards d’euros qui sont distribués chaque année aux résidents français. Toutes ces prestations (à l’exception des allocations familiales) appartiennent à la catégorie des assurances, et d’ailleurs les régimes qui les distribuent portent le nom d’assurance. Alors pourquoi la France a-t-elle exclu les assureurs de la mission d’assurer les Français ? Pour une simple raison : l’assureur a affaire à un particulier (voire
à un groupe librement constitué), tandis que la Sécurité sociale ne
connaît que des catégories de population. L’individu est effacé au
profit de « la tourbe nombreuse », comme le dit la Bible, parlant de
ceux qui ne constituent pas l’élite, à savoir les prêtres. Le marxisme
s’en est directement inspiré en créant, partout où il exerce ses
ravages, une nomenklatura régnant sur le peuple. Et si l’on veut bien considérer comme valable cette mise en perspective, l’irruption de la sécurité sociale dans notre civilisation, loin d’être une « conquête populaire », n’est qu’une énième manifestation de la volonté de puissance d’une élite autoproclamée, qui s’est attribué des vertus imaginaires (comme la générosité ou le dévouement aux plus pauvres) pour en faire le fondement du régime dictatorial qu’elle a institué et qu’elle dirige avec férocité. C’est ainsi que 67 millions d’individus sont aujourd’hui des « assurés sociaux » bien avant d’être des Français, et que notre pays se révèle chaque jour un peu moins capable d’être une nation, à la grande désolation des éditorialistes des plateaux télévisés qui défendent comme un seul homme « le régime social que le monde entier nous envie », sans oser avouer qu’il est la source de tous nos maux. C’est dire que l’effondrement de la Sécurité sociale est un événement historique, comparable, l’aspect militaire en moins, à ce que fut celui du mur de Berlin. L’élimination de François Fillon de la course présidentielle au début
de 2017 peut ainsi s’analyser comme un épisode du combat des dictateurs
contre le peuple. Dans son débat contre Juppé à la primaire de la
droite, Fillon avait déclaré que « le modèle social français n’existe
plus », faisant planer une lourde menace sur la pérennité de la classe
dirigeante française. Et même si Fillon n’avait pas tardé à se dédire,
ses propos avaient signé sa condamnation à mort. Qui presque aussitôt
lui fut signifiée par voie de justice. Les épidémies et les guerres sont les principales causes d’effondrement des régimes politiques. Le coronavirus aura eu raison de la dictature française. Qui aujourd’hui ne se survit plus qu’en maintenant des consignes sanitaires incohérentes et abusives, qui permettent aux membres du gouvernement de s’écrier chaque matin «Ô jour béni, qui me trouve encore au ministère ! » Ne troublons pas davantage leurs derniers instants. Ils se croyaient faits, de toute éternité, pour gouverner la tourbe nombreuse. Et voilà que d’un coup d’un seul leur autorité s’est envolée. « Un dictateur n’est qu’une fiction, disait Gustave Le Bon.
Son pouvoir se dissémine en réalité entre de nombreux sous-dictateurs
anonymes et irresponsables dont la tyrannie et la corruption deviennent
bientôt insupportables. » Amen !
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