La dictature des incapables !
L’épidémie du coronavirus aura eu au moins un avantage : révéler aux
Français la véritable nature du régime politique sous lequel ils vivent.
Tant il est vrai que c’est en temps de crise que les caractères se
montrent sous leur vrai jour.
Tout le monde a pu constater que la France s’est trouvée démunie de
toute protection quand l’épidémie a commencé. Il n’y avait ni masques en
réserve, ni tests, ni gel hydro-alcoolique. Si bien que le gouvernement,
au lieu de dire la vérité et d’inciter les Français à se protéger par
des moyens de fortune en attendant l’arrivée des matériels commandés, a
cru bon de proclamer l’inutilité des dits matériels, dont on a pu se
demander alors pourquoi l’Etat en avait soudain tant commandé !
Le gouvernement n’a pas davantage donné consigne aux établissements pour
personnes âgées de prendre toutes les précautions nécessaires pour
éviter la mise en danger de leurs résidents, particulièrement fragiles
face à ce virus. Et ce fut un massacre !
Puis au lieu de mobiliser le corps de bataille essentiel représenté
par les cent mille médecins généralistes et de les laisser accomplir
leur mission conformément à leur déontologie et notamment au serment
d’Hippocrate, qu’ils prononcent tous au début de leur exercice, le
gouvernement leur a interdit la prescription d’un médicament sans danger
qu’utilisait avec succès le professeur Raoult. Il appartenait aux
médecins, et non au pouvoir politique, de vérifier l’efficacité de ce
remède, ou d’en essayer d’autres, ce que certains ont fait avant d’être
poursuivis par le conseil de l’Ordre !
Cette dramatique erreur de stratégie a obligé le gouvernement, pris
de panique devant l’extension de l’épidémie, à confiner brutalement la
population, ce qui a détruit l’économie d’un pays déjà fort mal en point
à cet égard en raison des prélèvements délirants de l’Etat. Infliger un
tel traitement à un patient affaibli est un terrible aveu d’incompétence
et d’impéritie de la part des pouvoirs publics.
Et voilà qu’au moment où le gouvernement en appelle à la reprise de
l’activité, il se lance dans une folle politique d’obligation du port du
masque à l’extérieur, alors qu’aucun scientifique n’y voit la moindre
utilité. Des messages aussi contradictoires ne peuvent qu’inquiéter la
population et la dissuader de reprendre une vie normale.
L’obligation du masque s’accompagne d’une répression policière que le
pays n’a pas connue à ce degré dans son histoire.
Comment ne pas conclure de ce tableau d’ensemble que la France est
gouvernée par des incapables imprégnés d’une vision autoritaire de la
société, au mépris d’une tradition démocratique issue de la Révolution
et de la déclaration des droits de l’homme.
Pour dire les choses franchement, des millions de Français se
doutaient de ce terrible constat, mais n’osaient pas toujours le
formuler, craignant qu’on ne leur rie au nez. Je me souviens de cet
excellent journaliste du Figaro qui, au terme d’une émission de radio,
il y a une quinzaine d’années, m’avait amicalement interpellé en ces
termes : « Ainsi, Claude Reichman peut déclarer que nous vivons en
dictature ? » Je lui avais simplement répondu : « Oui ! »
La dérive autoritaire du pouvoir va se poursuivre et s’aggraver au
rythme de ses échecs et de son impuissance. Depuis de longs mois, il
n’est plus protégé que par les policiers et les gendarmes. C’est une
bien insuffisante égide face à un peuple que la colère gagne.
Des événements graves vont se produire en France. Seul un président
digne de ce nom pourrait les empêcher. Nous ne l’avons pas et rien ne
dit que la République en possède un en réserve. Cela nous oblige à
compter sur le peuple, et chacun sur soi.
Le spectacle de la vie publique et des réseaux sociaux ne laisse pas
d’inquiéter. C’est à cela que pensait le général de Gaulle quand il
évoquait ces moments où « le peuple s’abandonne ». Mais il se voyait
aussi comme un « vieil homme recru d’épreuves, mais jamais las de
guetter dans l’ombre la lueur de l’espérance ».
Voyez-vous, ce qui serait bien, c’est que nous nous retrouvions un
jour prochain à un million sur les Champs-Elysées. En criant certes «
Vive la France ! » Mais aussi « Vive la liberté ! »
Claude Reichman