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	Cette commission européenne est une gifle  
	                          
	pour les Allemands ! 
	 
	La nouvelle équipe du président Juncker montre une chose : la défaite des 
	Allemands. Ces derniers n’ont obtenu aucun poste significatif. En revanche, 
	Pierre Moscovici a gagné le poste de commissaire économique et financier de 
	l'Union européenne. L'ancien ministre français des Finances reçoit ainsi le 
	poste le plus influent. C’est lui qui va émettre des recommandations et des 
	admonestations pour les politiques économiques suivies par les pays de l'UE. 
	Son administration est responsable de la méthodologie de calcul des déficits 
	structurels et des déficits de financement. C’est l'homme qui contrôle les 
	prévisions budgétaires et émet des réserves dans le débat entre l'UE et ses 
	États membres. 
	 
	Mais Moscovici a une lourde tare pour ce poste. Durant son mandat en tant 
	que ministre des Finances, il a piétiné, année après année, les limites du 
	pacte de stabilité. Il s’est plaint de l'austérité tout en augmentant dans 
	le même temps la dette de son pays. Il a plaidé pour des mesures favorisant 
	la croissance plutôt que de promouvoir un climat de confiance auprès des 
	investisseurs afin de créer des emplois. Si Moscovici peut se targuer de son 
	expérience en tant que ministre des Finances, c’est celle de son échec. (1) 
	 
	Une cigale a été choisie pour faire respecter la rigueur budgétaire 
	 
	Quel signal va donner Moscovici aux Espagnols, aux Portugais et aux 
	Irlandais qui ont eu le courage de réformer leur pays avec un coût politique 
	et social élevé ? Aux Baltes, qui font antichambre devant la zone euro ? Et 
	aux Allemands, qui ont cru en la promesse que l’euro resterait aussi stable 
	que le deutschemark ? Même s’il en avait l’intention, comment pourrait-il 
	recommander à son successeur à Paris de mettre en œuvre des réformes et des 
	économies, alors que lui-même a passé son temps à violer le pacte de 
	stabilité ? 
	 
	Juncker veut croire qu’un socialiste a plus de chances qu’un autre de faire 
	avaler la potion libérale aux deux grands malades de l’Europe que sont 
	l’Italie et la France. Certes, un Français doit être sévère à l'égard de son 
	propre pays s’il veut être respecté par le reste de l'Europe. Mais cela 
	présuppose que Moscovici change ses croyances. (2) Cette hypothèse n’est 
	qu'un vague espoir car si Junker se trompe, c’est toute la crédibilité de 
	l'UE qui est menacée, après des années d’effort pour faire respecter le 
	pacte de stabilité.
	 Un prix de consolation pour les Allemands  
	En voulant influencer la formation de la nouvelle Commission européenne, 
	le gouvernement fédéral s’est tiré une balle dans le pied. Il n’a pas 
	empêché la nomination de Moscovici. D'autres pays ont montré leur 
	savoir-faire dans les marchandages en coulisse. L’Italie a obtenu ce qu'elle 
	voulait (la vice-présidence des affaires étrangères avec Federica Mogherini) 
	(3) et la France également. Et les Britanniques, qui ont pourtant torpillé 
	la candidature de Juncker, ont obtenu la régulation des marchés financiers, 
	un dossier très important, en dépit de leur forte présence dans ce secteur. 
	L’Allemagne doit se contenter d'un prix de consolation avec le poste de 
	commissaire de l’économie numérique attribué à Günther Oettinger.  
	Florian Eder  
	 
	Notes du traducteur 
	 
	Votre serviteur vous présente ses excuses à propos de sa note du 27 juillet 
	2014 (Les horloges tournent à l’envers en France, de Michael Stürmer). Loin 
	de le reléguer aux oubliettes de l’histoire, l’incompétence notoire de notre 
	ex-ministre l’a propulsé au poste le plus important de la Commission 
	européenne. Comme les Allemands, je considère que cette nomination est le 
	pire choix pour faire respecter le pacte de stabilité. Le Premier ministre 
	britannique, David Cameron, avait raison de s’opposer à la candidature à la 
	présidence de la Commission européenne de Jean-Claude Juncker, qui avait, de 
	son côté, le soutien inconditionnel d’Angela Merkel.  
	Avant de jeter son dévolu sur Junker, cette pauvre Angela aurait dû 
	méditer la fable africaine du scorpion et de la grenouille, d’un auteur 
	inconnu.  
	Un scorpion et une grenouille se rencontrent au bord d'une rivière. Le 
	scorpion se tient à distance respectable et s'adresse à la grenouille.  
	Scorpion : J'aurais un service à vous demander, madame la grenouille.  
	Grenouille : Allez y, ça pourrait m'intéresser.  
	Scorpion : Voici, je dois absolument traverser la rivière car j'ai un 
	rendez-vous important de l'autre côté et je suis déjà en retard. Donc je me 
	demandais si vous pourriez me prendre sur votre dos pour me faire traverser 
	la rivière, car vous savez que nous, les scorpions, nous ne savons pas 
	nager.  
	Grenouille : Mais voyons, monsieur le scorpion , tout le monde sait bien que 
	la piqûre de votre dard est mortelle et que si je vous prends sur mon dos je 
	risque la mort.  
	Scorpion : Mais voyons, madame la grenouille, un tel raisonnement n'est pas 
	digne de votre intelligence : si je vous pique, je vais moi aussi couler 
	avec vous au fond de la rivière, et au risque de me répéter nous, les 
	scorpions, nous ne savons pas nager.  
	La grenouille se laisse convaincre, prend le scorpion sur son dos et nage 
	vers l'autre rive de la rivière. Au milieu du gué, la grenouille sent le 
	dard du scorpion s'enfoncer dans son dos. Avant de couler elle s'adresse au 
	scorpion. 
	Grenouille : Mais pourquoi, scorpion, m'as-tu piqué ? Ton incapacité à nager 
	va te condamner à une mort certaine.  
	Scorpion : Tu m'excuseras, grenouille, mais c'est dans ma nature ! 
	 
	Comme la pauvre grenouille s’est lourdement trompée sur le scorpion, ce 
	dernier effectue la même erreur d’appréciation en pariant qu’une cigale va 
	se transformer en fourmi et prêcher la rigueur.  
	 
	Finalement, cette composition de la Commission européenne est instructive 
	sur la grande clairvoyance de nos dirigeants européens, à l’exception du 
	Britannique David Cameron. Ce spectacle pitoyable doit beaucoup amuser 
	Vladimir Poutine. Le lendemain du sommet de l’OTAN où nos politiques ont 
	joué les matamores, un garde-frontière estonien a été kidnappé par des 
	Russes. Nos incultes matamores auraient dû méditer la politique du gros 
	bâton prôné par Théodore Roosevelt, à qui j’ai consacré une biographie en 
	trois volumes : « Ne jamais provoquer un adversaire si l’on ne tient pas 
	un gros bâton entre ses mains et aussi si l’on n’est pas prêt à s’en servir. 
	» C’est ce qu’a bien compris Poutine quand Obama vitupère. Dans son dernier 
	article des Quatre Vérités, voici ce que dit de lui Guy Millière, un 
	autre spécialiste de l’Amérique : « Vladimir Poutine a dû rire en lisant 
	le communiqué final de l’OTAN. Dans des revues stratégiques russes, des 
	projets autrement plus sérieux s’élaborent. Ceux qui les conçoivent savent 
	qu’il n’y aura personne à la Maison Blanche jusqu’en janvier 2017, ou plus 
	exactement moins que personne, un idiot islamo-gauchiste. Ils ont donc du 
	temps devant eux. »  
	 
	L’Europe de 2014, avec la nomination de Moscovici aux finances, est aussi 
	pusillanime que Rome en l’an 410 quand elle fut saccagée par les Wisigoths 
	conduits par Alaric. Elle ne veut pas plus se battre pour les Ukrainiens 
	qu’elle n’a la moindre volonté de conserver sa liberté face au péril de 
	l’islam qui se métastase. La semaine dernière, une police religieuse s’est 
	mise en place pour faire appliquer la charia à Wuppertal, une ville 
	industrielle allemande. Un diplomate intelligent, George Kennan, élabora la 
	doctrine du containment pour contrer l’avancée inexorable du 
	communisme. Il est grand temps de faire la même chose avec l’Islam si nous 
	ne voulons pas sombrer demain dans la dhimmitude.  
	 
	Quant à la France, elle se complaît dans son rôle d’idiot utile concernant 
	la livraison des deux porte-hélicoptères Mistral à la Russie. Dernière 
	niaiserie du gouvernement pour calmer l’ire de nos alliés, au sommet de 
	l’OTAN à Newport, au Pays de Galles : « La livraison est suspendue. » Cela 
	n’a aucune signification juridique. Un contrat est soit honoré soit annulé. 
	Point barre.  
	Le triste Luxembourgeois aurait-il été charmé par la bella ragazza 
	? On peut se poser la question compte tenu du manque de maturité de cette 
	dernière pour représenter la diplomatie européenne. Une chose est certaine, 
	c’est que la bella ragazza ne sera jamais prise au sérieux par le 
	Kremlin comme le fut naguère Margareth Thatcher, qui nous fait cruellement 
	défaut.  
	
	 
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