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16/6/09 Claude Reichman

Sarkozy n’est plus que l’empereur des têtes blanches !

Fort de ce qu’il croit être son succès aux européennes, Nicolas Sarkozy s’est empressé de récompenser ses 4,8 millions d’électeurs. En faisant annoncer par Brice Hortefeux que le gouvernement envisageait de porter l’âge de la retraite à 67 ans (ce qui revient à augmenter le nombre des cotisants), puis, par Eric Woerth, qu’on laisserait filer les déficits de la Sécurité sociale, le président de la République a promis aux retraités, qui sont la plus grosse cohorte de ses électeurs du 7 juin, que leurs pensions seraient payées et leurs dépenses de santé remboursées quoi qu’il arrive.

Les commentateurs des évènements d’Iran ont pour la plupart insisté sur le fait qu’on ne peut durablement gouverner un pays contre sa jeunesse et sa classe moyenne. Il est regrettable qu’on n’ait pas interrogé ces experts sur le cas français. Auraient-ils porté le même diagnostic ? Peut-être dans un média étranger, mais pas en France où règne une autocensure qui a peu d’équivalents dans le monde. Pourtant la situation de notre pays, après les élections européennes et les dernières orientations de M. Sarkozy, peut, elle aussi, se caractériser par la poursuite du sacrifice de la jeunesse et des classes moyennes.

La jeunesse a besoin de trouver des emplois et la classe moyenne de conserver les siens dans des conditions assez rémunératrices pour que son pouvoir d’achat s’améliore. Il n’y a pas d’autre politique pour y parvenir que de baisser les impôts et les charges sociales, de façon à permettre aux 2,6 millions d’entreprises françaises d’investir, d’embaucher et de payer convenablement leurs salariés. Or c’est exactement le contraire qu’a fait jusqu’à présent M. Sarkozy, et qu’il va continuer de faire, croyant ainsi assurer son pouvoir alors que cette politique insensée va le lui faire perdre.

On ne gouverne pas un pays contre sa jeunesse et ses classes moyennes, disions-nous. Mais on ne le gouverne pas non plus en s’appuyant sur moins de 8 % de ses habitants. Or tel est le pourcentage dans la population française de ceux qui se sont portés le 7 juin sur les listes patronnées par le président de la République.
On se demande comment il se fait que M. Sarkozy n’ait pas trouvé un seul conseiller pour le mettre en garde. Faut-il que le pouvoir soit devenu aveugle et sourd dans notre pays pour qu’une telle folie soit possible ?

Il est vrai que les lieux de pouvoir en France s’apparentent à la Cité interdite des empereurs de Chine. Concentrés dans deux ou trois arrondissements parisiens, coupés du peuple, les dirigeants politiques n’accordent d’importance qu’au traitement médiatique de leur activité. Un article louangeur dans la presse nationale vaut plus, dans leur esprit, que des millions de suffrages … sauf au moment des élections ! Nicolas Sarkozy a poussé jusqu’à l’extrême ce comportement, dont le résultat le plus clair est qu’il fait semblant de gouverner au lieu de diriger les affaires du pays. Et qu’il met en péril la République en ramenant les bases de sa légitimité politique à des dimensions ridiculement étroites.

Il n’est pas difficile de prévoir ce qui va se passer. Aucun pouvoir nettement minoritaire ne peut durablement se maintenir dans un pays démocratique. Et, en dépit du caractère dictatorial de son administration et de l’asservissement à la pensée unique de ses médias, la France l’est encore. Ce qui signifie qu’un mouvement populaire, quelle que soit sa forme, peut chasser n’importe quel pouvoir mal établi. C’est le cas de celui de M. Sarkozy. Et c’est le destin auquel il est voué. Alors quand on nous parle d’un second quinquennat …

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.

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