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Face au terrorisme, il faut des  hommes d'Etat

22/11/03 Claude Reichman
La guerre au terrorisme islamiste déclenchée par les Etats-Unis à la suite des attentats du 11 septembre 2001 vient de connaître un tournant décisif après les explosions d'Istanbul. Il est désormais prouvé qu'il existe dans de nombreux pays des réseaux terroristes, plus ou moins coordonnés par Al-Qaida et susceptibles de passer à l'action à tout moment. Le déclenchement des attentats obéit à une logique stratégique et psychologique bien connue. Il s'agit de frapper les intérêts occidentaux soit sur leur propre sol, soit dans des pays musulmans où les terroristes peuvent aisément se dissimuler dans la foule. La première option étant rendue plus difficile en raison de l'étroite surveillance exercée par les services de sécurité des Etats de l'Ouest, l'autre choix s'impose…pour le moment. Contrairement à ce que beaucoup de commentateurs écrivent, la violence de ces attentats n'est aveugle qu'envers les malheureux qui sont présents sur les lieux des explosions. Elle est en revanche parfaitement lucide pour ce qui est des cibles et des moments choisis. C'est ainsi qu'à Istanbul, le 20 novembre, les voitures piégées ont détruit le consulat et les locaux d'une grande banque britanniques au moment où George W. Bush était l'hôte de la Grande-Bretagne. Il s'agissait bien sûr d'affaiblir la position des deux principaux leaders de la coalition qui a remporté la guerre d'Irak.

Ces attentats ont évidemment frappé l'opinion internationale, mais non pas dans le sens que leurs organisateurs voulaient leur donner. Car ceux qui voyaient dans la guerre d'Irak une grave erreur américaine qu'ils dénonçaient à cor et à cri viennent soudain de comprendre, pour les plus objectifs d'entre eux, que cette intervention n'était en réalité que la première action d'un vaste plan d'ensemble, comme les stratèges américains ne l'ont d'ailleurs jamais caché. Ce plan consiste à tarir les sources de financement et les bases de repli des terroristes en abattant les régimes des Etats qui les soutiennent et en tentant d'y implanter la démocratie. C'est évidemment l'Arabie saoudite qui est visée au premier chef, mais il était impossible de s'y attaquer sans une implantation de rechange. L'Irak a été choisi pour sa position stratégique et ses réserves pétrolières. Et en raison de l'abominable dictature qui y sévissait.

La lâcheté est interdite

L'erreur commise par Washington a consisté à justifier son action par la présence en Irak d'armes de destruction massive, qu'il a jusqu'à présent été impossible de trouver. Ce faisant, les Américains tentaient d'obtenir le soutien de l'ONU, même si celui-ci était peu probable en raison de l'attitude française. L'échec diplomatique essuyé par les Etats-Unis ne les a en rien dissuadés de mettre en œuvre leur stratégie. Et l'ONU, France comprise, a fini par leur donner quitus et par valider leur présence et leurs responsabilités en Irak. La conclusion qui s'impose est que le grand ballet onusien n'a finalement été qu'un non évènement et que le gouvernement français, effaçant le 11 septembre 2001, n'a fait que s'agiter en vain, au prix d'une grave rupture de la solidarité occidentale et de l'unité européenne. Notre attitude était d'autant plus incohérente que nous la fondions sur le refus de principe d'attaquer un Etat souverain, alors même que nous avions soutenu l'action de l'OTAN contre la Serbie, Etat tout aussi souverain que l'Irak.

La coalition a du mal à rétablir l'ordre en Irak, mais elle n'est nullement enlisée, puisque sur 90 % du territoire une vie normale est en train de s'organiser. Les affrontements avec la guérilla saddamiste et islamiste n'auront qu'un temps. Le seul véritable danger couru par Georges W. Bush est politique, puisqu'il est soumis à réélection dans un an. Mais si  "l'arrière tient ", comme on disait en France pendant la Grande Guerre, la pacification de l'Irak finira par se faire. Alors viendra la seconde phase du plan américain, qui consistera à éradiquer le wahhabisme et ses tenants en Arabie et, par conséquent, à porter un coup décisif aux organisations terroristes dont les Saoudiens sont, depuis des décennies, les principaux bailleurs de fonds.

Les attentats actuels ne sont en rien le signe d'un échec de l'action américaine, mais bien au contraire la preuve de son absolue nécessité. Les réseaux terroristes sont hélas une réalité, on le constate. Ils avaient attaqué l'Amérique sur son sol et s'apprêtaient à faire de même partout en Occident. C'est ce qui se serait aussitôt passé si les Etats-Unis s'étaient contentés de représailles symboliques, comme celles lancées par Clinton après les attentats perpétrés par Al-Qaida en Afrique. Les terroristes jouent leur va-tout et feront encore des victimes. Mais ils savent qu'ils sont en train de perdre la partie. C'est heureux non seulement pour l'Occident, mais aussi pour l'ensemble du monde musulman, que le fanatisme de certains de ses membres déstabilise gravement et empêche d'embrasser son temps.

Face au terrorisme et à la violence, la lâcheté est interdite. Par bonheur, il y a, à la tête des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et des pays qui les soutiennent, de véritables hommes d'Etat, conscients de leurs devoirs vis-à-vis de leur peuple et de la civilisation occidentale. Alors que la France est conduite par un homme qui, non content de trahir nos alliés de toujours, veut dissoudre son pays dans un métissage généralisé où il perdra tout ce qui fait son âme et sa grandeur. Pour tous les patriotes et les hommes d'honneur, le temps du sursaut national est venu. Plaise au ciel qu'il ne vienne pas trop tard.

Claude Reichman

 

 

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