223 ans après la Révolution,
les fainéants règnent
à nouveau sur la France !
Les Français sont en guerre civile. Tant qu’ils ne
l’auront pas compris, le redressement du pays sera impossible.
En réalité, certains d’entre eux l’ont parfaitement compris. Mais ils
font en sorte de déguiser le combat qu’ils mènent contre les autres Français
en croisade en faveur de l’intérêt général, de sorte que le camp adverse
reste sans réaction, pensant qu’il s’agit d’une simple querelle de politique
économique que l’opinion publique, si elle est dûment informée, tranchera en
leur faveur.
Soyons précis. Le camp offensif est celui qui vit de l’argent public. Son
principal corps de bataille est constitué par les fonctionnaires.
Derrière eux une masse amorphe mais pesante : les assistés. Ce camp est
dirigé par la totalité des hommes politiques français. Même si ces derniers
sont classés en partis différents, ils militent tous pour le maintien à leur
niveau actuel des dépenses publiques et pour leur augmentation chaque fois
que c’est possible.
En face, il y a le camp des vaincus, composé par les travailleurs
indépendants, les professions libérales, les patrons de petites entreprises
et leurs salariés. Ils représentent 80 % de la population active. Et ce sont
eux qui font vivre tout le monde. A mesure qu’augmente le poids des dépenses
publiques, ils voient celui de leurs impôts et de leurs charges sociales
s’alourdir, leurs entreprises disparaître, le taux de chômage augmenter et
une partie sans cesse croissante d’entre eux sombrer dans la misère, au
point qu’il y a aujourd’hui 8,5 millions de pauvres en France.
Le camp des vaincus n’a pas encore compris qu’il n’est rien d’autre qu’un
pays occupé par un ennemi et que celui n’imagine pas une seule seconde de
renoncer à vivre aux frais de ceux qu’il domine. Il n’a donc, de ce fait,
aucune chance de se débarrasser du joug qui l’asservit.
Le camp des vaincus restera dans sa dramatique situation - oui,
dramatique, car l’économie du pays s’effondre et les victimes ne se comptent
que dans ce camp - tant qu’il s’imaginera pouvoir convaincre, par la parole
et la supplique, le camp adverse du bien fondé de ses revendications et
surtout qu’il fera confiance, pour le délivrer, à des chefs appartenant à la
coalition de ses ennemis.
Or c’est bien ainsi que les choses se passent actuellement en France. On
voit paraître dans la presse de belles tribunes prônant la baisse des
charges et des impôts et promettant des jours meilleurs si de telles mesures
étaient prises. C’est un peu comme si les derniers koulaks encore en liberté
avaient écrit au camarade Staline pour tenter de le convaincre qu’envoyer
toute cette population au goulag appauvrissait l’Union soviétique.
Et pour renverser la tendance mortifère de l’Etat, le camp des vaincus en
appelle à des chefs qui lui promettent monts et merveilles mais qui ont tous
déjà exercé le pouvoir et n’ont jamais fait baisser les dépenses publiques
d’un centime.
Le plus cohérent serait donc que le camp des vaincus se dote de nouveaux
chefs. Tant qu’il ne l’aura pas fait, ses espoirs seront vains.
Qui dit nouveaux chefs dit aussi nouveau programme. La règle de base de
toute résistance est de désigner clairement l’ennemi et ses complices et de
n’avoir d’autre but que de les chasser. Puis, cela accompli, d’établir un
nouveau régime favorable à l’activité économique et hostile au parasitisme.
La nouvelle opposition, en France, est à construire entièrement. Les
choses toutefois peuvent aller vite, car l’histoire prouve que c’est dans
les grandes crises que naissent les grands mouvements de réforme de la
société.
La renaissance de notre pays ne peut passer que par la désignation de
l’ennemi, l’adoption d’un programme radical de réformes et la nomination de
nouveaux chefs. Telles sont les étapes que nous devons franchir dans les
mois qui viennent. A cet effet il faut réunir partout où on le peut les
partisans de la réforme. C’est ce qui vient de se passer à Levallois, ce
week-end, où de nombreux partisans de la liberté sociale se sont réunis avec
la ferme intention de passer à l’acte et d’entraîner avec eux des millions
de Français, qui seront les bénéficiaires de cette réforme au détriment des
organismes parasites qui appauvrissent tout le monde sauf leurs propres
membres.
La Révolution française doit beaucoup à Jean-Jacques Rousseau, qui
écrivait : « L’Etat enrichit des fainéants de la dépouille des hommes
utiles. » Aujourd’hui, 223 ans plus tard, les fainéants règnent à
nouveau sur la France. Une nouvelle révolution s’impose !
Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.
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