La France n’est plus gouvernée !
Plongée dans la crise mondiale et dans celle qui la mine depuis plus de
trente ans, la France est aujourd’hui frappée de paralysie. Aucune des
décisions qu’il faudrait prendre d’urgence n’est en discussion ni, à plus
forte raison en préparation. Au contraire, le président de la République et
le gouvernement s’attachent à des mesures dérisoires à grand renfort de mise
en scène et de communication, et cela afin de masquer leur complète inertie.
Qui peut sérieusement penser que l’éventuelle mise sous tutelle des bonus
des traders va améliorer si peu que ce soit notre situation économique ? Qui
peut croire que la France, avec sa taxe carbone, va sauver la planète ? Or
ce sont ces sujets qui font l’actualité du monde politique et médiatique
français.
Comment en est-on arrivé là ? En laissant sans solutions depuis des
décennies des problèmes qui auraient pu et dû être traités dès leur
survenue, comme cela se fait dans toute démocratie digne de ce nom. Pourquoi
ce qui fonctionne dans le monde entier n’a-t-il pas fonctionné en France ?
Parce que le pouvoir politique est en fait entre les mains de
l’administration et notamment des hauts fonctionnaires. Ceux-ci dirigent à
la fois l’Etat, les partis politiques, les grandes entreprises et notamment
les banques, et de ce fait ont la haute main sur l’ensemble des grands
médias.
Par définition, un haut fonctionnaire sait mieux que quiconque ce qui est
bon pour le pays. Il ne voit donc pas ce qu’un débat peut apporter et fait
en sorte que celui-ci soit réduit à la portion congrue, voire supprimé. Il
n’y a donc pas, en France, de pression de l’opinion, puisque celle-ci est
condamnée au silence, sauf sur des sujets dits de société et qui ne mettent
en cause ni l’économie, ni les finances, ni la protection sociale, ni tout
autre domaine sensible.
Nicolas Sarkozy avait compris que la France n’en pouvait plus de ce
système qui la conduisait à la catastrophe. Il a donc entrepris de se faire
élire sur le thème de la rupture, dont on voit bien aujourd’hui qu’elle n’a
eu lieu dans aucun domaine important. Notre pays continue d’accumuler les
déficits et la dette (dans des proportions devenues vertigineuses avec la
crise mondiale), nos entreprises disparaissent comme fauchées par la
mitraille, la Sécurité sociale ravage l’économie et continue d’attirer une
immigration fascinée par ce pays de cocagne où l’on a droit à tout sans
avoir jamais rien payé, l’insécurité – cheval de bataille depuis 2002 de M.
Sarkozy – accumule les mauvais chiffres, infligeant un cinglant camouflet à
l’actuel président de la République, et l’on pourrait sans difficulté
accumuler bien d’autres exemples.
Pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il échoué ? Tout d’abord parce qu’il est
arrivé au pouvoir sans la moindre idée de ce qu’il fallait faire. Il
continue d’ailleurs de faire la démonstration de son incompétence en
annonçant un grand emprunt sans en avoir décidé le montant ni l’objet,
laissant à deux anciens premiers ministres réputés pour leurs échecs dans
cette fonction, le soin de les lui proposer. Ensuite, parce qu’il n’a pris
aucune des mesures immédiates qui s’imposent quand on doit réformer un pays
de fond en comble. Un homme d’Etat doit, dès son entrée en fonction, frapper
fort et marquer son territoire avant que les inévitables oppositions ne
tentent de le paralyser. M. Sarkozy n’est hélas pas un homme d’Etat.
Celui ou celle qui vont devoir enfin réformer la France ne peuvent être
cherchés dans l’actuel personnel politique, tant celui-ci est formaté par la
pensée unique et incapable même d’imaginer ce que pourrait être un pays
libéré de toutes les scandaleuses entraves qui l’empêchent d’être prospère
et plein d’avenir. Mais la nature ayant horreur du vide, soyons certains
qu’au milieu des terribles orages que chacun voit poindre à l’horizon, des
équipes nouvelles se formeront, qui entreprendront de redresser notre pays.
Les compétences existent, il suffira qu’elles se fassent connaître.
Comptons sur les médias du système pour retourner leur veste et pour adorer
ceux qu’ils ensevelissent aujourd’hui sous des tombereaux de silence.
Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.
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