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3/5/12 | Charles Gave |
Juin 2012 risque de ressembler à juin 1940 ! Je vais me livrer, sous l’œil du lecteur ébahi, à un exercice auquel je ne me livre jamais : je vais essayer de tirer d’une analyse politique à très court terme des conséquences financières. Dimanche soir, nous saurons qui a été élu au poste de président de la République, mais curieusement, rien ne sera fini. On pourrait presque dire que la bagarre ne fera que commencer, puisque la campagne des législatives sera lancée dès le lundi matin. Scénario : Imaginons (politique fiction) que M. Hollande soit élu. Il est tout à fait probable que les marchés obligataires français (et italien et espagnol) seront attaqués immédiatement, tant l’idée de voir le nouveau président mettre en œuvre sa politique d’accroissement des dépenses publiques leur paraîtra comme un vrai chiffon rouge. Comme ces braves gens détiennent d’ores et déjà environ 70 % de la dette française et que l’Etat français commence à emprunter pour payer ses fonctionnaires pendant l’été, le produit des impôts couvrant à peu prés 60 % de la dépense de l’Etat, on voit bien que la France n’a plus aucune souveraineté financière. Si les étrangers refusent d’acheter notre dette, ou pis encore s’ils décident de s’en débarrasser, alors nous allons assister à un véritable effondrement de notre marché obligataire. La campagne pour les législatives risque donc de se passer dans une
atmosphère que je qualifierai, sans crainte de me tromper, de …lourde.
Toutes les questions que les candidats et les medias ont refusé d’évoquer
vont se présenter, toutes à la fois, et pendant une période ou personne ne
sera réellement aux commandes. Qui plus est, aux législatives, nous allons
avoir des élections triangulaires partout entre le FN, le parti socialiste
et l’UMP. En 1939/40, pendant la drôle de guerre, rien ne bougeait et tout semblait
normal. Jamais je n’ai autant souhaité me tromper, mais hélas, comme le disait Einstein, le propre de la folie, c’est de faire à chaque fois la même chose en espérant un résultat différent. Nous y sommes. Charles Gave
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