www.claudereichman.com |
A la une |
13/6/12 | Charles Gave |
L’or et l’argent ne sont que des solutions temporaires ! Partons de quelques postulats de base: • Un outil a de la valeur parce qu’il est utile et efficace. Un bijou a de la valeur parce qu’il est rare. Efficacité (système capitaliste) ou rareté (l’archétype étant l’or) sont donc les deux seules sources de la valeur. • Pour mesurer ces valeurs nous avons besoin d’un outil, la monnaie. Conceptuellement cette monnaie peut être indexée sur la valeur efficacité (le capitalisme) ou sur la valeur rareté (l’or). • La création de valeur par le système capitaliste est infinie, la « rareté « par définition ne l’est pas. C’est donc dire qu’utiliser un outil basé sur la rareté pour mesurer l’efficacité est un contresens qui amènera automatiquement au mercantilisme et à la déflation/dépression. L’étalon or n’est la panacée que pour ceux qui ne comprennent rien aux deux sources de la valeur et qui les confondent. Ces postulats ayant été posés, essayons maintenant de répondre à un
certain nombre de questions. La réponse est oui et non. Depuis 1974, l’argent a fait jeu égal avec les bons du trésor US
capitalisés (=sicav monétaire en dollar). Pas de quoi se réveiller la nuit… Etre « long » sur les métaux précieux, c’est penser que les USA vont vers
la faillite. Voilà qui est raisonnable quand nous avons Jimmy Carter ou
Obama comme président, mais beaucoup moins s’ils sont renvoyés à leurs
chères études par l’électorat US (cf. mon papier sur les contre vérités
courant les medias sur les USA). Mais la comparaison ne s’arrête pas là. En effet, en 1910, 10 dollars
achetaient à peu prés 1 action du S&P 500, qui donnait droit à 40 cents de
dividendes. L’action S&P est aujourd’hui aux environs de 1400 et donne droit
à un dividende de 22 dollars. Parallèlement, les dividendes payés depuis
1910 ont représenté plusieurs fois les 10 dollars déboursés pour l’achat
original, ce qui m’a permis de vivre noblement pendant toutes ces années,
tandis que les vingt onces d’argent achetées en 1910 ne valent toujours que
vingt onces d’argent et ne m’ont rien payé du tout en dividendes… • Ces valeurs de rareté ont toujours fait beaucoup moins bien que les valeurs d’efficacité sur le long terme. • On peut les acheter de façon temporaire quand les USA sont en guerre ou ont une petite période de prurit socialiste, ce qui ne dure jamais bien longtemps. • Le reste du temps, enterrer ses talents ne sert à rien, comme l’a déjà dit quelqu’un de beaucoup plus compétent que moi. Conclusion • Les partisans de l’étalon or ou de la valeur rareté comme étalons de valeur veulent remplacer la concurrence entre monnaies, qui est la vraie et la seule solution, par un monopole, celui de l’or, dont ils ne nous expliquent jamais pourquoi il a de la valeur alors qu’il ne sert à rien. • Outre que mesurer les prix dans un système basé sur l’efficacité en utilisant quelque chose qui est son opposé total, la rareté, est une absurdité logique, on voit mal à quoi cela sert dans la réalité. Le XIXe siècle a connu crise financière sur crise financière, l’étalon or régnant alors en maître. • Le seul mérite de l’or est d’être en dehors du contrôle des politiques, mais du point de vue intellectuel cela revient à dire qu’un tyran aveugle et sourd est préférable à la démocratie, ce dont je doute fortement, ou qu’un monopole est préférable à la concurrence, ce qui est profondément faux. • La vraie solution est bien sûr que chaque pays ait sa monnaie, flottant librement et gérée par une banque centrale indépendante du pouvoir politique, et donc en concurrence avec les autres monnaies avec interdiction constitutionnelle faite au gouvernement de manipuler les taux de change. Bien entendu, les citoyens de chaque pays doivent avoir le droit d’acheter de l’or librement si cela leur chante pour peu qu’ils n’aient plus confiance dans leur banque centrale. De même ils doivent pouvoir acheter les monnaies des autres pays. C’est à ce prix que la concurrence pourra fonctionner. La solution est donc comme toujours dans la concurrence entre monnaies et banques centrales et non pas dans le monopole donné à une relique barbare ou à une autre. Un tel système nous aurait évité cette imbécillité économique qu’est l’euro et les folies de Rueff et Laval en 1934 qui ont ruiné la France à l’époque et l’ont laissée désarmée devant la menace hitlérienne. Comme toujours, la solution est dans la liberté encadrée par une loi
fondamentale restreignant le pouvoir de l’Etat et non pas dans la
contrainte.
|