On voit
partout monter la révolte des peuples !
Un petit rappel pour commencer.
Les Oints du Seigneur ou ODS, (« anointed » en anglais), sont ces gens que
l’on trouve dans tous les comités Théodule et toutes les organisations de
gauche et qui ont des idées très précises sur la façon dont les choses
devraient être organisées pour mieux fonctionner. Leur raisonnement se
déroule toujours en trois étapes.
Il y a un problème, qu’eux seuls ont vu, parce qu’eux seuls sont compétents.
Ils ont une solution, qui implique toujours plus de pouvoir pour eux et pour
l’Etat (l’Oint du Seigneur de base est toujours fonctionnaire).
Quand leur solution amène inéluctablement à une catastrophe, c’est toujours
parce qu’elle n’a pas été appliquée avec assez de vigueur, ce qui a créé le
problème. Ce problème, qui n’existait pas avant, peut cependant être réglé
assez vite. (A ce stade du raisonnement, remonter au point 1 et continuer
ad infinitum. Ces gens-là ont inventé le mouvement perpétuel.)
L’archétype des pays gérés par des ODS a été l’URSS, Cuba ou la Chine de Mao
dans un environnement non démocratique, et la France ou l’Italie quand
l’élection est tolérée, à condition bien sûr que rien ne change. (Ne pas
abuser des élections cependant. Les trois derniers premiers ministres
italiens n’ont été élus par personne, mais « choisis » par Bruxelles).
Chacun a pu constater les immenses réussites de ces deux modèles.
Cette petite typologie a été créée aux USA par Thomas Sowell, grand
économiste, noir, patriote comme on n’en fait plus et ancien marine
(l’équivalent de notre Légion), qui a commencé sa vie dans une cabane dans
le Sud, sans électricité.
Aux USA, les ODS sont en général domiciliés dans le parti démocrate et
viennent de prendre une raclée d’anthologie aux dernières élections, ce qui
me remplit d’aise.
Pourquoi ?
Parce que l’Oint du Seigneur de base essaie toujours de monter les citoyens
les uns contre les autres. Il croit profondément en la lutte des classes.
Ainsi, dans les dernières campagnes électorales, tous les messages du parti
démocrate étaient ciblés pour dresser les citoyens les uns contre les
autres.
Aux noirs, on disait que les républicains (le parti de Lincoln !) voulaient
rétablir l’esclavage.
Aux femmes, qu’ils voulaient interdire la contraception et supprimer toutes
les aides aux femmes seules.
Aux latinos, que le but des Républicains était de renvoyer tous les immigrés
chez eux.
Aux employés, que les patrons étaient des ordures et que le secteur privé ne
créait pas d’emplois etc.
En aucun cas, on ne présentait de solution, si ce n’est plus d’Etat, plus de
fonctionnaires, plus de contrôles étatiques, moins de libertés
individuelles, le seul but de la campagne électorale étant d’inspirer la
peur et la méfiance entre citoyens, pour qu’une majorité de peureux se
réfugie dans un vote démocrate.
Or, cette fois-ci les noirs, dont le niveau de vie a fortement baissé depuis
que M. Obama a été élu, les femmes, qui ne trouvent que des emplois
minables, les latinos, qui se sont rendu compte que rien n’était fait pour
les aider à régulariser la situation des leurs, et les employé, dont le
salaire a cessé de monter depuis que les ODS sont arrivés au pouvoir, se
sont dit que se déplacer pour voter n’en valait pas la peine, et du coup les
démocrates ont pris une raclée… Il y a même des rumeurs selon lesquelles un
certain nombre de ces damnés de la terre auraient voté contre les démocrates
et pour des candidats républicains, dont certains étaient du genre féminin
et parfois noires… Ne pas croire les mauvaises langues cependant.
Comme le disait Lincoln, et il pensait sans doute aux ODS:
« On peut tromper une personne tout le temps. On ne peut pas tromper tout
le monde tout le temps»
La base même de la démocratie…
Du coup les Oints du Seigneur du monde entier ont commencé une campagne de
limitation des dégâts. Voici le discours qu’ils nous servent.
Leurs idées étaient et restent excellentes. Ce n’est pas de leur faute, mais
celle de M. Obama, qui serait incompétent, indifférent, non amical et que
sais- je encore. A noter que les ODS français nous tiennent les mêmes propos
pour M. Hollande. Certes, certes, mais pourquoi nous les ont-ils amenés ?
Tout le monde savait qu’ils n’avaient aucune expérience et qu’ils étaient
des doctrinaires. Et ces deux hommes ont appliqué les recommandations que
leur avaient faites les ODS locaux…avec les résultats habituels.
Selon eux, il s’agit d’élections de mi-mandat et elles n’ont guère
d’importance. Il faut relire ce qu’écrivaient les ODS lorsque George W Bush
avait pris une bonne douche lors des élections de mi-mandat, et sourire,
voire rire aux éclats.
Ce serait la classe politique dans son ensemble qui serait condamnée.
Foutaises. Le parti républicain n’a pas perdu une seule position là où il
était tangent, il a massivement progressé, et les démocrates ont le plus
petit nombre d’élus depuis 1865 aux parlements locaux. Ce n’est pas la
classe politique qui a pris une branlée, c’est le parti démocrate, point
barre.
Ces élections consacrent donc une grande défaite pour les ODS. Mais je
voudrais ici élargir un peu le discours
Lorsque le mur de Berlin est tombé, les ODS ont eu la peur de leur vie.
Un monde se dessinait où plus personne n’aurait besoin d’eux.
Et ils se sont précipités pour créer des bidules étatiques, du style de
l’euro ou du nouveau système de santé aux USA, mais surtout pour prendre le
contrôle des banques centrales et donc de la monnaie tout en nous expliquant
qu’eux seuls étaient assez intelligents pour gérer un monde aussi compliqué
que le nôtre.
Des banquiers centraux (le sommet de la pyramide chez les ODS), que personne
n’avait élus, se sont alors cru autorisés à manipuler massivement tous les
prix, en contrôlant taux d’intérêts et taux de change, avec la complicité
active des banques commerciales pour permettre aux capitalistes de
connivence qu’ils soutenaient de faire des fortune immenses au détriment du
peuple.
Depuis que les ODS ont pris le pouvoir aux USA sous la présidence Clinton,
en Grande-Bretagne avec les travaillistes, avec MM. Delors et Trichet en
Europe à la fin des années 90, l’écart des revenus et des fortunes entre
leurs commanditaires et le reste de la population n’a cessé de croître pour
atteindre des niveaux affolants. Ce qui est toujours le signe que les
capitalistes de connivence ont capturé l’Etat.
Et partout on voit monter la révolte des peuples, ce qui après tout est un
résultat normal : Tea Party aux USA, UKIP en Grande Bretagne, mouvement pour
l’indépendance de la Catalogne ou de l’Ecosse, Front national en France,
mouvement des cinq étoiles en Italie … Tous ces mouvements ne se valent pas,
mais le fait qu’ils existent partout indique que la révolte gronde partout
aussi.
La terre tremble sous les pieds des ODS. Les ODS à la lanterne…Tel est le
cri de guerre des futurs sans culottes.
L’étape suivante devrait être des révoltes fiscales ici ou là.
Et la solution comme toujours sera bien sûr le retour à la démocratie et à
la liberté économique, ce qui impliquera de renvoyer les ODS dans les écoles
ou les universités dont ils n’auraient jamais dû sortir. Le jour où personne
ne prêtera la moindre attention à ce que M. Attali déclare sera un grand
jour pour la liberté. Nous n’en sommes pas loin.
Car, voyez-vous, l’ODS de base aime l’humanité, mais déteste le peuple et
donc la démocratie.
Mépriser le peuple des « sans dents » est même la condition indispensable
pour être invité à Davos, où les «has been » rencontrent les corrompus et
les corrupteurs.
Appeler de tous ses vœux un gouvernement mondial « entre amis » et détester
le peuple, et ne supporter les élections que si le peuple vote bien, tel est
leur cri de guerre.
Or ces bienfaiteurs de l’humanité sont en train de perdre dans leur version
molle (le socialisme), comme ils ont perdu dans la version dure, le
communisme, et pour les mêmes raisons.
Pas trop tôt, suis-je tenté de dire.
Bref, le résultat des élections US me remplit d’aise
Que le lecteur ne croie pas une seconde qu’elles ne changent rien.
Elles changent tout.
Le monde entier vient de se rendre compte que le roi est non seulement nu,
mais complètement incompétent.
La nouvelle Union soviétique, celle qui sévit dans les médias et dans les
esprits, est sur le point de s’écrouler.
Il n’aura pas fallu 70 ans mais 25.
Je redeviens optimiste. Mais je me souviens de la plaisanterie de Milton
Friedman : « Les Républicains font campagne en expliquant que le
gouvernement ne marche pas, et dès qu’ils sont élus, ils s’attachent à
prouver qu’ils avaient raison. »
Charles Gave
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