Pourquoi Romney va gagner !
Aujourd’hui, environ 42 % des Américains se reconnaissent comme
conservateurs, tandis que 35 % se disent “indépendants”, alors que seulement
20 % se disent “libéraux”, ce qui en terminologie politique locale veut dire
“de gauche”.
Ces 20 % ont une influence tout a fait anormale par rapport à leur nombre en
raison du fait qu’ils dominent complètement le monde de la culture, des
medias et des grandes universités, mais cette influence commence à être
battue en brèche par l’émergence des réseaux sociaux, de Fox News et des
radios (talk shows), tous totalement sous le contrôle des forces
conservatrices.
Le combat électoral va donc se produire pour les votes des “indépendants”,
tant il est certain que le président sortant n’a convaincu aucun
conservateur de changer d’idées. Et c’est là que les choses semblent très
mal engagées pour le président Obama. Quand on interroge ces indépendants
sur ce qui les inquiète, les mêmes réponses reviennent comme une antienne :
1. Quand on parle du passé les “indépendants” sont tous déçus par les
résultats des politiques keynésiennes suivies par l’administration Obama :
chômage persistant, croissance molle, hausse inimaginable des
réglementations en tout sens qui brident l’économie, stupidité
incompréhensible de la réforme de la santé qui va faire exploser les
déficits publics déjà calamiteux et qui, de plus, risque d’être déclarée
inconstitutionnelle par la Cour suprême, ce qui montre bien l’extraordinaire
amateurisme de cette administration.
2. Quand on parle du futur, le principal sujet d’inquiétude pour la masse
des citoyens c’est bien entendu l’explosion inimaginable de la dette et des
dépenses publiques sous le président sortant, qui a toujours refusé
d’exercer le moindre leadership dans les efforts nécessaires pour remettre
de l’ordre dans les dépenses de l’Etat.
3. Nos “indépendants” trouvent un autre sujet d’inquiétude dans la
détérioration constante des systèmes éducatifs aux USA, complètement
contrôlés par les syndicats d’enseignants qui gèrent les écoles non pas en
fonction des besoins des enfants mais en fonction des demandes syndicales.
Ces syndicats sont la première source de financement du parti démocrate et
ils viennent de subir une défaite invraisemblable dans l’Etat du Wisconsin
où ils avaient demandé le renvoi du gouverneur local qui voulait mettre de
l’ordre dans les écoles et les services publics. Leur effort a échoué et du
coup leurs effectifs s’écroulent, puisque l’une des lois qu’avait fait
passer ce gouverneur prévoyait que les professeurs n’avaient plus besoin
d’être syndiqués pour exercer leur métier. Partout naissent des mouvements
pour que les écoles puissent être gérées directement par les parents au
travers de “vouchers” (bons que les parents présentent à l’école de leur
choix), et le pouvoir du parti démocrate sur les systèmes d’éducation et
leurs financements est en train de s’écrouler à vive allure.
4. Enfin, le président sortant et ses thuriféraires incompétents du style
Krugman avaient, au moment de la précédente élection, poussé l’idée qu’il
était temps pour les USA de suivre l’exemple des pays européens et donc de
transformer les États-Unis en social-démocratie. Compte tenu des résultats
remarquables obtenus par les pays du vieux continent depuis quatre ans,
voilà une perspective qui n’attire guère les citoyens américains.
5. Le désenchantement vis-à-vis de Washington atteint des sommets, et une
demande de plus en plus forte se fait jour pour que les pouvoirs exercés a
tort et à travers par l’État fédéral soient renvoyés au niveau des États. Or
cette revendication n’est portée que par le parti républicain.
L’élection de novembre va donc se faire sur deux thèmes très simples :
• Faut-il augmenter les impôts ou diminuer les dépenses de l’État pour
combler le déficit budgétaire ?
• Faut-il augmenter les pouvoirs de Washington et centraliser plus, ou au
contraire faut-il décentraliser, comme le prévoit d’ailleurs la Constitution
américaine ?
Seul le parti républicain porte ces deux revendications, qui sont
soutenues par la quasi totalité des “indépendants”. Il est donc très
probable que le parti républicain va infliger une déroute sans précèdent à
ses adversaires démocrates et que le parti dominant va s’atteler
immédiatement aux réformes fiscales et sociales dont les USA ont bien besoin
pour libérer le système économique, comme l’avait fait le président Reagan
en son temps.
Prenons une vue à 4 ans :
Les États-Unis, d’ici là, seront sur le bon chemin dans le domaine fiscal.
Ils sont et resteront dominants financièrement compte tenu de la
prépondérance de Wall Street. Ils sont dominants et le resteront dans les
domaines scientifiques et culturels. Soixante dix des 100 meilleures
universités dans le monde sont aux USA (classement dit de Shanghai), ce qui
dans l’économie de la connaissance dans laquelle nous sommes est absolument
primordial.
Enfin ils sont et resteront dominants militairement et technologiquement
puisque les USA dépensent plus pour leurs armées que les 14 nations
suivantes toutes ensemble.
Quand le second mandat de M. Romney commencera, les USA domineront donc
le monde comme jamais aucune nation ne l’a dominé.
Le XXe siècle a été le siècle américain.
Le XXIe le sera encore plus, et j’en suis désolé pour certains.
J’ose espérer que ce n’est pas le moment que les Etats-Unis choisiront pour
retirer la protection militaire qu’ils offrent gratuitement à l’Europe
contre les dangers qui existent au Moyen Orient, puisque à ce moment-là ils
seront autosuffisants énergétiquement (révolution du gaz de schiste).
Espérons… contre toute logique. Car déjà les USA sont en train de rediriger
leurs forces de l’Atlantique vers le Pacifique, un peu comme la marine
anglaise quittant la Méditerranée où plus rien ne se passait.
Charles Gave
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