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23/4/13 | Charles Gave |
Le véritable patrimoine d’Ayrault :
30 millions d’euros ! J’ai reçu par l’intermédiaire du net un petit calcul fait sur les retraites dont va bénéficier l’ineffable Monsieur Ayrault qui, d’après la rumeur publique, serait Premier ministre en France (toutefois, cette information reste à vérifier et j’attends une confirmation de Mediapart sur la question). Je ne garantis en rien ces chiffres, que je n’ai pas vérifiés, mais dans l’esprit de transparence totale dont le Président nous dit qu’il est essentiel, je vais les utiliser pour essayer de calculer la valeur du patrimoine qu’il me faudrait avoir pour que l’Etat me garantisse une retraite équivalente à celle de notre estimé Premier ministre qui a fait don de sa personne à la France. Commençons par le calcul des retraites que mon correspondant m’a fourni. Selon ces calculs, M. Ayrault percevra au minimum 2 000 euros par mois au titre d’ancien maire de Saint-Herblain et de Nantes, et à peu près autant comme ancien président du district de l’agglomération nantaise puis de la communauté urbaine, soit, pour commencer, 4 000 euros. Mais n’oublions pas l’essentiel ! Le plus gros morceau, c’est bien sûr sa retraite d’ancien député : une pension « plein pot » de 6 630 euros par mois (en 2012), plus un gros bonus comme ancien président de groupe qui devrait lui rapporter, au bas mot, 2 500 euros supplémentaires. En comptant serré (nous n’avons pas pu réussir à obtenir le montant officiel de sa retraite de conseiller général), on peut estimer que Jean-Marc Ayrault a déjà cumulé, à ce stade, plus de 13 000 euros de pension retraite. Car, même s’il n’a enseigné que quelques années, on lit sur sa biographie officielle (publiée par les services du Premier ministre) qu’il est « professeur d’allemand, depuis 1973 » ! Grâce à cette « carrière », pour le moins fictive convenons-en, il peut donc prétendre à une pension de retraite d’enseignant : et voilà près de 1 800 euros par mois encore empochés. Faites le calcul : on flirte avec la barre des 15 000 euros par mois. Venons-en au calcul de la richesse de M. Ayrault M. Ayrault touchera donc environ et au minimum 180 000 euros par an et ce pendant une vingtaine d’années au moins compte tenu de l’espérance de vie de tout Français quand il a atteint l’âge de notre bien aimé bien qu’obscur Premier ministre. S’il venait à décéder prématurément, épuisé par le travail qu’il a fourni, sa veuve continuerait à en percevoir une grande partie de ses pensions, ce qui contribuerait à atténuer un chagrin dont on ne doute pas qu’il serait immense. La question que je veux traiter maintenant est donc la suivante : quel est le capital dont je devrais disposer pour prétendre à la même retraite, garantie par l’Etat français, moi pauvre entrepreneur indépendant qui n’a jamais demandé la moindre subvention à qui que ce soit, ce qui prouve à l’évidence que j’ai toujours été un abominable égoïste, un être sans cœur et sans générosité, ne m’intéressant en rien au bien commun. Les taux d’intérêts « longs » en France sont aujourd’hui aux alentours de 2 %. Pour que 2 % sur mon capital me donne 180 000 euros par an, il me faut faire une petite règle de trois. Le résultat est le suivant: pour que je touche 180 000 euros par an, il faut que mon capital soit de 9 millions d’euros (2% sur 9 millions d’euros = 180000 euros). Certes, certes, mais un capital de 9 millions d’euros, en France, supporterait un impôt sur la fortune d’au moins 1 % par an. Donc il me faudrait disposer de 18 millions d’euros pour me retrouver à parité après impôts avec M. Ayrault, avec une légère différence cependant : les retraites de la fonction publique sont totalement indexées sur l’inflation, ce qui ne serait pas le cas de la mienne. Pour combler ce désavantage, et si je fais le calcul que les prix vont monter de 50 % en vingt ans, il me faudrait disposer d’au moins 50 % de plus, ce qui amène le capital requis pour que je vive aussi bien que notre cher Premier ministre à au moins 27 millions d’euros. Arrondissons à trente, pour tenir compte des voitures de fonction, des voyages gratuits et des autres menus avantages qui adoucissent la dure vie de notre héros. La valeur actualisée de la fortune de M. Ayrault tourne donc sans doute aux alentours de 30 millions d’euros, et ce sont les payeurs d’impôts qui vont lui assurer le niveau de vie auquel il a droit. On est content pour lui. Que voilà une belle réussite et comme il a eu raison d’insulter un pauvre comédien qui voulait partir en Belgique. Si trop de Français suivaient l’exemple de notre histrion, qui sait, le niveau de vie de notre grand homme pourrait baisser très fortement, ce qui serait désastreux pour l’image de notre pays à l’étranger. Inutile de souligner que ce calcul vaut pour Messieurs Fabius, Jospin, Emmanuelli etc. et bien entendu pour Messieurs Juppé et tous les dirigeants de l’ancienne majorité dont les talents incontestables n’ont pas été reconnus par les Français alors qu’ils nous ont amenés dans la situation florissante où nous nous trouvons. Incompréhensible ingratitude. Dans l’esprit de transparence et de justice fiscale qui anime la majorité actuelle, je fais donc deux propositions dont je ne doute pas une seconde qu’elles vont être retenues par des autorités aussi moralement indiscutables que celles qui nous gouvernent. 1. Inclure dans la déclaration de patrimoine la valeur actualisée de toutes les retraites payées par l’Etat (c’est-à-dire le payeur d’impôts) que ces braves gens vont toucher dans les années qui viennent, et que nos élites dirigeantes payent l’ISF sur ces sommes, ce qui paraît le minimum absolu. 2. Inclure dans la valeur du patrimoine retenue pour le calcul de l’ISF la valeur actualisée de toutes les pensions et retraites qui seraient versées à qui que ce soit et qui n’auraient pas donné lieu auparavant à des prélèvements sur le salaire, c’est-à-dire taxer ceux qui touchent des retraites sans avoir cotisé auparavant. Je ne doute pas une seconde que les plus hautes autorités de l’Etat vont se pencher sur ces solutions pour arriver à l’Egalité, si chère à notre Président. Car après tout, et tous comptes faits, il semble bien que Messieurs Ayrault et tous les autres soient beaucoup plus riches que moi et qu’ils sont donc beaucoup, beaucoup plus égaux que tous les autres Français qui s’échinent tous les jours à joindre les deux bouts. L’impression diffuse qui se dégage de tout cela est que les gens qui sont au pouvoir et qui contrôlent nos vies s’enrichissent de façon éhontée et souterraine et que, pour cacher leur turpitude, ils désignent à la vindicte publique les « riches » , alors qu’eux mêmes sont beaucoup , beaucoup plus riches que les « riches », non pas de l’argent qu’ils auraient gagné par leur travail mais de celui qu’ils nous ponctionnent. On pourrait aussi songer à interdire le cumul des retraites payées par des impôts ou taxes… Mais à l’évidence je ne comprends rien au souci du bien commun qui les anime. Je ne suis qu’un entrepreneur ignare qui n’était pas dans la promotion Voltaire à l’Ecole Nationale d’Admiration, ce dont bien sûr je ne me suis jamais remis. D’où ma jalousie incompréhensible. |