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20/3/19 | Claude Reichman |
Macron ne peut plus gouverner qu’entouré
de gendarmes ! Macron pense qu’il pourra se maintenir par la force. Il se trompe évidement. Jusqu’où va-t-il persévérer ? Jusqu’au moment où les quelques dizaines de milliers de policiers et de gendarmes qui assurent seuls la survie du régime lâcheront prise sous le feu des critiques populaires. Combien sont les gilets jaunes ? Beaucoup plus que ceux qui manifestent chaque samedi depuis dix-huit semaines. En réalité, les 20 millions de Français largués sont tous gilets jaunes, même s’ils restent chez eux. Il en va ainsi de toutes les révolutions. C’est toujours une minorité qui se bat. La masse suit dès que point la victoire. Les gilets jaunes veulent une augmentation de leur pouvoir d’achat et un meilleur fonctionnement démocratique de la République. On se demande par quelle aberration mentale Macron ne le leur concède pas. Il lui suffirait de rendre à ceux qui travaillent une partie des 800 milliards d’euros que leur confisque la Sécurité sociale, et de changer le mode d’élection des députés. Mais ces deux simples réformes lui paraissent relever du crime de lèse-majesté. C’est dire à quel point ce tout juste quadragénaire est vieux dans sa tête. Il a vendu de la réforme aux électeurs et ceux-ci se voient livrer des rossignols (c’est ainsi qu’on qualifie, dans le commerce, les articles qu’on n’a pas réussi à vendre depuis des années). La France va mal depuis plus de quarante ans. Même le développement
de la construction européenne, censée régénérer le tissu économique
français par l’introduction généralisée de la concurrence, a échoué à
faire son œuvre, car les hauts fonctionnaires français, aidés par les
dirigeants syndicaux, ont saboté les réformes grâce à l’appui de leurs
homologues devenus fonctionnaires de la Commission européenne. C’est dire si le « modèle français » est pernicieux ! Non content d’avoir paralysé la France, il a contaminé l’Europe, qui se débat aujourd’hui dans les affres de ses contradictions. Il est curieux que ceux qui réfléchissent, en France, et qu’on
appelle généralement les intellectuels, ne se demandent jamais pourquoi
tout ce qu’ils ont pu dire et écrire depuis plus de quatre décennies, et
qui allait dans le sens d’un réformisme de bon aloi, n’a servi à rien. Pour abattre le communisme, il faut le frapper dans ses œuvres vives, comme on coule un navire par une torpille projetée sous la ligne de flottaison. C’est la stratégie que nous avons adoptée en remettant en cause le monopole de la sécurité sociale, en nous appuyant sur des directives communautaires qui rendaient son abrogation indispensable pour permettre la libre circulation et le libre établissement des citoyens européens dans tous les pays de l’Union. Notre action a atteint son but, puisque nous avons contraint la France à transposer ces directives dans le droit national et que plus de 500 000 Français se sont libérés de la Sécurité sociale grâce à nous. Mais tout cela s’est passé dans d’artificielles et inutiles difficultés juridiques, qui freinent encore la pleine et entière application de ces textes. Le monopole agonise, mais tarde à mourir. Quand il sera
définitivement enterré, les gilets jaunes retrouveront l’envie de vivre
dans le pays qui est le leur. Et Macron disparaîtra dans la trappe à
politiciens où il retrouvera une ribambelle de ringards qui lui
chanteront avec entrain « Il est des nôtres » !
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