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18/7/20 | Claude Reichman |
Notre grand soir à nous !
La France est une nation de propriétaires. 60 % des Français sont propriétaires de leur maison. Mais c’est bien tout. Car à part cette maison, les Français ne sont propriétaires de rien du tout. Tout l’effort des politiciens depuis la Libération a consisté à arracher aux Français tout ce qui fonde leur liberté, à commencer par la propriété, sans laquelle il n’y a pas de liberté. Pourquoi cet acharnement contre le fondement même de notre pays ? Parce que le parti de la liberté n’a jamais vraiment vu le jour. Tout est parti de la création de la Sécurité sociale. Bien loin de l’institution généreuse qu’elle prétend être, la Sécurité sociale n’a jamais été qu’un organisme prédateur qui assurait les Français avec leur propre argent. Si bien que la notion de salaire a perdu toute signification dans notre pays. Si vous avez l’idée saugrenue d’affirmer haut et fort que la France est un pays à haut de niveau de salaire, vous courez le risque d’être lynché. Et pourtant c’est vrai. C’est même si vrai que les créateurs de la Sécurité sociale ont inventé la notion de « salaire différé ». La partie de salaire qu’on vous confisque sous la forme d’une cotisation sociale est censée vous être rendue quand vous devenez bénéficiaire de prestations. Ce tour de passe-passe est à la base de l’appauvrissement dramatique de la France. Les Français ont abandonné la propriété d’une part importante de leur salaire au profit d’un organisme qui en fait ce qu’il veut et que ceux qui le financent ne contrôlent nullement, même si l’on a imaginé de le placer originellement sous le contrôle des syndicats, puis de l’Etat. Si bien que les Français ont la certitude de ne pas gagner assez, et que plus de 20 millions d’entre eux n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Pendant ce temps se sont créés les déserts médicaux et la ruine des hôpitaux, tandis qu’il a fallu appeler au secours des médecins du régime communiste cubain pour soigner les malades en Martinique et en Guyane ! Et voilà pourquoi la liberté n’a jamais été défendue en France. Parce que tout homme politique s’en réclamant est aussitôt qualifié d’ « antisocial », voire de bourreau voulant faire mourir les Français faute de soins. Maintenant que la faillite de la Sécurité sociale est avérée, l’Etat confisque chaque jour un peu plus de ce qu’il reste aux Français de propriété afin de tenter désespérément de remettre à flot le navire en perdition que sont devenus les pouvoirs publics en France. Vouloir changer ce système pervers et maléfique est une tâche révolutionnaire. Je m’y suis attelé il y a près de quarante ans par esprit patriotique. J’ai rencontré une large approbation, aussitôt transmuée en lâcheté. Et pourtant la longue marche est presque terminée. Tout simplement parce que nos militants, Français modestes le plus souvent mais très déterminés, ont scié un à un les barreaux de la prison et que la grille est en train de céder sous notre pression. L’épidémie de coronavirus est venue sonner l’hallali. L’Etat n’est plus en mesure de rafler les cotisations sociales ni les impôts, et il vient de se doter non pas d’un nouveau gouvernement mais d’un syndic de faillite, qui renvoie toute réforme aux calendes grecques. Une guerre perdue ou une épidémie provoque toujours la chute du régime politique. La France y va tout droit. Il y a quelques années, dans un petit théâtre parisien, un comédien seul en scène racontait l’itinéraire d’un militant politique de gauche qui attendait le grand soir. La fin du sketch était mémorable. Le militant se réveillait un beau matin. Il s’était endormi et le grand soir avait eu lieu sans lui. Mais ce n’était pas le grand soir qu’il espérait. Notre grand soir à nous, sera celui de la liberté. Et je peux vous garantir que nous ne dormons pas ! Claude Reichman
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