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4/6/12 Claude Reichman
                 Le grand soir libéral est proche !

L’immobilisme du président de la République, François Hollande, et de son gouvernement est attribué par les observateurs à de la prudence dans l’attente des élections législatives des 10 et 17 juin prochains. La réalité est complètement différente : Hollande ne bouge pas parce qu’il ne sait pas quoi faire. La France est paralysée par ses contraintes sociales qui ne lui laissent aucune marge de manœuvre économique.

C’est très exactement la situation qui a prévalu pendant tout le mandat de Sarkozy. Celui-ci s’est laissé piéger par le système social, alors que tout le monde s’attendait à ce qu’il le réforme après l’ode à la rupture qui lui avait permis d’être élu.

L’économiste Christian Saint-Etienne est membre du Conseil d’analyse économique auprès du gouvernement (l’ancien et, pour l’instant, le nouveau). Voici ce qu’il vient d’écrire dans Le Figaro : « La France a le budget de protection sociale non pas le plus faible mais le plus élevé de la planète avec un budget social de 32 points de PIB contre 25 points de PIB pour la moyenne des budgets sociaux des autres pays de la zone euro et 17 points de PIB pour la moyenne de l’OCDE. Qui plus est, ce budget a augmenté sous Sarkozy en sorte qu’il a été, dans les faits, le « président des pauvres » le plus généreux de l’après guerre ! » Saint-Etienne aurait dû clamer cette vérité quand Sarkozy était au pouvoir et démissionner de ses fonctions s’il n’avait pas été entendu. De même Le Figaro, qu’on ne peut pas soupçonner d’avoir voulu la perte de Nicolas Sarkozy, s’est bien gardé de publier un tel constat qui aurait pourtant, venant du journal qui soutenait le plus le président de la République, alerté ce dernier et l’aurait poussé à rectifier sa politique.

Mais il y a longtemps que nous ne sommes plus en démocratie, en France, et que le pouvoir ne supporte plus la moindre critique venant de ses rangs. Alors les partisans du président se taisent courageusement, en attendant de se déchaîner contre le suivant. Et ainsi de suite … jusqu’à la catastrophe finale.

Si François Hollande était sincère et courageux, voici ce qu’il dirait aux Français : « De vous à moi, le sarkozysme me va très bien. Il a maintenu le socialisme et je ne vois pas de raison d’y changer quelque chose. Certes, je préfère être à l’Elysée que de voir y rester celui que j’ai beaucoup critiqué par principe, et tous mes nombreux amis attendaient eux aussi d’être à la fête, mais que voulez-vous qu’on fasse ? Défaire une aussi belle œuvre ? Impossible. Pourtant il le faudrait si l’on veut relancer l’économie du pays. L’inconvénient d’une telle situation, c’est qu’on va me croire incapable de gouverner alors que je suis tout simplement content de ce qui existe ! »

Le mal français a atteint son paroxysme, avec pour symptôme principal la paralysie. Il n’y a pas plus de solution socialiste à nos problèmes qu’il n’y en a eu sous le règne de la fausse droite, ainsi nommée en raison de son choix délibéré de gérer le socialisme plutôt que d’en abattre les piliers que sont une redistribution massive de la richesse nationale, des prélèvements obligatoires démesurés et un endettement incontrôlé. Dès lors l’avenir de notre pays est tout tracé : c’est la faillite.

Celle-ci ne se traduira pas par la disparition de l’Etat mais par le démantèlement de ses œuvres vives, et cette amputation se produira dans le plus grand désordre social et politique. Le plus grave est que les Français ne sauront alors plus à qui se vouer, tant la classe politique dans son ensemble est incapable de proposer des solutions crédibles.

La constitution d’une nouvelle offre politique est donc vitale. Il est temps que tous ceux qui savent d’expérience qu’un grand pays moderne ne peut durablement écraser ses entreprises pour alimenter un Etat-providence se réunissent, proposent leurs solutions et se préparent à gouverner. Le moment de le faire viendra beaucoup plus vite que d’aucuns ne le croient. Car le propre des crises graves est, après une longue période de latence, de se dénouer brutalement. Et de surprendre même ceux qui s’y attendaient. Le grand soir libéral est proche. Que chacun reste éveillé et tout le monde sur le pont !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.




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