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27/4/11 | Claude Reichman |
Au "Club
LCI" J’ai obligé Henri Guaino à avouer la vérité ! Invité à l’émission « Le club LCI » du 26 avril 2011, animée comme toujours de main de maître par Eric Revel, j’ai posé à Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République, la question suivante : « Au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI du 27 mars dernier, Henri de Castries, PDG du Groupe Axa, a déclaré que la France doit "inventer une forme de protection sociale moderne , l’Etat définissant les règles et laissant ensuite les opérateurs privés appliquer ces règles avec le meilleur service possible, comme cela existe dans l’assurance automobile, sans que quiconque puisse dire que celle-ci soit mal gérée ou peu compétitive ". Vous venez de dire vous-même que la Sécurité sociale est « au bord de la faillite ». Il est d’ailleurs curieux que la Sécurité sociale passe son temps « au bord de la faillite » comme d’autres au bord de la mer. Pourquoi dès lors ne pas adopter la solution préconisée par Henri de Castries ? Pour faciliter votre réponse, je vous précise que les lois qui permettent de le faire en France sont votées depuis dix ans. » Henri Guaino m’a répondu qu’il était farouchement attaché au monopole de la sécurité sociale, dans la ligne du programme du Conseil national de la Résistance. On pourrait évidemment se gausser des références du conseiller spécial du président de la République à une Résistance qu'il n'a pas connue et dont il coud sans risque les galons à ses épaules, et de l'argument employé, « Je suis au bord de la faillite, donc je ne change rien ! », qui est à peu près aussi cohérent que celui de ce commerçant qui perdait sur chaque article mais se rattrapait sur la quantité, s’ils ne constituaient un formidable aveu et n’ouvraient des perspectives affolantes. Ce que dit en fait M. Guaino, c’est : « Périsse la France pourvu que soit sauvée la Sécurité sociale ! » La technocratie qui gouverne notre pays est prête à tout pour maintenir un monopole qui est le dernier rempart du système mis en place en 1945 par le parti communiste et qu’ont défendu et développé depuis tous les partis qui se sont succédé au pouvoir pendant les 66 ans qui ont suivi. A cette fin, ils sont prêts à ponctionner les ultimes ressources des Français, pour l’essentiel celles de la classe moyenne, au moyen d’une augmentation vertigineuse des prélèvements fiscaux et sociaux, comme nous l’avons indiqué dans notre article « Il faut tuer la CSG avant qu’elle ne nous tue ! » L’enjeu, en réalité, n’est pas tant de sauver la Sécurité sociale que de conserver l’extraordinaire outil de pouvoir qu’elle constitue, qui permet à la fois aux gouvernants de s’assurer une clientèle sans cesse croissante d’assistés et de plier sous le joug des prélèvements ceux qui produisent la richesse, c’est-à-dire les 3 millions d’entreprises du secteur privé et leur 15 millions de salariés, à qui l’abaissement permanent auquel ils sont soumis ôte toute velléité de réclamer leur juste part dans la direction du pays. La formule permettant de comprendre au mieux la situation est donc la suivante : « Le monopole de la sécurité sociale garantit le monopole de la technocratie ». On ne peut s’expliquer autrement l’apparente folie des technocrates
français, qui savent parfaitement que la mise en concurrence de la sécurité
sociale avec les assureurs privés, les mutuelles et les institutions de
prévoyance est le seul moyen de sauver la protection sociale des Français –
et que cette réforme est rendue obligatoire par les directives européennes
et les lois françaises qui les ont transposées il y a déjà dix ans. En
réalité, ces technocrates barbares ne sont pas fous du tout, mais si
férocement attachés à leur pouvoir et à leurs prébendes qu’ils massacrent
sans la moindre hésitation les aspirations des Français à une vie meilleure
et les chances de la France dans la compétition européenne et mondiale. Claude Reichman
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