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Haro sur le "modèle social" français ! |
18/6/05 | Claude Reichman |
Enfin ! Enfin les éditorialistes de la presse ont compris que le fameux
" modèle social " dont on nous rebattait les oreilles depuis des décennies est
en fait la cause de la grave crise dans laquelle se débat notre pays. Voilà des
décennies que j'écris et agis pour lutter contre la pieuvre sociale qui étouffe
l'économie française et pervertit les mentalités et les comportements. En 1995, j'ai
même publié un ouvrage dont le titre, " Sécurité sociale, le vrai mal français
", résume à lui seul la situation. Mais pour être écouté, il faut du temps et
que les faits finissent par imposer l'évidence du diagnostic. Nous y sommes. Ce que les éditorialistes et même les politiciens ont compris, c'est que la colère du peuple, qu'ils n'avaient pas senti monter et qui s'est exprimée par un non massif au référendum du 29 mai dernier, avait un motif essentiel : la mauvaise santé économique du pays. Et que celle-ci trouvait sa cause dans notre " modèle social ". A partir de ce constat, il va enfin devenir possible de faire prévaloir la solution qui s'impose et qui est déjà inscrite, grâce à notre action, dans les lois de la République : la réalisation dans les faits de la liberté de l'assurance en matière de maladie, de retraite, d'accidents du travail et de chômage, autrement dit la fin du monopole de la sécurité sociale. C'est la seule solution pour que la France puisse demeurer dans l'Union européenne et redonner vie à son économie qui agonise. Pour le seul risque maladie, la liberté de l'assurance va en moyenne apporter une hausse d'au moins 15 % des salaires bruts. Les Français vont retrouver leur capacité de consommer et d'investir et les entreprises des marchés porteurs. Et pour les retraites, la substitution de la capitalisation à la répartition va créer de la valeur au lieu d'en détruire, puisque, à terme, nous consommerons les fruits de nos placements et non pas notre production du jour. Quand tremblent les vitres des studios Les dirigeants politiques français ont eu une attitude criminelle en ouvrant notre pays à la concurrence internationale sans lui donner les moyens de se défendre. Ces moyens résidaient presque exclusivement dans la liberté de la protection sociale qui, en faisant baisser les coûts de cette dernière, redonnait du muscle à notre outil productif et du pouvoir d'achat aux actifs. Même le déblocage du système administratif dépend en grande partie de la liberté sociale, puisque la plupart des procédures qui empoisonnent la vie des petites et moyennes entreprises et dissuadent celle-ci d'embaucher sont liées au système de sécurité sociale. Le gouvernement Villepin a fait de la lutte contre le chômage l'objectif primordial de son action. Mais il n'a pris aucun des moyens indispensables pour y parvenir. Aveuglement énarchique ? Sans doute. Mais surtout sursaut désespéré pour s'accrocher au pouvoir. Car l'assise de ce gouvernement, comme de tous ceux qui l'ont précédé depuis plus de quatre décennies, repose sur le " modèle social " français. Que celui-ci soit radicalement réformé, et c'est tout le pouvoir énarchique qui s'effondre. N'oublions pas que la France n'a connu en fait que deux évènements majeurs au cours du dernier demi-siècle : l'instauration du communisme en 1945 par la mise en place de la Sécurité sociale, et celle de la technocratie en 1958 avec la création de la 5e République. La technocratie s'est aussitôt emparée de l'outil social que le communisme avait laissé à sa disposition afin d'en faire son principal outil d'assujettissement et de contrôle de la société. La libération des citoyens par la fin du monopole de la sécurité sociale va produire
des effets politiques majeurs. Les classes moyennes vont retrouver leur pouvoir
économique et leur capacité d'initiative et réclamer pour elles-mêmes la direction du
pays, à laquelle elles ont dû renoncer au profit de la caste des hauts fonctionnaires,
appuyée sur la piétaille de la fonction publique. De nouveaux dirigeants politiques vont
apparaître qui, issus du peuple et fiers de lui appartenir, comme ont pu l'être en leur
temps Ronald Reagan et Margaret Thatcher, veilleront à lui rester fidèles et non pas à
le pressurer à leur profit. Mais pour que la nouvelle révolution française ne soit pas violente, il faut que le débat s'instaure enfin et que le peuple puisse entendre d'autres voix que celles du pouvoir actuel et de ses valets. A cet égard, la responsabilité des médias est écrasante. C'est eux qui sont responsables de l'impasse politique, économique et sociale dans laquelle se trouve la France. Ils n'ont donné à voir et à entendre que les fausses solutions des profiteurs du système. Le peuple, encore aujourd'hui, peut éprouver le sentiment qu'il n'y a plus rien à faire que de se résigner ou de laisser exploser sa colère. Or c'est faux. Il y a des solutions, et elles ont démontré dans maints endroits du monde qu'elles apportent la prospérité et la paix civile. Encore faut-il que ceux qui, en France, les préconisent et sont prêts à les appliquer aient un accès normal aux médias et puissent les faire valoir. On est loin du compte ! Le bouclage des rédactions est total. Sur les radios et les télévisions, des journalistes non dépourvus de talent mais totalement muselés font défiler inlassablement le petit ballet habituel des politiciens désavoués par le suffrage universel et des syndicalistes sans adhérents. A quand le réveil de l'un d'entre eux qui s'écriera un beau matin : Le roi est nu, la parole est aux manants. A quand ? A demain : quand le grondement du peuple fera trembler jusqu'aux vitres des studios jusque là si bien insonorisés ! Claude Reichman
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