Le Minotaure, monstre né des amours d’un taureau blanc et de l’épouse du roi de Crète, dévorait chaque année sept jeunes garçons et sept jeunes filles qu’Athènes devait lui envoyer en tribut. Quant à Augias, roi d’Elide, il n’avait pas fait nettoyer ses écuries depuis trente ans et on ne pouvait même plus y entrer.

Notre Minotaure, c’est le système social français. Il dévore chaque année le tiers des ressources du pays. Les écuries d’Augias, c’est le système politique français, qui est tellement corrompu qu’il empeste.

Que doit faire Hercule ? Supprimer le monopole de la sécurité sociale pour rendre leur argent aux Français. Ôter le pouvoir aux politiciens du système et le rendre aux citoyens.

Sans être Hercule (il s’en faut de beaucoup), nous avons accompli le premier de ces travaux. Dans les semaines qui viennent, tous les Français sauront qu’ils peuvent s’assurer librement pour tous les risques sociaux. Le système social aura vécu. Il ne fonctionne que par la contrainte et la liberté lui est mortelle.

Le second de ces travaux va devenir possible en raison de l’échec, chaque jour plus avéré, du régime. En quarante ans, il aura ruiné la France et laissé s’y développer une insécurité galopante. Incapable de la moindre réforme, sauf celles qui empoisonnent l’existence des citoyens, il n’a plus la moindre légitimité et s’effondrera comme un château de cartes. Le pouvoir sera alors vacant, et c’est là que s’ouvrira l’ère de tous les dangers. Car n’importe quel démagogue pourra s’en emparer à coup de promesses mirobolantes que le peuple désemparé ne demandera qu’à croire.

Le travail d’Hercule, aujourd’hui, est donc d’installer à la tête de l’Etat, un homme ou une femme digne de la France et capable de la gouverner. Mais le fils de Zeus sait parfaitement qu’il n’y a plus de personnage providentiel sur la vieille terre gauloise. Malin, comme savent l’être les Grecs, il ne se soucie pas de se livrer à l’impossible recherche d’un sauveur, mais compte sur le formidable appel d’air que provoquera l’effondrement du régime pour faire naître des vocations.

La nature a horreur du vide, et le pouvoir aussi. Des citoyens qu’un pouvoir emmuré dans ses privilèges tenait férocement à l’écart comprendront soudain qu’il n’est plus interdit d’avoir des idées et de les proposer à la France. Une saine émulation se créera, des leaders naturels apparaîtront, le peuple les reconnaîtra comme tels, sélectionnera les meilleurs et les mettra en compétition pour assumer les responsabilités suprêmes.

Il n’y a plus aujourd’hui, en France, d’autre choix. Le régime est mort, même si l’annonce officielle n’en est pas faite : un jour prochain, les palais nationaux seront vides, leurs occupants indignes ayant pris la fuite. Une course de vitesse est d’ores et déjà engagée entre le chaos et le redressement national.

Plutôt que de gémir et de s’époumoner de protestations contre le poids des charges et la vilénie des politiciens, les citoyens doivent se regrouper dans les quartiers, les villages et les villes autour d’un thème simple : la réforme. Ce qu’on entend tous les jours, partout dans le pays, permet d’être certain qu’un très large accord existe entre les Français sur la nécessité de nettoyer les écuries d’Augias et de tuer le Minotaure. Le simple fait de l’exprimer en grand nombre rendra ces exploits possibles.

Nous sommes tous des Hercule. Avis à tous ceux qui ne se savent pas si forts.

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.