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8/12/19 | Claude Reichman |
Retraites : l’heure de la capitalisation a sonné !
Né en 1945, le système français de sécurité sociale se meurt à l’âge de 74 ans. C’est l’âge auquel les régimes politiques incapables de s’adapter rendent l’âme. Le plus souvent dans de tragiques convulsions. La mort de la Sécurité sociale ne va pas laisser les Français sans soins, car les médecins n’ont pas disparu. Il faudra les rémunérer autrement, c’est tout. En revanche la disparition de leurs retraites va plonger des millions de Français dans la misère. Puisse la solidarité – la vraie – leur venir en aide, qu’elle soit familiale ou amicale. Puisse aussi la nécessité faire loi et créer au cœur de ce drame des opportunités d’emploi qui rendront ridicules les affirmations actuelles selon lesquelles on ne peut pas travailler au-delà de 60 ans ! Comme la plupart des catastrophes, celle d’aujourd’hui n’avait rien d’imprévisible. La détestation de la médecine libérale partagée par tous les gouvernements français depuis la Libération a fini par aboutir à la disparition de ce type d’exercice, aux déserts médicaux et à l’effondrement du système des urgences. Il reste heureusement des médecins très bien formés, et plus de 4000 professeurs de médecine qui sont parmi les meilleurs du monde et qui ne demandent qu’à préparer tous les praticiens dont notre société a besoin. Pour les retraites, le choix de la répartition faisait dépendre les pensions du nombre de cotisants. De 1945 à nos jours, on est passé de 15 cotisants pour un retraité à 1,3 par pensionné. On ne pourra pas dire qu’on n’a pas vu la chute se produire ! La France a eu une chance historique d’échapper à la catastrophe. Les directives européennes de 1992 ont légalisé la retraite par capitalisation, qui bénéficie du double avantage de ne plus dépendre du nombre de cotisants et de bénéficier des intérêts composés, propres à tout placement en espèces et qui conviennent parfaitement à la préparation d’une retraite. Mais les gouvernements français successifs, imprégnés de collectivisme, ont refusé d’appliquer cette réforme et violé les lois qui l’autorisent. Le gouvernement de M. Macron ne sait plus comment se sortir du
bourbier des retraites. Et tout laisse à penser qu’il ne s’en sortira
pas. D’où pourrait venir la solution ? De la jeunesse, et d’elle
seulement. De l’aveu même d’un ministre actuel, les jeunes gens pensent
qu’ils ne toucheront aucune retraite du système actuel et qu’ils doivent
la préparer eux-mêmes par capitalisation. Rien ne leur interdit de le
faire. Les textes européens et nationaux les autorisent à quitter les
caisses de retraite de la sécurité sociale française et à contracter des
assurances retraite (sous forme d’assurance-vie notamment) auprès de
sociétés d’assurance européennes. Qu’ils le fassent, et l’Etat français
n’aura plus qu’à décréter la faillite du système qu’il a eu la folle
imprudence de laisser se perpétuer. Il est une phrase de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 que l’on a soigneusement effacée aujourd’hui : elle dit que parmi « les droits naturels et imprescriptibles de l’Homme » figure « la résistance à l’oppression ». La jeunesse française subit une intolérable oppression du fait du système de retraite par répartition. Elle a le droit de le refuser ! « Rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est venue », a dit Victor Hugo. La répartition étant morte, l’heure de la capitalisation a sonné. Claude Reichman
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