L’histoire est tragique et François Hollande ne le sait pas. Sa prestation, hier soir, à la télévision, a démontré qu’il ne comprend rien aux évènements qui se déroulent en ce moment en France et dans le monde.

L’Europe, et tout particulièrement la zone euro, est devenue la grande malade du monde développé. Elle souffre essentiellement d’une incapacité à dépenser moins, de façon à produire plus. Les Etats providence agonisent, mais continuent de ruiner l’économie. Au rythme où se produit la chute de l’activité, ni l’Etat, ni les communes, ni les régimes sociaux ne vont pouvoir survivre. Leur effondrement financier ne cesse de s’accélérer. Il y a plus qu’urgence : il y a péril en la demeure.

Or que voit on en France ? Un président de la République qui affirme qu’il a fait tout ce qu’il devait faire et qu’il suffit d’attendre que les mesures décidées portent leurs fruits. Or l’essentiel de ces mesures consiste en la création d’emplois artificiels financés par la dépense publique, et qui vont donc alourdir les déficits et la dette. Dès la fin de son intervention télévisée, les spectateurs à l’oreille fine ont entendu le glas sonner sur la France.

Autour des studios de France Télévision où se déroulait l’émission de François Hollande, plusieurs milliers d’adversaires du mariage homosexuel étaient venus manifester. Une telle affluence autour d’une station de télévision ne s’était jamais vue dans notre pays. La France est en colère, personne ne peut plus en douter.

Le mariage homosexuel n’aura été que l’ultime provocation des minorités dictatoriales françaises. Elles ont tout fait gober au pays, depuis une immigration incontrôlée qui change la composition de la population au point d’en rompre tous les équilibres, jusqu’à sa ruine par le système-social-que-le-monde-entier-nous envie. Et voilà que tout à coup, à propos de quelques milliers d’homosexuels et de lesbiennes qui veulent passer devant le maire pour être comme tout le monde (alors même que tout le monde ne se marie plus, loin de là), le peuple de France se lève et se met en marche, par centaines de milliers, dans les avenues de la capitale. Qui peut penser sérieusement que cet immense mouvement civique exprime autre chose qu’une exaspération face à la façon dont la France est gouvernée depuis des décennies ?

A ce corps civique d’ores et déjà victorieux, car aucune faction politique ou syndicale ne peut rivaliser en nombre avec lui, François Hollande n’a rien eu à dire jeudi soir. Louis XVI a perdu la tête pour moins que cela ! On ne peut qu’être confondu par tant d’inconscience de la part du président de la République.

Raymond Barre, que j’ai bien connu, avait coutume de dire, face à des évolutions que la classe politique était incapable de maîtriser : « Laissons ces évènements se dérouler dans leur pureté de cristal. » Il avait préfacé mon livre « la Révolution des termites » et sa préface se terminait par cette phrase : « La leçon de La Révolution des termites est que l’effondrement de structures vermoulues n’est jamais une catastrophe, mais l’occasion d’une rénovation et d’un nouveau départ suscités pour la libération des forces d’innovation, d’efficacité et de progrès. »

Pour ce qui est de l’effondrement de structures vermoulues, les choses sont bien parties. Quant à la rénovation et au nouveau départ, c’est de la rue qu’en viendra le signal, quand des foules immenses qui manifestent leur indignation émergeront des hommes et des femmes dignes de la France et qui prendront en main son gouvernement. Au fait, Hollande va quand même nous laisser quelque chose en héritage, son slogan de campagne : « Le changement, c’est maintenant » !

Claude Reichman
Porte-parole de la Révolution bleue.