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16/3/13 | Claude Reichman |
Hollande, président sans pantalon ! Le pire arrive à François Hollande : les amuseurs le ridiculisent. Et cela lui fait beaucoup plus mal que toutes les analyses des politologues. Le 15 mars dernier, plaquant des propos imaginaires sur des images réelles, Nicolas Canteloup, à 20 heures 30, l’heure de plus grande écoute, sur TF1, la chaîne la plus regardée de France, a montré une séquence filmée de François Hollande à son bureau présidentiel et lui a fait dire qu’il avait oublié de remettre son pantalon qu’il avait retiré après avoir renversé dessus son cacao. La voix de François Hollande était parfaitement imitée et le résultat fascinant : on assistait en direct à l’assassinat d’un président par le rire. Dix mois après son élection, François Hollande n’a plus aucune crédibilité. Et son gouvernement non plus. La raison en est très simple : les Français ont compris que les socialistes et leurs alliés n’ont pas la moindre solution contre la crise. Les sondeurs nous disent que cela ne profite pas à l’opposition. Là encore la raison en est fort simple : les Français savent que l’ancienne majorité n’avait et n’a toujours pas la moindre solution contre la crise. La France est entrée dans l’ère de tous les dangers. Un pays dont l’économie s’effondre rapidement, où le chômage s’accroît chaque jour de façon vertigineuse, où la violence et l’insécurité ne cessent de s’étendre, ne peut rester longtemps sans solutions politiques. Un énorme désordre s’annonce, que provoquera le détonant mélange d’angoisse et de colère qui s’est emparé des esprits. Le peuple va exiger des mesures radicales, mais il ne sait pas à qui les demander. Ce qui manque à notre pays, ce sont des explications et de la pédagogie. Aucun malade ne peut guérir s’il s’obstine à refuser les remèdes salvateurs. Or c’est ce que font les Français. Non par opposition de fond à ces remèdes, mais parce que personne d’audible ne les leur propose. Pour être audible dans un grand pays, il faut passer à la télévision. L’accès, en France, y est réservé aux porteurs de médications frelatées. La complicité des médias avec la pensée dominante, qui ne voit de salut que dans l’accroissement infini des dépenses publiques, rend impossible l’établissement d’un consensus raisonnable sur les mesures à prendre. A la télévision, il y a quelques jours, un président de conseil général indigné de la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales s’écriait avec horreur qu’il n’allait plus pouvoir investir. On avait envie de demander à ce brave homme, à qui sa barbe blanche semblait pourtant conférer une certaine sagesse, s’il croyait vraiment qu’un pays endetté comme l’est la France, et au budget en déficit de 100 milliards d’euros par an, pouvait encore consacrer de l’argent public à investir dans des routes et des écoles, alors que ses infrastructures sont largement suffisantes. Un exemple parmi des milliers : le conseil général de Tarn-et-Garonne, présidé par le sénateur Jean-Michel Baylet, qui doit tout de même avoir quelques informations sur la situation de la France ne serait-ce qu’en ses qualités de président du parti radical de gauche et de PDG de La Dépêche du Midi, vient de décider de subventionner l’aménagement d’un carrefour, qui reviendra à 185 000 euros hors taxes, dans la commune de Donzac, ainsi que d’accorder une aide de 57 600 euros à la commune de Monbéqui pour l’acquisition d’une maison, ce qui permettra d’agrandir son groupe scolaire. Simple question : est-ce que le carrefour de Donzac et le groupe scolaire de Monbéqui ne pouvaient pas attendre ? La réponse des élus français est partout la même, et c’est non. Ils veulent continuer à dépenser ! Tant qu’une voix ne s’élèvera pas en France pour demander qu’on baisse
drastiquement les dépenses publiques, qui sont la principale cause de la
crise, et que cette mesure ne deviendra pas le programme d’un parti
politique, nous continuerons de nous enfoncer. |