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27/8/22 Claude Reichman
     
      On ne peut se contenter de parler et d’écrire,
                                   il faut agir !

Les sociétés humaines ont tendance à déraisonner. C’est un effet de la psychologie des foules. En ce moment, la France nous donne un terrible exemple de cette dérive. Le mal français n’est pas très difficile à diagnostiquer. L’Etat a mis la main, directement ou indirectement, sur les deux tiers de l’économie du pays. Rien ne peut donc se faire sans lui. Or l’Etat ne sait rien faire. Entendons-nous. Il ne sait rien faire en dehors de l’activité pour laquelle il a été créé : assurer la sécurité des habitants du pays. Tout ce qu’il peut faire d’autre est par nature inutile, car redondant : les habitants sont parfaitement aptes à le faire eux-mêmes, et ils le feront mieux que l’Etat.

Le mal français est donc parfaitement identifié. Et le traitement à lui appliquer coule de source. Mais c’est à ce moment stratégique que l’entreprise réformatrice se bloque. Par un double effet. Celui des tenants et bénéficiaires de l’Etat, qui ne veulent pas perdre leurs avantages et privilèges. Et celui des réformateurs, que paralyse le syndrome du Rubicon : en France, depuis le baptême de Clovis, le pouvoir est sacré, et s’en prendre à lui est comme violer un lieu saint.

Je ne vois pas d’autre explication à la paralysie française. Je suis tombé par hasard sur une liste des libéraux français. Ils sont finalement très nombreux. J’en connais la plupart, et je sais que leurs qualités intellectuelles sont éminentes. Ils sont tous évidemment d’accord sur l’impérieuse nécessité de faire reculer l’Etat. Alors pourquoi l’Etat n’a-t-il jamais reculé ? Parce qu’en fait les libéraux se sont contentés de parler et d’écrire, et qu’ils n’ont mené aucune action de terrain contre l’abusive emprise de l’Etat.

Nous voilà arrivés au point où l’histoire peut basculer. Continuer à mener des colloques libéraux peut procurer le grand plaisir de se retrouver avec des gens qui pensent comme vous, mais à l’issue du colloque, « le canard est toujours vivant », comme disait Robert Lamoureux. Alors le moment est venu de mobiliser papa, maman, et pourquoi pas la bonne, avec bien sûr « moi », c’est-à-dire vous.

La réforme ne viendra que d’une mobilisation du peuple. C’est une constante de l’histoire. Benjamin Constant avait noté avec raison que ceux qui étaient appelés à prendre la tête de la mobilisation populaire devaient être issus du milieu qu’ils avaient à combattre. Ils devaient en comprendre les ressorts profonds pour concevoir une stratégie victorieuse en déjouant les pièges de l’adversaire.

On en a eu une illustration avec le mouvement des gilets jaunes. Privés de leaders, ceux-ci ont fini par tomber entre les mains d’individus instruits mais de mentalité primaire, qui n’avaient pour idée que de « punir les riches ». Le genre de stratégie qui n’a jamais conduit qu’à accroître la pauvreté du peuple. La révolution française de 1789 est tombée dans les mêmes travers, alors qu’elle s’était déclenchée sous les auspices des droits de l’homme, fixés à jamais dans la Déclaration du 26 août. Elle a dégénéré dans la Terreur et a fini dans la dictature de Napoléon.

C’est la raison pour laquelle j’ai entrepris mon action contre le monopole de la Sécurité sociale. Elle a réussi à mobiliser des troupes en grand nombre, qu’attirait le combat contre un système qui, sous couvert de protection du peuple, ne faisait que l’assujettir et l’appauvrir. Nous avons utilisé les dispositions européennes, qui sont favorables à l’abrogation de tous les monopoles. L’Etat n’a pu s’y opposer qu’en contraignant la justice française à se déshonorer par la négation des lois et du droit. Mais des centaines de milliers d’indépendants sont à présent libres de l’assujettissement social, et toute la population française est sur le point de jouir de cette extraordinaire liberté.

Il n’y a donc plus lieu de discourir du libéralisme. Il faut le vivre et le faire vivre à tous. Et c’est ce qui conduira la France à voguer vers la réduction des dépenses publiques au tiers du Pib, seuil au-delà duquel on bascule dans le socialisme et le communisme, comme le général de Gaulle l’avait fort justement formulé.

La liberté sociale est une grande cause, parce que sa suppression a conduit à l’asservissement du peuple. Je regrette que tous les libéraux ne soient pas présents dans cette bataille. C’est pourtant leur place. Mais il est vrai que les guerres ne se gagnent généralement pas avec le concours des plus instruits ni des plus diplômés. Simplement, c’est le peuple qui les gagne. Et le peuple n’est pas fait d’une addition d’individus. C’est un être vivant qui a ses pensées propres et ses rites, et qui sait d’instinct ce qui est bon pour lui.

Claude Reichman


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