www.claudereichman.com |
A la une |
2/9//06 | Claude Reichman |
La France a-t-elle encore besoin d’immigrés ? On ne réglera pas le problème de l’immigration tant qu’on n’aura pas répondu à la question suivante : La France a-t-elle encore besoin d’immigrés ? Curieusement, c’est une question qui n’est jusqu’à présent jamais intervenue dans le débat public. Celui-ci ne porte que sur la position qu’il convient de prendre à l’égard des immigrés présents en France, mais jamais sur la légitimité de leur présence. De même, les politiciens et les médias ne débattent que du problème de l’immigration clandestine, mais jamais de l’immigration légale. Du coup, le seul sujet traité est celui du sort qu’il faut réserver aux immigrés en situation irrégulière. Ce qui donne lieu à des affrontements homériques entre ceux qui font valoir que les immigrés sans titre de séjour doivent être expulsés et ceux pour qui leur seule présence en France leur donne le doit d’y rester en vertu du choix qu’ils ont fait d’y venir, de la tradition humanitaire de notre pays et éventuellement du fait que leurs enfants y sont scolarisés. Le débat semble donc opposer légalistes et humanistes. En réalité, il n’oppose que des lâches et des tartuffes, ou si l’on préfère la fausse droite à la vraie gauche. Personne ne peut plus douter que l’immigration massive des trente dernières années cause des difficultés insurmontables aux structures de l’Etat. L’école, l’hôpital, la police, la justice, le logement social n’ont jamais été conçus pour faire face à l’afflux de populations allogènes en aussi grand nombre, et c’est ce qui explique la crise dramatique que vivent aujourd’hui ces organismes qui implosent littéralement sous les yeux médusés des citoyens et des contribuables qui les font vivre et qui en attendent légitimement un service convenable en retour. Et pendant ce temps, l’orchestre du Titanic, à savoir la classe parlante française, joue à tue-tête ses invraisemblables mélopées pour tenter d’étouffer les sinistres craquements qui annoncent le naufrage. Et pendant ce temps les immigrés continuent d’entrer en France à raison de 350 000 à 400 000 personnes par an au moins. Et pendant ce temps les dernières structures qui fonctionnaient encore s’effondrent les unes après les autres. Et pendant ce temps la France se dirige tout droit vers une situation apocalyptique dont nul ne sortira indemne. Disons-le tout net : si des mesures draconiennes ne sont pas prises dans les mois qui viennent, le pire est certain. Et disons-le tout aussi nettement : aucune mesure efficace ne sera prise tant que les Français n’auront pas répondu clairement à cette question : Notre pays a-t-il encore besoin d’immigrés ? Le grand tort de la droite française a été de ne jamais poser cette question au pays et de se contenter de critiquer - sans la combattre vraiment - l’immigration illégale. Or celle-ci n’est pas différente par sa nature de l’immigration légale, puisqu’elle concerne les mêmes personnes, qui posent les mêmes problèmes. Tel est donc le débat qu’il est urgent d’instaurer en France. Nous devons contraindre tous ceux qui aspirent à gouverner la République à répondre à cette question. Ainsi, ils ne pourront plus se dissimuler derrière des phrases toutes faites et des formules creuses pour continuer d’endormir les Français. Si ceux-ci jugent que notre pays n’a plus besoin d’immigrés, les mesures, qui sont évidentes et qui pour l’essentiel consistent à ne plus délivrer des visas en masse et à supprimer les mesures d’assistance qui font de la France un pays de cocagne pour tous les démunis de la terre, s’imposeront aux politiciens. Quant à ceux pour qui il n’y a jamais assez d’immigrés dans notre pays, ils devront nous démontrer en quoi cela lui est bénéfique, et ils auront grand mal à le faire. Ajoutons que les immigrés présents en France ont tout intérêt à ce débat. L’arrivée permanente et massive de nouveaux immigrants affaiblit et précarise la situation de ceux qui sont déjà sur place et qui ont tout à craindre d’une explosion de xénophobie. L’écrivain Jean Dutourd, dans une boutade qui n’en était pas une, avait préconisé l’organisation d’un référendum sur l’immigration auquel ne voteraient … que les immigrés. Et il garantissait le résultat ! Remplacer les querelles de l’aval par un débat et des mesures en amont, telle est la méthode qu’il faut désormais appliquer. Au stade de décomposition où elle en est arrivée, la France n’a plus le choix ! Claude Reichman
|