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6/9/25 | Claude Reichman |
L’impôt est l’ennemi de la civilisation !
« Je n’ai jamais rencontré une baisse d’impôts que je n’aimais pas. » Cette délicieuse formule est de Milton Friedman, prix Nobel d’économie. Je la fais mienne à cent pour cent. Car si ce cher Milton l’a dite, c’est parce qu’elle est fondamentale. En effet qu’est-ce qui différencie une société de contrainte d’une société de liberté ? Les impôts. Par l’impôt, on vous impose, comme son nom l’indique. Et quand on impose quelque chose à quelqu’un, on lui confisque une part de sa liberté. Evidemment personne de sensé ne dira qu’il faut supprimer les impôts. Ce n’est possible que si l’on vit sur une île déserte après un naufrage. Mais on peut parfaitement les limiter au strict nécessaire. Or la plupart des sociétés font exactement le contraire. La raison pour laquelle les êtres humains ploient sous l’impôt est tragiquement simple. Dans les dictatures, le souverain a besoin d’argent. Dans les démocraties, le peuple a besoin d’argent. Le rôle d’un chef démocratique est de convaincre le peuple de limiter ses besoins d’argent, à commencer par l’argent qu’il lui faut pour payer ses impôts. C’est aussi simple que cela. Moins d’impôts, moins de besoins collectifs, plus de liberté, plus de joie de vivre. Certains diront que c’est plus facile à dire qu’à faire. Bien sûr. Mais on n’oblige personne à faire quelque chose de difficile. Sauf les esclaves. Au fond, disait l’historien Jacques Bainville, « tout a toujours mal marché ». Il avait raison. La dictature ne marche qu’un temps la démocratie aussi. Mais la démocratie sait parfois se corriger. La dictature jamais. Et quand celle-ci essaye, elle s’effondre. C’est ce qui est arrivé à l’Union soviétique. Ses vieux dirigeants se sont dit qu’il fallait rajeunir la direction pour survivre. Ils ont installé Gorbatchev. Il était plein de bonnes intentions, Mais ce qu’il voulait, c’était conserver le château. Tout ce qu’il a pu faire c’est de l’abattre. Les débuts de la démocratie ont eu lieu à Athènes au Ve siècle avant notre ère. Il n’a pas fallu longtemps pour que certains citoyens accaparent le pouvoir en profitant du désintérêt des autres pour la vie publique, puis les querelles et le désordre ramenèrent la dictature. Mais quel mérite eurent les Grecs de concevoir un régime démocratique ! Ils avaient une haute conception de l’homme. Pour la première fois dans l’histoire, l’être humain se regardait comme sacré sans être un dieu. Cela nous est resté. Les protections dont jouissent les citoyens de nos démocraties actuelles sont nées de la conception athénienne du fonctionnement de l’Etat. Dans la lutte actuelle du dictateur russe contre l’Occident, on retrouve les crises de la Grèce antique, portées aujourd’hui au niveau mondial. Les leçons de paix administrées par nombre d’intellectuels européens sont l’habituelle expression de la faiblesse en temps de crise. Personne ne rêve de partir en guerre, mais un peu de fermeté serait bienvenue. Pour certains, c’est encore trop. Ce n’est même pas qu’ils aient peur. C’est pire. Ils ne se considèrent plus. Et ne se voient plus exister que dans une sorte de cocon où ils sont dispensés de vivre, n’ayant qu’à respirer. On a le droit de leur en vouloir, mais sans les accabler. Dans toute société il y a un pourcentage d’individus voués aux diverses fonctions d’un groupe humain. C’est tombé sur eux. Demain il y en aura d’autres. Nous avons toutes les raisons d’être fiers de notre ascendance. La Grèce antique, puis Rome nous ont portés sur les sommets de la civilisation, puis nous y avons fait régner la femme par la grâce de l’amour courtois et du culte de la Vierge, avant que ne fleurissent les immenses écrivains des temps modernes, qui ont fait rayonner l’intelligence et le talent jusqu’aux confins de l’univers. Et l’on voudrait nous priver de cet héritage pour complaire à de vulgaires aventuriers de Chine, de Russie ou d’ailleurs ? Nous n’avons rien de commun avec eux, mais leurs peuples nous ressemblent. Nous nous battons pour eux aussi. La querelle de l’impôt n’est en rien mineure. Elle constitue un conflit de civilisation. Celui qui vous impose, politicien imbu de pouvoir ou obscur scribouillard, ne souhaite qu’extirper de vous la liberté et la dignité que vous avez reçue à votre naissance en héritage d’un passé millénaire, même si vos propres ancêtres ne vivaient pas en Occident. Mais ils ont adhéré à nos mœurs et les font vivre à l’égal de ceux qui peuplaient ces terres de toute éternité. Telle est la règle du jeu dans notre pays, et ceux qui la remcttent en cause n’y ont pas leur place. Il n’y a là aucune xénophobie, aucun racisme, simplement le bon sens qui préside aux conduites humaines. L’Amérique n’a pas définitivement quitté le camp de la civilisation et de la liberté. Elle est fille de l’Europe et ce n’est pas parce que le grand père de Trump tenait un lupanar que son petit fils peut agir sans morale. Le président des Etats-Unis a un devoir sacré : être digne de son pays. Celui-ci est un Etat occidental est fait partie d’une civilisation exigeante, qu’on ne peut chasser d’un revers de main. Trop de boys sont morts sur notre sol pour défendre notre liberté pour que fassions preuve d’indulgence envers toute personne qui manquerait de respect à ce que nous avons édifié ensemble. Claude Reichman
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