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La classe politique française se refuse à réformer : qu'elle s'en aille !

13/9/05 Claude Reichman
Le contraste est saisissant : tandis que le pays gronde et n'en peut plus de ses politiciens, les trois candidats UMP aux élections partielles de cette semaine ont été ou vont être réélus. Un observateur venu d'ailleurs pourrait en conclure que les Français sont devenus fous. Il n'en est rien. Simplement ils n'ont pas le choix. La classe politique a si bien verrouillé le système que l'électeur mécontent n'a plus de recours que dans l'abstention. Elle a atteint ou dépassé 70 % aux scrutins du week end. Si l'on ajoute le fait que les chefs d'entreprise ou les divers leaders d'opinion ne s'insurgent qu'en paroles contre la dégradation de la situation économique et sociale de la France et que la vanité de leurs propos se mesure à l'inexistence des changements qu'ils obtiennent, on en arrive à la conclusion que l'explosion est désormais certaine. Et qu'elle sera dévastatrice, car il n'existe plus de corps intermédiaires capables de canaliser la colère populaire et de la traduire en solutions politiques.

L'inconscience des gouvernants tient à deux causes essentielles. La première est qu'ils vivent en vase clos, ne rencontrant que des flatteurs ou des solliciteurs. La seconde est qu'ils ont partie liée au système au point de s'opposer de toutes leurs forces au moindre changement. A qui fera-t-on croire que des hommes et des femmes dotés d'intelligence et d'éducation et habitués à la vie publique sont incapables de militer activement et efficacement pour les réformes s'ils n'ont pas un intérêt puissant à les repousser ?
Telle est la terrible constante du collectivisme : il pourrit la société au point que celle-ci n'est plus capable de sécréter les anticorps qui la sauveraient. Et le collectivisme règne en maître sur la France. Si complètement que la simple expression des idées de liberté vaut à ceux qui tentent de les faire valoir des qualificatifs infamants, dont les plus aimables sont  "ultralibéral " ou " libéral sauvage ", tandis que " fasciste " n'est jamais très loin.

Tous ceux qui ont participé au système doivent être combattus

Un observateur disait récemment qu'il faudrait à la France non pas un homme politique d'envergure mais un psychiatre. La France donne en effet l'impression d'être devenue folle et elle est la risée du monde entier, quand elle ne suscite pas sa vive inquiétude. Mais il n'y a pas de traitement psychiatrique pour une nation. Seule la politique peut la guérir. C'est la raison pour laquelle il est vital désormais, si l'on veut éviter le chaos révolutionnaire, de donner corps à une offre politique crédible, porteuse d'un programme de redressement national. Nous avons la certitude que celui que nous avons présenté à l'élection présidentielle de 2002 et que les lecteurs de notre site peuvent consulter est à même de répondre à cette nécessité. Sur la plupart des sujets il rencontre à présent la vox populi. Ce qui prouve à la fois que nous avions bien vu les problèmes et défini leurs solutions et que le sentiment populaire est venu valider notre démarche.
Il reste bien entendu à vaincre la barrière médiatique. C'est en train de se faire. Et de toute façon internet est en voie de déborder les censures que le système a mises en place pour se préserver de la contestation et de la concurrence.

Mais rien en sera possible si ceux qui ont vocation à agir parce qu'ils en ont à la fois la compétence et les moyens ne se mobilisent pas. Certes, le pays est vieillissant et fatigué, et ses ressorts ont été paralysés par l'assistance et la désinformation, mais l'expérience prouve que l'être humain finit toujours par trouver l'énergie nécessaire quand sa survie est en jeu. Et tel est bien le cas dans la France d'aujourd'hui. La première démarche de ceux qui se disent en eux-mêmes qu'ils doivent se mobiliser mais qui se donnent tous les prétextes pour ne pas le faire consiste à voir clair sur la classe politique. Il n'y a rien à attendre d'elle, en tout cas de celle qui exerce le pouvoir ou bien qui l'a exercé et attend d'y revenir. Ces personnages sont perdus pour la société. Ils ne peuvent que se mépriser de leurs trahisons et iront jusqu'au bout de celles-ci, parce que tel est le destin de ceux qui ont perdu le sens du devoir et de la dignité.

Il faut d'urgence préparer la prochaine élection présidentielle et les législatives qui la suivront aussitôt. Nous devons avoir un candidat au poste suprême et dans chaque circonscription. Tous ceux qui ont participé au système doivent être combattus, parce que le pays ne comprendrait pas qu'il y ait des accommodements avec les responsables du désastre. L'élan nécessaire à la victoire ne naîtra que d'une détermination sans faille à changer l'organisation de notre pays.
Nous avons été pendant longtemps les seuls à dénoncer le " système social " français comme responsable principal de nos malheurs. Aujourd'hui la majorité des politiciens et des commentateurs nous a rejoints sur cette ligne, même si bien peu d'entre eux vont jusqu'à tirer les conséquences de leur soudaine et bien tardive intelligence. C'est qu'il leur reste encore quelques pas à franchir, ceux qui séparent les constats opportunistes de la véritable lucidité.

Quoi qu'il en soit, le changement de perspective est complet et ouvre la voie à la victoire de nos idées. Mais celle-ci ne sera vraiment effective que si ceux qui seront appelés à les traduire en actes sont intimement persuadés de leur vérité et de leur efficacité. C'est bien pourquoi il faut amener à la direction du pays des hommes et des femmes issus de la société civile et ne vivant pas d'argent public. On n'aura que l'embarras du choix : les exploiteurs sont toujours une infime minorité. Il suffira de puiser dans le vivier des Français qui font honneur à leur pays parce qu'ils l'ont toujours aidé, malgré les difficultés et les épreuves, à rester debout. Aujourd'hui qu'il s'affaisse, nous leur lançons l'appel que tout au long de l'histoire la France a su entendre. En avant !

Claude Reichman


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