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23/6/13 | Claude Reichman |
La France court à l’explosion ! La France a vraiment du souci à se faire. Pays bloqué dans des structures d’un autre âge, elle ne parvient pas à se donner des dirigeants capables de les réformer. Les majorités se succèdent sans que jamais rien ne change, sauf en pire. On court donc à l’explosion, comme à chaque fois qu’une société est en péril et sombre dans la violence faute de pouvoir procéder calmement aux changements qui s’imposent. La raison profonde de l’impuissance française tient au statut de ses élites officielles. Ce sont des gens protégés de tout, sauf de la mort. Ils n’ont aucun souci d’argent, bénéficiant de rentes de situation non révocables et d’une influence non contestée en raison de leur monopole d’accès aux médias. De colloques en émissions, de célébrations républicaines en missions royalement payées, ils vivent des jours heureux tandis que l’économie du pays sombre et que la pauvreté progresse à une vitesse effrayante. Ainsi, la France se retrouve dans la situation de 1788, où la noblesse dansait à la cour, pendant que le peuple, accablé d’impôts, subissait les terribles morsures de la famine. Aujourd’hui, on ne meurt plus de faim parce qu’il y a les poubelles de la société de consommation et les restos du cœur, mais la famine moderne c’est de ne plus pouvoir mettre assez d’essence dans sa voiture, de se priver de vacances et de renoncer à se soigner. 15 millions de Français sont à quelques euros près pour finir le mois, il y a 8 millions de pauvres et 5 millions de chômeurs. « Cher ami, votre analyse rejoint la mienne, il faut un grand plan de réformes » : voilà ce qu’on entend sur les radios et les télévisions, et les rois du baratin se quittent en s’embrassant toutes tendances confondues et en se donnant rendez-vous le lendemain sur le plateau d’une chaîne concurrente. Les mieux disposés des Français à l’égard de leurs « élites » soupirent d’accablement, les autres, de plus en plus nombreux, rêvent de tout casser. Quand l’un va s’y mettre, tout le monde suivra. Le pouvoir a peur. Dès qu’il aperçoit le moindre attroupement de peuple,
il se met à transpirer à grosses gouttes. Il lui faut d’urgence regagner ses
bureaux bien tempérés et « pousser à fond la climatisation pour jouir du
froid des riches », comme l’écrivait Sartre en visite à Cuba. Cuba, vous
avez dit Cuba ? Mais oui, mon cher cousin, j’ai dit Cuba, une dictature à
qui la France ressemble de plus en plus, avec les interminables apparitions
télévisées de ceux qui, comme le « leader maximo », monopolisent le pouvoir
et la parole, et avec le manque de tout qui s’installe inexorablement dans
ce qui fut le pays le plus riche du monde, tout comme le Cuba de Castro
avait réussi à manquer de rhum et à laisser ses habitants s’intoxiquer et
crever dans les pires douleurs à coups de bibine frelatée. Oui, cela va aller très mal. Françaises, Français, prenez vos précautions. Regroupez-vous selon vos affinités et préparez-vous à agir avec un minimum d’organisation quand la tempête va se déchaîner. C’est aujourd’hui la seule certitude : elle va se déchaîner. A partir d’un incident mineur qui prendra soudain d’immenses proportions et enflammera la brousse. Préparez-vous, car il ne sert à rien, une fois que les choses sérieuses ont commencé, de courir comme un perdu au long des rues en cherchant des mains à qui se joindre, des épaules sur qui s’appuyer, des gorges pour entonner un chant de courage. Une fois que cela va mal, il est trop tard pour s’organiser. Faites-le dès maintenant. Des leaders nouveaux vont apparaître, jeunes ou moins jeunes, hommes ou femmes. En fait, ils sont déjà là. Certains sont connus, mais empêchés de s’exprimer aux micros officiels, d’autres surgiront soudain, comme une génération spontanée, exactement comme on voit le blé pointer et monter dans une terre fertile. La terre fertile d’aujourd’hui, c’est la France de la corruption et des scandales, toute cette pourriture qui va servir d’humus. Ce qui va se passer en France ne sera finalement qu’une leçon de vie ! Claude Reichman
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