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19/9/19 | Claude Reichman |
La retraite par répartition est morte !
Il fallait toute l’arrogance technocratique de M. Macron pour
programmer une réforme des retraites destinée à donner aux Français un
régime unique et égalitaire. Tâche évidemment surhumaine, quand on sait
qu’il existe 43 régimes de retraite différents et très inégalitaires ! Affaibli comme il l’est par la révolte des gilets jaunes, M. Macron n’est pas en situation de violenter les Français. Et d’ailleurs toute violence en matière de retraites est à proscrire. Il s’agit d’une des grandes conquêtes de l’humanité, qui jusqu’au XXe siècle ne pouvait compter que sur la solidarité familiale pour assurer ses vieux jours. Mais cette conquête s’est traduite par des systèmes pour la plupart ingérables, car reposant sur une action collective inconséquente. C’est ainsi que créer une retraite par répartition sans s’assurer de l’évolution du nombre de cotisants ne peut aboutir qu’à l’effondrement du système. C’est le cas de la France qui est passée de 15 cotisants par retraité en 1945 à 1,3 cotisant par retraité actuellement, avant que ces deux chiffres ne s’égalisent dans les prochaines années. Inutile de préciser qu’il est impossible à un seul cotisant de
s’assurer les moyens de son existence et de celle de sa famille tout en
subvenant à ceux d’un retraité et au coût des soins que celui-ci
requiert. Il se trouve que le nouveau système est en place et prêt à
fonctionner, pour peu que le gouvernement applique la loi. Les
directives européennes de 1992 ont été intégralement transposées dans
notre droit national. Elles permettent à chacun de souscrire une
retraite personnelle ou collective par capitalisation et d’obtenir par
le jeu des intérêts composés (qui sont une des plus belles conquêtes de
la civilisation) une pension substantielle accompagnée d’un capital tout
aussi conséquent qu’on peut léguer à ses enfants. Ce qu’il nous a montré en deux ans de pouvoir ne nous permet pas
d’être optimiste. Mais la nécessité faisant loi, il faudra bien en venir
à un nouveau système de retraite fondé sur la capitalisation. Le tout
est de savoir pendant combien de temps encore les politiciens vont faire
souffrir le peuple. Celui-ci – les gilets jaunes l’ont montré – n’en
peut plus. Et comme le disait Churchill, « il vaut mieux prendre le
changement par la main, avant qu’il vous prenne par le cou ».
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