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4/10//20 | Claude Reichman |
L’argent ne rentre plus dans les caisses sociales !
Alors qu’il a été incapable de faire face à l’épidémie du coronavirus, l’Etat français ne cesse de multiplier les contraintes qu’il impose à la population. Et chacune de celles-ci aggrave la situation. L’économie est sinistrée. Qu’importe : on va punir les restaurants et les bars. Chacun sait que ce sont les centenaires qui vont dans les bars après 22 heures. Il faut donc fermer ces lieux de débauche afin de protéger nos vieillards. Au fond, ce qui nous manque, c’est un Ionesco, pour tourner en dérision l’attitude des gouvernants. Cette pandémie, si on la compare aux précédentes infections respiratoires, a fait jusqu’à présent moitié moins de morts. Mais elle « bénéficie » d’une couverture médiatique exceptionnelle. C’est d’ailleurs la première fois que tous les médias du monde n’ont pas d’autre sujet que cette maladie. De même, c’est la première fois depuis que l’homme existe que tous les membres de cette espèce cessent ensemble leur activité. Comment qualifier un tel phénomène, sinon d’hystérie collective ? Selon un principe bien établi, l’homme finit toujours par se servir
des armes qu’il a forgées. Nous avons créé Internet. Cette magnifique
invention, qui permet à chacun de nous de communiquer instantanément
avec n’importe qui à l’autre bout du monde, commence à montrer ses
effets pervers. Non seulement elle est en train de détruire la
démocratie en permettant à n’importe quel individu de colporter les
pires insanités sur les réseaux sociaux, mais encore elle peut faire
d’un évènement ordinaire un drame planétaire. C‘est ce qui s’est produit
avec le Covid-19. La première erreur est de croire que le bonheur populaire réside dans la distribution de subsides. En fait, ce procédé détruit la joie de vivre, qui tient pour l’essentiel dans la satisfaction que donne le sentiment du devoir accompli et la fierté de ne dépendre de personne. La deuxième erreur consiste à croire qu’un tel système peut durer toujours. Arracher au citoyen le fruit de son effort crée un climat malsain dans l’opinion, où plus personne ne se sait protégé des prédations de la collectivité. Ce qui stérilise la capacité d’entreprendre de la nation. Elle régresse économiquement et la prédation, devenue moins fructueuse, tourne à la cruauté, détruisant l’harmonie sociale et politique. Jusqu’au jour où un évènement se produit qui met à bas cet invraisemblable édifice. Il n’était pas difficile de prévoir que l’évènement en question serait, dans le cas de la France, de l’ordre naturel et non politique, tant le système était verrouillé. Mais un virus ne connaît pas la répression sociale. Et voilà qu’en empêchant les Français de travailler pour les protéger du virus, le gouvernement détruit la poutre maîtresse du système politique, à savoir la Sécurité sociale. Depuis sept mois, l’argent ne rentre plus dans les caisses sociales, et le pouvoir sait que cela va durer encore longtemps, puisqu’il reporte à deux ans au moins toutes les échéances des entreprises, tout en faisant semblant de les maintenir. Personne n’est dupe dans notre pays de ce petit jeu, qui ressemble étrangement à celui que joue l’aristocrate ruiné arborant la dernière tenue d’apparat qu’il lui reste. Mais chacun sait que cette comédie ne pourra durer et que l’heure de vérité est proche. Le plus étrange dans un pays comme la France, fort de siècles d’histoire et de grandeur, et doté d’un peuple qu’on dit le plus intelligent de la terre, est que fort peu d’individus alertent leurs compatriotes. Cette paralysie collective est à elle seule le marqueur de la lobotomie infligée aux Français par le système mis en place il y a 75 ans. Gageons que quelques cerveaux préservés retrouveront la santé nécessaire pour appeler au redressement national. Le premier impératif, sera de se débarrasser de la caste politique qui nous a conduits au désastre. Car comme le dit Michel Audiard, « il y a des énergumènes à qui il faudrait interdire les professions honnêtes ! » Claude Reichman
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