Par charité pour Sarkozy !

Par charité pour Sarkozy !

Aux grands maux, les grands remèdes. L'industrie française est en charpie, perdant centaines de milliers d'emplois et parts du marché international. Il est temps de sortir l'arme fatale : organisons la Semaine annuelle de l'industrie. C'est l'une des mesures phares annoncées jeudi par le président de la République dans son discours sur la PIF - la politique industrielle à la française. On pourrait prendre modèle sur la Semaine de la coiffure, ou sur celle de la thyroïde, qui marchent bien.

Plein d'ambition pour notre pays, Nicolas Sarkozy a aussi annoncé la création d'un poste de "médiateur de la sous-traitance". Dommage que Michel Rocard soit déjà occupé avec son poste d'ambassadeur itinérant pour les pôles. Il aurait fait un bon médiateur de la sous-traitance. Quant au diligent René Ricol, il est déjà commissaire général au grand emprunt. On ne peut pas tout faire. L'intraitable Sarkozy a encore annoncé la mise en place d'une Conférence nationale de l'industrie, auprès du Premier ministre. Le cerveau de la PIF, en somme. Les proches du président murmurent avec terreur que, si tout cela ne marchait pas, Sarkozy pourrait organiser un Grenelle de l'industrie. Bigre. On ne plaisante plus.

En bref, la PIF, c'est plein de gadgets. Par charité, nous ne mentionnerons pas les fonds dédiés, prêts bonifiés et autres ferblanteries qui encombrent le discours du président - de vrais bourre-PIF. Par charité, nous ne rappellerons pas que Sarkozy nous avait vendu en avril des "commissaires à la réindustrialisation", qu'il n'a même pas mentionnés jeudi - le gadget est éphémère par nature. Par charité, nous ne pointerons pas davantage qu'à l'heure où la France exalte le salut industriel par la science et la montée en gamme, une secrétaire d'Etat, Chantal Jouanno, s'époumone contre les OGM, prétendument "imposés" par Bruxelles. Mme Jouanno a tort de s'inquiéter. Rien de plus simple que d'interdire les OGM : on déclare un moratoire. Dommage que cela ne marche pas aussi contre le chômage...

François Lenglet