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22/1/10 | François Lenglet |
La puissance publique se prend une grosse fessée ! Ce matin, les idéalistes, imaginant que la puissance publique allait restaurer la morale dans l'économie après la déconfiture du secteur privé, ne peuvent pas s'asseoir. Car ils ont été fessés sans ménagement par l'actualité de la semaine. Renault menace de délocaliser la production de sa Clio IV en Turquie ? Voilà nos politiques qui montrent les dents et pourfendent les manoeuvres de l'anti-France. Mais le patron de Renault, Carlos Ghosn, convoqué à l'Elysée pour subir l'avoinée présidentielle, s'en sort pour pas cher : il fait quelques vagues promesses et s'en retourne illico sur le Bosphore. "Rien ne sera plus comme avant", nous explique Sarkozy. Il a raison : désormais, on donne des coups de menton. Et s'il y a une industrie qui se porte mieux depuis la crise, c'est celle des beaux discours. L'affaire Henri Proglio n'est pas moins troublante. L'homme est un patron éminent. Le voilà nommé par le pouvoir à la tête d'une entreprise publique, EDF, tout en conservant des fonctions clés à la tête de Veolia - une bizarrerie unique au monde - avec un salaire sans commune mesure avec ceux de ses prédécesseurs. Le tout avec la bénédiction du président de la République et les explications confuses des ministres concernés. Proglio est aujourd'hui contraint de renoncer à une partie de sa rémunération, sous la pression de la majorité qui redoute un désastre politique analogue à l'affaire Jean Sarkozy. Avis aux thuriféraires de la gestion étatique : seule la présence de contre-pouvoirs protège de l'arbitraire et de la dictature du court terme, cela pour le public comme pour le privé. Quant au monopole de l'intérêt général que s'arroge le pouvoir politique, il ne dispense pas de respecter les principes élémentaires de la gouvernance, mais l'exige au contraire. François Lenglet |