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17/12/09 François Lenglet
    La maladie cachée d’Eric Woerth !

Messieurs les Suisses, que la paix revienne dans vos alpages ! Que vos cimes enneigées retrouvent la quiétude, que monte à nouveau vers le ciel la fumée de vos chalets enchanteurs : ce n'est qu'un malentendu. Oui, notre ministre du Budget a bien une liste de 3.000 évadés fiscaux français qui auraient mis quelques noisettes dans vos coffres-forts. Mais il y a une raison à cela : Eric Woerth est listomane.

Pathologie reconnue par la Faculté, la listomanie est un trouble du comportement qui frappe les personnes stressées. Celles-ci consignent sur le papier leurs corvées et obligations, ce qui leur permet de s'en décharger en se donnant l'illusion d'avoir mis un peu d'ordre dans leurs affaires. Or, notre ministre du Budget a plusieurs raisons d'être stressé. Cent quarante et un milliards exactement, autant que le déficit public de la France en 2009 libellé en euros. Si cela peut apaiser votre courroux, sachez que cette affaire a déjà causé des dommages en France.

D'abord parce que cette liste a été transmise par un individu qui l'a volée à son employeur. Un ministre de la république utilisant des informations obtenues illégalement, fût-ce pour traquer des délinquants, c'est choquant. Et c'est de surcroît coûteux pour les comptes de la nation, puisque les éventuelles poursuites contre vos clients fortunés et indélicats pourraient être entachées de nullité. Enfin, toute cette affaire ruine l'opération de séduction que la France a entreprise pour faire rentrer au bercail ses exilés fiscaux. L'expatrié qui reviendrait en France après cette affaire ne serait pas seulement patriote, ce serait un héros. Ou un masochiste.

Sachez enfin, amis helvètes listophobes, que si la listomanie de notre Grand Argentier s'aggravait, nous lui donnerions des listes qui ne vous touchent en rien. Des listes publiques, c'est-à-dire accessibles sans vol ou tromperie. Celles des grands groupes français par exemple, qui payent 8% d'impôt seulement sur leurs bénéfices, alors que les PME sont taxées à 30%, selon le Conseil des impôts. Ou celle des 468 niches fiscales présentes dans le budget 2010.

François Lenglet
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