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17/2/09 | François Lenglet |
La méthode Sarkozy
provoque l’exaspération Un bazar consternant. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier la situation du monde de l’enseignement, agité par des mouvements de contestation qui touchent aux sujets les plus variés, la créativité en la matière étant une spécialité nationale qui s’exprime dès le plus jeune âge. Au point que c’est aujourd’hui la réforme des universités qui est en péril, après celle de l’éducation nationale. Deux réformes-clés qui visent à améliorer la productivité de l’argent public - trois mots dont le rapprochement, quoique nécessaire, passe pour une grossièreté - et à réduire les inégalités que produit notre machine à enseigner. Les artisans de ces réformes, Valérie Pécresse pour les universités et Xavier Darcos pour l’éducation nationale, auraient-ils été maladroits ? Si leurs projets ont déchaîné le pandémonium, c’est d’abord la méthode Sarkozy qui est en cause. Le président a alterné reculades et provocations, provoquant l’exaspération d’un corps social d’autant plus sensible qu’on lui demandait des efforts importants, tout en donnant aux radicaux l’espoir de saboter les projets gouvernementaux. En décembre, le président, frappé par les violentes manifestations à Athènes, suspend la réforme des lycées et la reporte aux calendes… grecques. Le 22 janvier, il prononce un discours venimeux sur la recherche française, révolutionnant paillasses et cornues dans le pays. Pour suspendre, quelques jours après, la réforme des enseignants-chercheurs… Bilan : deux ministres décrédibilisés, des "médiateurs" à tire-larigot et des chantiers en panne. Du grand art. Pour redonner l’espoir aux "classes moyennes", objet de toutes les sollicitudes présidentielles, on peut bien sûr distribuer des primes, des allocations, ou créer des fonds sans fond, comme on s’apprête à le faire demain, lors du sommet social. Il ne serait pas plus bête de tenir bon sur des réformes qui permettraient aux Français d’entrevoir un meilleur futur pour leurs enfants. François Lenglet |