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16/4/09 | François Lenglet |
Monory attend des successeurs Pour avoir été président du Sénat, garagiste, champion du monde de pêche au gros et pilote de course, René Monory, inhumé aujourd'hui, a aussi été l'un des ministres des Finances les plus réformateurs, de 1978 à 1981. A l'heure où les libéraux sont attaqués par une nouvelle pensée unique qui en appelle au "retour de l'État" - a-t-il jamais disparu, chez nous ? - les leçons du ministre Monory méritent d'être rappelées. Leçon n° 1 : la liberté économique profite à la croissance. Monory a ainsi été, sous la direction de Raymond Barre, l'artisan de la première libération des prix, qui a décorseté une économie alors planifiée par les sous-chefs de bureau du Louvre, où siégeait le ministère de la Finance. En 1978, il libère ainsi le prix du pain (réglementé depuis la Révolution française !) et celui de la plupart des produits industriels. Leçon n° 2 : pour orienter l'épargne vers les entreprises, la Bourse est fort utile. L'ancien garagiste, tout à la fois pragmatique et politique, est l'inventeur des fameuses "Sicav Monory", véhicules d'investissement populaire qu'il défiscalise largement. En deux ans, près d'un million d'épargnants prennent d'assaut le Palais Brogniart et renforcent ainsi les entreprises cotées. Leçon n° 3 : un budget, fût-il celui de la nation, doit être à
l'équilibre. 1980, le dernier exercice budgétaire du gouvernement où Monory
officie, sera tout proche du déficit zéro. Et la faible dette qu'il laisse
autorisera tous les excès socialistes dans les deux ans qui suivent. |